Enseignement: l’ancienneté remise en question
La pénurie de nouveaux enseignants, particulièrement dans la grande région de Montréal, alliée au fait que 25 % des nouveaux enseignants quittent la profession dans les cinq premières années sur le marché du travail, entrainent une réflexion en profondeur sur les conditions de travail des enseignants alors que s’amorce une nouvelle ronde de négociations dans le secteur public.
Parmi les pistes de solutions proposées dans un document de travail du ministère de l’Éducation pour contrer le décrochage des jeunes enseignants, Québec songe à revoir l’attribution de contrats par ancienneté dans le réseau scolaire afin d’éviter que les nouveaux arrivés se retrouvent avec les groupes d’élèves les plus difficiles.
Une hypothèse bien accueillie de la part des associations qui représentent les directions d’école. Par contre, les syndicats des enseignants s’objectent en rappelant, entre autres, que les règles d’ancienneté ont été mises en place pour éviter que des décisions arbitraires ne surviennent lors de processus d’embauche ou d’affectation.
À mon sens, le débat est porteur d’une saine réflexion. Toutefois, la coutume veut que les tâches attribuées aux enseignants le soient par ordre d’ancienneté, laquelle ancienneté fait partie de la plupart des conventions collectives. Par ailleurs, ce sont les directions d’écoles qui sont responsables de former les groupes d’élèves et d’attribuer les tâches des enseignants, et non pas les syndicats…Devant une telle discordance, je suis d’avis que les directions d’écoles privilégient la solution qui sera la plus efficiente pour offrir aux élèves la meilleure qualité d’enseignement et le meilleur encadrement en classe.
vigile.net tribune libre 29 octobrre 2019
Henri Marineau

