Claude Jean Devirieux, la vérité comme fer de lance

Parmi les nombreux événements qu’a couverts le journaliste Claude Jean Devirieux, nul doute que ce qu’il a qualifié lui-même de « lundi de la matraque », le 24 juin 1968, fait partie des plus percutants. Et, par le fruit du hasard, c'est à quelques heures d’un 24 juin, date marquante dans sa vie de journaliste, que Claude Jean Devirieux a rendu son dernier souffle, libéré d’un long cancer envahissant, après avoir demandé l'aide médicale à mourir.

Du haut de ses 5 pieds et 2 pouces, ce « grand » reporter aura su insuffler un style direct, dénué de toutes « fioritures galantes » au risque de créer des remous chez ses patrons, telle son exclusion de l’équipe qui devait couvrir les élections fédérales de 1968, une décision qui provoqua le retrait solidaire des autres membres de l’équipe. Ce soir-là, à Radio-Canada, il n'y a pas eu de couverture de la soirée électorale à partir de Montréal.

Et pourtant, Claude Jean Devirieux ne raconte que la vérité. Devant les policiers qui chargent les manifestants, il ne mâche pas ses mots en ondes : « Et puisque l'on m'a dit de raconter ce que j'ai vu, j'ai vu des policiers perdre leur contrôle et frapper de façon sauvage », pendant que le chef du PLC, Pierre-Elliot Trudeau, demeure froid devant la grogne des manifestants.

Pour plusieurs jeunes reporters qui faisaient leurs armes, Claude Jean Devirieux aura été un mentor inestimable. Pour la presse, un journaliste pour qui la vérité incarnait son fer de lance. Chapeau à vous M. Devirieux…et mission accomplie avec droiture et professionnalisme!

quebechebdo 24 juin 2016
Le Journal de Québec 25 juin 2016 
 

Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Accéder à la page de connection.
Créer un compte sur henrimarineau.com.