Et si les étudiants n’entraient pas en classe!
À l’approche d’une campagne électorale au cours de laquelle la crise étudiante risque de devenir un enjeu majeur, les guerres de stratégies sont ouvertes. D’un côté, notre premier ministre, fin stratège, qui espère que les étudiants vont maintenir leur position concernant leur mouvement de contestation contre l’augmentation des frais de scolarité pour brandir la loi et l’ordre comme garantes de la paix sociale, de l’autre, certains analystes qui conseillent aux étudiants de rentrer en classe pour couper l’herbe sous le pied de Charest.
Et si on imaginait un autre scénario…Les étudiants continuent de manifester dans la rue tout au cours de la campagne électorale et n’entrent pas en classe à la mi-août, soit environ deux semaines avant la tenue prévisible du scrutin.
Devant une telle éventualité, je vous pose la question suivante : lesquels, entre Charest et les étudiants obtiendraient le plus de sympathie envers l’électorat ? Ceux qui maintiennent courageusement leur position ou les menaces démagogiques d’un premier ministre acculé au mur depuis des années ?
À mon sens, nous devons miser sur la clairvoyance des Québécois qui continueront de se rallier derrière le mouvement étudiant comme ils l’ont fait depuis des mois et relégueront Jean Charest dans l’antichambre des pires premiers ministres que le Québec n’ai jamais eus.
En termes clairs, si les étudiants n’entrent pas en classe comme semble le souhaiter notre champion de la stratégie bassement électoraliste, notre démagogue national risque de recevoir en plein visage l’effet boomerang de sa propre vilenie !
Le carré rouge est devenu l’incarnation du courage et de l’indignation vis-à-vis les politiques néo-libérales partisanes… quelle couleur prendrait-il s’il devait se rabaisser aux velléités des stratégies électoralistes de ceux qu’il dénonce ?
vigile.net tribune libre 12 juillet 2012
quebechebdo 13 juillet 2012
Henri Marineau

