De l’électrochoc dans la fonction publique
Lors de son discours inaugural de la nouvelle session parlementaire, le premier ministre François Legault s’est engagé notamment à administrer un « électrochoc » dans le personnel de la fonction publique dans le but d’assainir les dépenses de l’État. Or entre 2018, année de la prise de pouvoir de la CAQ et 2025, le nombre de fonctionnaires est passé de 68 618 en équivalent de temps complet (ETC) à 80 411, soit une hausse substantielle de 17,2%. De quoi s’interroger sérieusement sur les motifs du premier ministre d’administrer une cure minceur à la fonction publique maintenant alors qu’il a laissé s’engraisser l’appareil de l’État substantiellement pendant ses sept années passées au pouvoir.
En termes clairs, à moins d’un an du scrutin d’octobre 2026, la « cruella » présidente du Conseil du trésor, France-Élaine Duranceau. sème l’inquiétude aux cabinets des ministres notamment au ministère de l’Environnement dont le sous-ministre Frédéric Guay a affirmé sur les ondes de Radio-Canada que la mise à pied d’une centaine de fonctionnaires à l’Environnement était «terrible», tout en s’empressant d’ajouter : « J’ai eu plusieurs nuits blanches et j'en ai encore quand je pense à ça».
De toute évidence, François Legault joue son va-tout dans un climat où la population lui tourne dos. Pour justifier son « électrochoc » dans l’appareil de l’État, il s’engage à faire le ménage là où il a lui-même contribué à semer le désordre depuis 2018. M. Legault, vous devez assumer les décisions politiques prises lors de vos deux mandats. C’est une simple question d’imputabilité à laquelle vous êtes de facto tributaire, un constat que vos nombreuses années d’expérience en politique auraient dû vous enseigner.
vigile.quebec tribune libre 16 octobre 2025
Henri Marineau

