Itinérants en situation inhumaine
Bon an mal an, à cette période-ci de l’année, les sans-abri refont immanquablement la manchette, compte tenu des froids sibériens qui sévissent. Et, malgré les refuges qui sont bondés pour la nuit, nombreux sont encore ceux qui doivent passer la nuit dehors.
Des récits horribles sont racontés dans les médias. À titre d’exemples, ce commentaire de Jason Champagne, directeur de l’Équipe de référence et d’intervention en itinérance : « Notre équipe travaille avec ceux qui sont réfugiés sur les bancs, dans les bouches de métro, sous les viaducs, qui font l’objet d’appels répétés au 911. Ces gens sont souvent seuls et complètement dans leur bulle. Ils peuvent être dangereux pour eux-mêmes ou les autres… » Et de dire Nancy Tremblay, coordonnatrice à la Maison du Père, « À quelques heures de retourner dehors, plusieurs usagers deviennent exécrables, agressifs. Tout ça, c’est une montée d’anxiété face au retour dans la rue …»
Malgré les efforts remarquables des maisons de refuge qui offrent l’hospitalité pour la nuit, je demeure perplexe sur le sort de ces itinérants qui, en 2015, doivent passer leurs journées dehors par des températures où « on ne laisserait pas un chien dehors ». Une situation inhumaine qui nous place devant un fléau auquel il faudrait que nos gouvernants s’attaquent illico, sans quoi notre société n’aura pas su répondre adéquatement à l’aide humanitaire réclamée par des itinérants de chez nous.
quebechebdo 7 janvier 2014
Henri Marineau

