Du projet de loi 106
D’entrée de jeu, je n’ai pas l’intention dans ce billet d’analyser tous les méandres du bras de fer entre le gouvernement et les fédérations de médecins omnipraticiens et spécialistes à l’égard du projet de loi 106 destiné à changer le mode de rémunération des médecins en vue d’améliorer leur performance. Par ailleurs, j’aimerais m’attarder sur deux aspects du projet de loi du ministre de la Santé, Christian Dubé, l’un circonstanciel, l’autre factuel.
Primo, le gouvernement Legault et la Fédération des omnipraticiens du Québec (FMOQ) sont en négociation depuis août 2024. Dans ces circonstances, comment se fait-il que le ministre n’a pas présenté le projet de loi 106 avant le début des négociation de façon à ce qu’il fasse partie intégrante des dites négociations? En le déposant maintenant, le projet de loi 106 ne vient-il pas court-circuiter les négociations en cours et donner l’impression d’un projet de loi spéciale?
Secundo, le projet de loi 106 définit la tâche des médecins sur des critères de performance, à savoir le nombre de prises en charge de patients par les médecins. De ce fait, un médecin qui, pour des raisons de tout ordre, décide de diminuer sa tâche à trois jours par semaine se verra amputer d’une partie de son salaire. Or dans ce scénario, un médecin en fin de carrière ayant opté pour un temps partiel en processus de cheminement à sa pré-retraite devra assumer une baisse de salaire. Dans ces circonstances, le médecin concerné pourra décider de devancer sa retraite et de ce fait, laisser orphelins les patients dont il avait la charge.
En terminant, une question me turlupine les méninges. Pourquoi François Legault qui a déclaré aux journalistes dans le corridor le conduisant au Salon bleu que cela faisait 23 ans qu’il attendait ce moment-là n’a-t-il rien fait au cours de ses sept dernières années au pouvoir?
vigile.quebec tribune libre 10 mai 2025
Henri Marineau

