Exploiter une mobilisation qui émerge des régions
Dans son livre intitulé « Projet Liberté-Nation », l’avocat Guy Bertrand propose la création d’un fédéralisme québécois où chaque région délimitée par les 21 conférences régionales des élus (CRE) deviendrait un État.
Il décrit ce pays comme les «États-Unis de l'Amérique française» ou les «États-Unis du Canada français». Pourquoi passer par les régions? «C'est fini pour l'indépendance, constate-t-il, à moins que les régions prennent ça en mains. Il faut que ça vienne de la base, des régions. Les CRE doivent passer une résolution disant : on veut l'indépendance du Québec, mais vous allez nous céder les pouvoirs pour qu'on forme des États autonomes avec un vrai gouvernement qui gérera nos routes, l'éducation, la santé, la justice, les ressources naturelles.»
À mon sens, l’idée de Guy Bertrand est porteuse de sens. Toutefois, là où le bât blesse, c’est quand il propose, pour créer le Parti Liberté-Nation, d’utiliser le parti libéral du Québec pour atteindre son objectif et, du même souffle, la suspension des activités des partis indépendantistes.
Actuellement, au Québec, une coalition des sympathisants et militants indépendantistes prend forme et se mobilise autour de la souveraineté du Québec. Par ailleurs, il ne fait aucun doute dans mon esprit que les régions occupent de plus en plus en plus de place dans l’espace politique.
Sans avoir la prétention de présumer quel impact auront les régions sur la carte électorale du Québec dans les prochaines années, il m’apparaît opportun d’envisager une coalition qui passe par les régions, une mobilisation qui émerge des régions du Québec, là où vivent les Québécois enracinés dans leur milieu respectif.
En réalité, la stratégie de Guy Bertrand, même si, à mon avis, n’emprunte pas le bon canal pour atteindre son objectif, a ceci de bon qu'elle fait appel à la source même de ce qui fait le Québec, à savoir son caractère régional avec ses particularités qui font de ce pays un État uni par ses liens ancestraux francophones.
quebechebdo 14 décembre 2011
Henri Marineau

