Comparaisons boiteuses
J’ai toujours manifesté beaucoup de prudence face à l’utilisation des comparaisons pour justifier un point de vue personnel. En effet, les situations étant rarement complètement identiques, nous risquons de tomber dans le piège de la critique et de provoquer un conflit argumentaire abusif.
À titre d’exemple d’actualité, plusieurs commentaires ont fait état ces derniers mois d’une tendance à vouloir comparer les étudiants « qui se plaignent le ventre plein » aux travailleurs « qui gagnent leur vie à coups d’efforts laborieux ».
De telles réactions provoquent à mon sens une polarisation dangereuse qui consiste à cataloguer les groupes sociaux en « bons » et en « méchants », éliminant de la sorte tout sens de la nuance au détriment de comparaisons boiteuses.
À mon avis, il est faux de prétendre que ces deux « adversaires » se retrouvent dans la même « arène » puisque leur « combat » ne relève pas du tout des mêmes champs d’activités…les travailleurs, oeuvrant sur le marché du travail, les étudiants, en route vers le marché du travail.
En conséquence, nous devrions, comme société, adopter des mesures d’appui autant aux travailleurs dans l’exercice de leurs fonctions qu’aux étudiants dans l’accessibilité aux études supérieures.
quebechebdo 4 juillet 2012
Le Devoir 5 juillet 2012
cyberpresse.ca 18 juillet 2012
Henri Marineau

