Charest mise sur la loi et l’ordre
Dans un point de presse repris par Robert Dutrisac dans un article paru dans Le Devoir du 2 juin sous le titre «Aussant craint une élection sur la loi et l’ordre», Jean-Martin Aussant a fait valoir ses réactions et ses appréhensions devant l’échec des négociations entre le gouvernement et les étudiants.
«Ça ne m’étonnerait pas du tout que le gouvernement Charest fasse ce pari-là : la loi et l’ordre de notre côté, et de l’autre côté, le chaos. C’est vraiment digne d’une politique dont on ne veut plus au Québec».
Par ailleurs, là où nous retrouvons les véritables convictions du chef d’Option nationale, c’est lorsqu’il illustre la «façon délétère» du gouvernement Charest de faire de la politique. À cet effet, il cite la réplique bassement électoraliste et partisane de Michelle Courchesne devant les étudiants à l’effet que le gouvernement ne pourrait pas «plier» sans «nuire à son image».
«C’est quoi l’importance de l’image d’un parti par rapport à l’avenir d’un peuple ou d’une collectivité ? Ça paraît évident à tout démocrate que le deuxième devrait primer. Pour le Parti libéral, c’est le premier qui prime, c’est la survie du parti»
Néanmoins, de l’avis de Jean-Martin Aussant, l’ébullition actuelle devrait favoriser l’option de la souveraineté. «Ce qui se passe sur le plan social, donc individuel, au Québec, va aider à faire la pédagogie de la souveraineté…Ce que je vois de très positif dans le mouvement actuel, c’est que la politique est remise à l’avant-plan. C’était peut-être dormant à certaines époques de notre histoire récente, mais on se rend compte que les gens, et les jeunes spécifiquement, sont très politisés.»
Toutefois, il semble bien qu’entre les murs de notre «illustre» Assemblée nationale, les choses n’évoluent pas dans le même sens. En effet, au sortir d’une période de questions au cours de laquelle Jean-Martin Aussant avait abordé les coûts pour le Québec de demeurer une simple province et évoqué la création d’un passeport québécois, ses vis-à-vis libéraux se sont esclaffés à l’unisson, tel un rassemblement de robots programmés.
Et JMA, devant l’attitude grégaire de ses «amis d’en face», de s’interroger à juste titre: «Comme si on était trop petit pain pour nous autogérer comme 200 pays dans le monde ! Mais ça vient d’où cet instinct colonisé ? Est-ce à la naissance ou c’est acquis ?»
quebechebdo 2 juin 2012
vigile.net tribune libre 2 juin 2012
Henri Marineau

