Catherine Dorion: l’étoffe d’un chef
« Jean-Martin a eu le courage incompréhensible (« Non mais, était-il fou ? », me dis-je parfois) de fonder un parti (qui d’autre l’aurait fait ?) et de rassembler une foule de gens qui lui ressemblent. Il nous a fait cadeau, sinon de son endurance, du moins d’un courage inespéré de la part d’un homme dans sa position. Nous avons ça entre les mains. Nous avons entre les mains un parti qui, s’il meurt, renaîtra inévitablement sous une autre forme dans quelques années parce que le vide politique qu’ON a rempli est manifeste, prégnant. Nous avons entre les mains un parti qui ose affirmer sans ambages ni hésitation que le Québec doit être indépendant, et qui croit au potentiel de l’authenticité dans un monde où le citoyen-consommateur est plus qu’écoeuré de se faire bullshiter pour son vote ou pour son argent. Nous avons entre les mains un parti qui est encore plein de ces gens intelligents et inspirants qui se reconnaissaient en Jean-Martin. Nous n’avons aucune idée de ce qu’ON sera dans cinq ans : ça peut aller de pétard mouillé à succès fulgurant. Mais parce que nous avons déjà tout ça, moi, j’ai envie d’essayer. »
La réplique (1) › Option nationale – Le défaitisme, notre principal adversaire, Catherine Dorion, Le Devoir, 11 juillet 2013
Le 21 juin 2013, j’ai publié sur cette tribune un article relatif à la possibilité de voir Catherine Dorion briguer la chefferie d’ON sous le titre « Catherine Dorion à la chefferie d’Option nationale »
La réplique de Catherine Dorion relativement au défaitisme de Yannick Cormier suite au retrait de Jean-Martin Aussant de la vie politique revêt, à mon sens, l’argumentaire d’une réponse « indirecte » à mon invitation à briguer la chefferie d’ON.
Quoique je ne puisse présumer avec certitude de la décision finale de Catherine Dorion concernant ses intentions de briguer ou non la chefferie d’Option nationale, cette décision lui appartenant, je suis toutefois certain d’une chose, c’est que Catherine Dorion à l’étoffe d’un chef :
« Nous avons entre les mains un parti qui ose affirmer sans ambages ni hésitation que le Québec doit être indépendant, et qui croit au potentiel de l’authenticité dans un monde où le citoyen-consommateur est plus qu’écoeuré de se faire bullshiter pour son vote ou pour son argent. »…
Des mots qui brillent d’une limpidité sans équivoque, des mots qui font appel au « potentiel » et à l’ « authenticité » de ceux qui osent « affirmer sans ambages ni hésitation que le Québec doit être indépendant »
Enfin, je laisse la réplique à Catherine comme réponse positive percutante au défaitisme négatif de Yannick Cormier : « Mais si Jean-Martin a pogné, c’est justement parce qu’il y a au Québec à la fois ce paysage politique extrêmement morne au milieu duquel la sincérité ne peut que briller très fortement par contraste, et à la fois, cette nouvelle vague qui débarque à la recherche de cette sincérité-là précisément, à la recherche d’un sens qui ne découle pas d’un économisme aveugle ou d’un individualisme indéfectible, dogmes de notre temps. »
(1)Le déclencheur
« Je me sens floué. Le fait est qu’Option nationale ne te survivra pas. Fruit de ta défection du PQ, le parti a été poussé par une parenthèse historique. La crise du souverainisme […], puis Occupy, le printemps érable et leurs sursauts de militantisme ont gonflé les effectifs, mais pas la qualité de l’organisation. Se sont ainsi regroupés d’admirables déterminés autour d’une figure charismatique […]. Le problème était que le message véhiculé était personnalisé : Aussant, le vertueux démissionnaire. » – Yannick Cormier, Le Devoir, 28 juin 2013.
quebechebdo 12 juillet 2013
Henri Marineau

