Deltell dételle
Après seulement 17 ans d’existence, Gérard Deltell s’apprête à céder l’ADQ à un parti dont la popularité ne tient qu’à la volatilité des sondages et l’opportunisme suscité par le besoin de changement bien installé dans la tête de l’électorat québécois.
Et, on aura beau parler de fusion, le projet d’entente présentement sur la table constitue à n’en pas douter une absorption de l’essence même de l'ADQ par les ventouses d’une CAQ qui ne représente rien d'autre qu'une coquille vide.
Même si certains adéquistes de la vieille garde, tels Mm Garcia et Pouliot, démontrent un minimum de dignité dans l’attitude laxiste et opportuniste du chef de l’ADQ, il semble maintenant officieux que nous assisterons à la disparition d’un parti qui aura connu quelques heures de gloire en obtenant 41 sièges à l’Assemblée nationale en 2007, et en devenant ainsi l’opposition officielle pendant un an et demi, poussé, rappelons-le, par un vent de changement.
À cet effet, lors de son allocution au soir de cette victoire qu'il qualifie d’« historique », Mario Dumont évoque « un message fort de changement, un message de confiance qui a trouvé écho dans le Québec ». Il se propose de « bâtir la nouvelle voix politique » et se déclare convaincu que « les résultats marquent le début d’un temps nouveau pour le Québec ». Enfin, il lance un premier avertissement au gouvernement Charest en affirmant que « les Québécois ont mis sous surveillance le Parti libéral ».
Des extraits qui ne sont pas sans nous rappeler certains discours de Jack Layton lors de la dernière campagne électorale fédérale qui a conduit à la vague orange que nous avons vécue au Québec et dont nous subissons les écueils dans plusieurs dossiers, compte tenu, entre autres, de l’inexpérience de la relève néodémocrate.
Face à ce portrait nébuleux que nous présente l’avenir politique du Québec, nous n’avons guère d’autre choix que de nous tourner résolument vers des hommes et des femmes qui affichent clairement leurs convictions pour une prise en charge de tous nos leviers culturels, sociaux et économiques.
À mon sens, la leçon à tirer de cette aventure adéquiste-caquiste est claire…Nous devons nous inspirer de la volatilité de tous ces partis électoralistes pour établir les bases solides d’une coalition citoyenne pilotée par un parti qui trace la voie à la souveraineté du Québec sans détour ni tergiversation.
vigile.net tribune libre 13 décembre 2011
quebechebdo 14 décembre 2011
Henri Marineau

