Dans ma boule de cristal
Même si on m’a déjà reconnu des qualités de visionnaire et même une certaine acuité intuitive au cours de certains événements de ma vie, je dois admettre que je ne possède aucun don divinatoire qui pourrait me permettre de prédire l’avenir.
Face à ce constat, simplement pour vous faire part de ce que j’entrevois pour 2012 sur la scène politique québécoise tout en invitant celles et ceux qui sont intéressés à se risquer, je m’avance avec humilité vers ces « prédictions ».
D’entrée de jeu, je crois que Jean Charest déclenchera des élections à l’automne 2012, une fois que les premiers députés caquistes et leur chef auront subi les premiers contrecoups de l’arène politique, le chef libéral exploitant l’ambivalence du chef de la CAQ, y allant à bras raccourcis sur le revirement de l’ancien ministre péquiste concernant son option souverainiste.
Quant à François Legault, il mettra le focus sur le « changement » incarné par son parti, tout en frappant sur le gouvernement corrompu de Jean Charest, une stratégie qui devrait porter fruit, particulièrement si la commission Charbonneau réussit à sortir quelques crabes du panier.
En ce qui a trait au PQ, il m’apparaît évident qu’il assistera à une déconfiture s’il maintient le cap sur la gouvernance souverainiste et que Pauline Marois en demeure le chef. À mon sens, le seul espoir, pour les souverainistes, de sauver les meubles est de procéder à une coalition de tous les partis et mouvements favorables à leur option. Dans cette hypothèse, la coalition souverainiste se classera bon troisième.
Quant au parti qui prendra le pouvoir, les quelques dix mois qui nous séparent de l’échéance peuvent apporter toutes sortes de rebondissements imprévisibles. Néanmoins, puisqu’il faut que je me commette, je risque cette prévision.
Je crois que les Québécois, envoûtés par la vague de changement proposée par la CAQ, éliront un gouvernement minoritaire caquiste, suivi de près par les Libéraux qui formeront l’opposition officielle, une défaite libérale qui entraînera la démission de Jean Charest.
À plus long terme, le fantasme caquiste subira le même sort que la vague adéquiste de 2007, un feu de paille. En ce qui a trait au mouvement souverainiste, il faudra malheureusement attendre encore quatre ans pour qu’il s’organise et se mobilise derrière un nouveau parti qui pourrait peut-être être incarné par l’Option nationale de Jean-Martin Aussant.
vigile.net tribune libre 26 décembre 2011
quebechebdo 31 décembre 2011
Henri Marineau

