Le hasard fait bien les choses!

10 décembre 2021

Il y a quelques jours, François Legault, en point de presse, lançait l’idée qu’il apprécierait que les Québécois puissent accueillir 20 à 25 personnes à leurs repas des Fêtes. Or, quelques jours plus tard, au moment où le gouvernement était bombardé de toutes parts par les partis d’opposition sur l’hécatombe dans les CHSLD, le ministre Dubé annonçait en grandes pompes que les rassemblements des Fêtes pourront être étendus à 20 personnes…Le hasard fait vraiment bien les choses, n’est-ce pas?

vigilequebec tribune libre 10 décembre 2021

L’imputabilité, un passage obligé

10 décembre 2021

Les dernières révélations entendues à l’enquête de la coroner Géhane Kamel eu égard à des courriels faisant mention d’appels à l’aide demeurés sans réponse dans les CHSLD lors de la première vague de la pandémie en mars 2020 nous ramènent inévitablement à la question de l’imputabilité.

Or, compte tenu des informations qui ont été dévoilées à ce jour à l’enquête de la coroner, il m’apparaît difficile de ne pas mentionner, dans la foulée de l’imputabilité, la cellule de crise du gouvernement en mars 2020, soit François Legault, Horacio Arruda et la ministre de la Santé de l’époque, Danielle McCann, sans oublier la ministre des Aînés, Marguerite Blais.

On pourra toujours invoquer l’existence d’un maillon faible dans la chaîne de données des informations, il n’en demeure pas moins que les gestionnaires situés en haut de la pyramide sont de facto imputables des décisions qui sont prises par des subalternes ayant un lien d’emploi avec eux.

Malgré la connotation « négative » véhiculée par la notion d’imputabilité qu’il faut distinguer, en passant, de la culpabilité qui suppose la commission d’une faute intentionnelle, il n’en demeure pas moins qu’un jour ou l’autre, les différentes enquêtes en cours devront mettre le doigt sur les personnes imputables eu égard à l’hécatombe dans les CHSLD, et ce, dans le but d’éviter que les mêmes erreurs ne se reproduisent dans l’avenir.

vigile.quebec tribune libre 10 décembre 2021
Le Soleil (version internet) 12 décembre 2021

CPE: légitime redressement salarial du personnel de soutien

8 décembre 2021


Pendant que le gouvernement Legault via son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, dilapide à tout vent des millions $ à des entreprises qui ne répondent pas aux critères inhérents aux programmes dont elles bénéficient, ce même gouvernement s’entête à refuser aux syndicats représentant le éducatrices et le personnel de soutien des CPE les 6 millions $ d’écart qui séparent les offres patronales des demandes syndicales.


Pour la petite histoire, il m’apparaît opportun de se rappeler que les CPE, contrairement à plusieurs pays européens où les jardins d’enfants sont dans le cursus scolaire, ici au Québec, ont été créés en parallèle des institutions scolaires, ce qui a permis au gouvernement d’imposer des conditions salariales bien inférieures à ce qu’on retrouvait dans les institutions publiques, tout en lui permettant de garder le contrôle du réseau. Trente années plus tard, il est tout à fait légitime que les salariées en CPE demandent un redressement salarial complété.


Du côté du Conseil du trésor, sa présidente, Sonia Lebel, joue les vierges offensées lorsqu’elle prétend répondre aux demandes des déléguées syndicales eu égard au personnel de soutien pendant que les syndicats, aux dires de Mme Lebel, haussent leurs exigences salariales. Une stratégie qui pave la voie à une éventuelle loi spéciale?


Monsieur Legault, les CPE sont souvent cités en exemple dans plusieurs provinces et pays comme un modèle de succès relativement à la formation des enfants. Actuellement, des milliers de parents s’évertuent à pallier la fermeture prolongée des CPE. Les conditions salariales du personnel de soutien doivent être ajustées à celles des institutions publiques similaires. À vous d’agir en ce sens!

vigile.quebec tribune libre 8 décembre 2021

Silence radio à la suite d’appels à l’aide

8 décembre 2021

Des courriels soumis en preuve à la coroner Géhane Kamel par Annick Lavoie, directrice de l'Association des établissements privés conventionnés (AEPC), témoignaient déjà, dès la mi-mars 2020, du désespoir et des embûches éprouvés par les membres de l'Association durant la première vague de la pandémie. En désespoir de cause et devant le mutisme du ministère de la Santé, madame Lavoie évoque pour la première fois le danger d’assister à une « hécatombe » dans les CHSLD du Québec.

À la question de la coroner à savoir « pourquoi ses appels répétés n'ont-ils pas été entendus en hauts lieux? », Mme Lavoie dit ne pas avoir de réponse à ce jour. Et pourtant, « les propriétaires gestionnaires des établissements privés conventionnés sont sur le terrain [...], il n'y avait pas quelqu'un de plus branché qu'eux autres», lance-t-elle.

Ces courriels révèlent, entre autres, que le MSSS a manifestement tardé à agir, malgré les demandes répétées d'aide urgente de la part des gestionnaires eu égard au manque d’équipement de protection, aux transferts de patients des hôpitaux vers les CHSLD, aux déplacements de personnel entre les établissements et aux ruptures de services en raison du manque d'employés.

En août 2020, le gouvernement Legault a confié à la commissaire à la santé et au bien-être le mandat d’évaluer la performance du système de santé durant la pandémie, en particulier l’offre de soins et de services aux aînés. La commissaire Joanne Castonguay a déposé début septembre un rapport préliminaire et son rapport final est attendu à la fin du mois. En ce qui a trait à l'enquête de la coroner, cette dernière entendra en janvier prochain de nouveaux témoins et n'écarte pas la possibilité de réentendre certains témoins.

Nonobstant le travail essentiel de Mmes Castonguay et Kamel, je demeure convaincu que des questions vont demeurer en suspens. Conséquemment, seule une enquête publique fera toute la lumière sur l’hécatombe dans les CHSLD lors de la première vague de la pandémie. C’est une question de dignité humaine pour les quelque 4000 personnes âgées décédées dans des circonstances tragiques dans les CHSLD du Québec au printemps 2020 à laquelle le gouvernement de François Legault ne peut se soustraire.

vigile.quebec tribune libre 8 décembre 2021

Garder le cap

8 décembre 2021

Dans sa chronique du 7 décembre intitulée « Le mort-vivant », Michel David décrit le Parti québécois (PQ) en ces termes : « Le problème est que le PQ ne semble plus avoir d’écho dans la population, de sorte qu’il donne l’impression d’être maintenu en vie de façon artificielle. Une sorte de mort-vivant. »

Or, parmi les nombreux commentaires qui ont suivi cette chronique, je retiens celui d’Yvon Pesant intitulé « Garder le cap » apprécié par plus d’une vingtaine de lecteurs: 

« S'il y a une réalité qui se devait d'être, qui aurait dû et qui se devrait toujours d'être, c'est l'indépendance du Québec. Sans le gouvernement canadien et la couronne britannique dans les jambes pour lui nuire plus qu'à l'aider à son plein épanouissement tant économique que culturel et social dans un environnement sain et libre de sa destinée.

On ne le dira jamais assez. Le Québec est riche de ses gens et de ses ressources. Et s'il y a un parti politique qui croit en la capacité du Québec de s'autodéterminer dans le respect d'autrui, à l'international Canada compris, comme dans le respect de son propre monde intérieur, immigrants compris, c'est bien du Parti québécois dont il s'agit.

Ne vous en déplaise , monsieur David. Et, pour tout vous dire, tant qu'à y être, plus je vois et plus j'entends parler Paul St-Pierre Plamondon, plus cet homme que je ne connaissais pas me plait parce que je trouve qu'il est intègre et qu'il a une bonne tête sur les épaules.

Et je ne vous parle même pas du nouveau logo du PQ que je trouve vraiment très beau et bien songé. Il nous invite à garder le cap comme société distincte. »

« S'il y a une réalité qui se devait d'être, qui aurait dû et qui se devrait toujours d'être, c'est l'indépendance du Québec. »

Un constat percutant qui vient transcender toutes les tergiversations stériles auxquelles Michel David fait allusion dans sa chronique. En réalité, c’est l’ « élève » qui donne une leçon de politique au « maître ».

M. Yvon Pesant nous ramène aux sources intarissables du mouvement souverainiste au Québec. Et, pour parvenir à notre statut de nation, le PQ incarne le seul « parti politique qui croit en la capacité du Québec de s'autodéterminer ».

Nonobstant la pente abrupte que devront escalader les partisans du mouvement souverainiste pour parvenir au sommet des ses ambitions, les appuis indéfectibles de partisans tel celui de M. Pesant constitue un souffle d’espoir qui ne peut que générer un pas de plus vers la réalisation du projet d’indépendance du Québec… et ce, malgré la valse-hésitation démobilisatrice de Michel David!

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/652365/le-mort-vivant

vigile.quebec tribune libre 7 décembre 2021

 


 

Violence lors des arrestations policières

6 décembre 2021

La kyrielle de commentaires acerbes eu égard à l’extrême violence manifestée récemment en direct sur les médias sociaux et le petit écran par certains policiers du Service de police de la ville de Québec (SPVQ) lors de certaines arrestations ont enflammé les internautes à la vitesse de l’éclair.

Pour sa part, dès son arrivée au pouvoir, la nouvelle administration du maire de Québec, Bruno Marchand, est plongée dans une situation pour le moins délicate. Pour l’instant, le nouveau maire a décidé de faire confiance à l’enquête interne du SPVQ déclenchée par le chef de police, Denis Turcotte. De son côté, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a confié les cas au Commissaire à la déontologie policière.

Nonobstant l’intervention du chef Turcotte à l’effet qu’il manque d’information sur les arrestations en question, notamment le contexte dans lequel elles sont intervenues, force est de constater d’une part la violence démesurée des policiers, et d’autre part, l’inadmissibilité de tels actes peu importe le contexte dans lequel ils ont été posés.

Quoiqu’il advienne dans les prochains jours, le SPVQ ressort entaché par ces événements inacceptables même si, dans les faits, il est opportun de penser que ces policiers ne comptent que pour une infime minorité des effectifs du SPVQ.

À mon avis, aux termes des enquêtes du Commissaire à la déontologie policière, le maire de Québec devra s’assurer que toutes les pistes ont été explorées, y compris, et surtout, le contexte dans lequel ces attaques musclées se sont déroulées.

quebechebdo tribune libre 6 décembre 2021
Le Soleil (version internet 7 décembre 2021 "La police de Québec ressort entachée"

Le souverainisme doit passer par le nationalisme

5 décembre 2021

D’entrée de jeu, je vous soumets cette définition du mot « nationalisme » tirée du Larousse : mouvement politique d'individus qui prennent conscience de former une communauté nationale en raison des liens (langue, culture) qui les unissent et qui peuvent vouloir se doter d'un État souverain.

Dans la foulée de cette définition, la Coalition avenir Québec (CAQ), souvent qualifiée de nationaliste, ne voudra jamais « se doter d’un État indépendant » compte tenu de son statut de parti fédéraliste. Seul le Parti québécois (PQ) peut conduire le Québec à un « État souverain » en raison de son statut de parti indépendantiste.

Depuis le début de son mandat, la CAQ de François Legault a posé des gestes qui mettent en lumière le nationalisme du Québec, notamment l’adoption de la loi sur la laïcité de l’État. Toutefois, ce même gouvernement continue de subventionner les Cégeps anglophones à même nos impôts, et à refuser d’implanter l’obligation, pour les francophones, de fréquenter un cégep français. À mes yeux, le chef de la CAQ se dresse comme un fédéraliste à saveur de nationalisme « mou ».

De son côté, le PQ s’affiche ouvertement comme un parti souverainiste dont la mission première est de conduire le Québec à son statut de pays via la fibre nationaliste, notamment en imposant l’obligation pour les étudiants francophones de fréquenter un cégep français et en exigeant des nouveaux immigrants qu’ils connaissent le français avant même leur arrivée au Québec.  

La différence fondamentale entre la CAQ et le PQ réside dans le fait que le nationalisme du PQ est la voie pour aboutir à l’indépendance du Québec tandis que les intentions nationalistes de la CAQ se frapperont toujours aux contraintes du gouvernement central, notamment sur le fameux transfert en santé, une saga qui dure depuis des lunes.

À mon avis, le PQ se doit d’aiguiser la fibre nationaliste des Québécois, particulièrement en santé, en éducation, en culture, en langue et en économie qui représentent les jalons essentiels sur lesquels doit s’appuyer le nationalisme du parti. Partant de là, la route sera toute tracée pour donner vie au projet d’indépendance du Québec.

quebechebdo Trbune libre-Débats 5 décembre 2021
vigile.quebec tribune libre 5 décembre 2021

Comment un subalterne peut-il engager son patron?

4 décembre 2021


À moins que je ne comprenne rien dans la nouvelle structure bicéphale de la direction du Canadien de Montréal, c’est Jeff Gorton, le nouveau vice-président exécutif des opérations hockey du Canadien, qui procédera à l’engagement du futur directeur général (DG) du Tricolore en compagnie du propriétaire de l’équipe, Geoff Molson. En d’autres termes, le subalterne participera à l’engagement de son propre patron.

Dans mon livre à moi, il aurait été beaucoup plus objectif pour Geoff Molson de s’allier quelques connaisseurs (anciens joueurs, chroniqueurs sportifs, etc…) sur le comité de sélection, quitte à consulter Jeff Gorton si nécessaire. Après tout, c’est Molson le grand patron du DG…à moins que je fasse erreur!

quebechebdo tribune libre 4 décembre 2021

Le PQ comme alternative à la CAQ?

3 décembre 2021

À l’occasion d’un congrès d’orientation du Parti québécois (PQ) qui se tiendra les 4 et 5 décembre à Trois-Rivières, le chef du parti, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), fera la promotion du PQ comme seule alternative à la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault qui domine largement dans le dernier sondage Léger avec 46 % d’intention de vote contre 20 % pour le Parti libéral du Québec (PLQ)  et 13 % pour le PQ, nez à nez avec Québec solidaire (QS) en troisième position.

Aux yeux du chef du PQ, son parti « sera le véritable adversaire de la CAQ pour défendre la nation québécoise ». Lors du congrès, le PQ se présentera sous un nouveau jour en arborant un nouveau logo, et en dévoilant le slogan pour la prochaine campagne électorale : « Changeons d’avenir ». Toujours selon le chef du PQ, la popularité de François Legault est grandement attribuable à sa gestion de la pandémie, et les prochains mois feront place aux questions de fond dans l’espace public, notamment le déclin de la langue française, de la culture québécoise et de la place du Québec à l’international.

Parmi les propositions qui seront au menu, on retrouve l’octroi d’un financement aux cégeps et aux universités anglophones qui soit le reflet du poids démographique de la minorité historique anglophone, l’application de la loi 101 au cégep et l’obligation pour les immigrants de connaître le français avant leur arrivée au Québec.

Nonobstant la ferveur de PSPP envers la lutte au déclin du français, et la pertinence des mesures proposées pour y remédier, force est de constater que le fer de lance du PQ, soit l’indépendance du Québec, n’est pas du tout dans le paysage de la scène politique du Québec, notamment chez les jeunes.

Toutefois, je suis d’avis que le nationalisme « mou » de François Legault, notamment dans le projet de loi sur la nouvelle mouture de la loi 101, procure des provisions à PSPP eu égard à ses propositions sur la relance et la promotion du français au Québec.

Somme toute, à moins d’un miracle, le PQ, même s’il peut aspirer à faire des gains en octobre 2022, ne pourra dépasser plus de 20 % du suffrage populaire, tout en parvenant, peut-être, à se glisser comme troisième opposition officielle ou même deuxième advenant une déconfiture du PLQ.

vigile.quebec tribune libre 3 décembre 2021

So-So-So-Solidarité!

3 décembre 2021

La saga qui oppose les éducatrices en CPE et le personnel de soutien au gouvernement semble de plus en pus s’orienter vers un conflit sans fin dans lequel chaque partie se braque sur ses positions.

Pourtant, en ce qui a trait aux éducatrices qualifiées qui représentent 85 % du personnel des CPE en grève, les négociations ont, à toutes fins pratiques, abouti à une entente tacite sur les demandes salariales proposées par le gouvernement.

Or, ce qui achoppe, ce sont les conditions salariales des employés de soutien à qui le gouvernement offre 9,3 %, en toute équité avec ce qui a été offert à leurs pairs dans le secteur public alors que les syndicats demandent plutôt entre 13,6 % et 14,8 % d’augmentation.

Le déclenchement d’une grève générale illimitée dans 400 centres de la petite enfance du Québec entraine comme conséquence le fait que 43 000 enfants devront se faire garder par des grands-parents, des voisins ou des parents en télétravail tant et aussi longtemps que Québec et les syndiqués ne parviendront pas à une entente. À cet effet, l’appui massif des parents envers les éducatrices manifesté au début du conflit tend à s’amenuiser compte tenu de la durée illimitée que prend le conflit et qui rend la tâche des parents beaucoup plus complexe eu égard à la garde des enfants.

Actuellement, seuls les CPE membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN, sont en grève illimité, deux autres syndicats ayant en main un mandat de grève générale illimitée. Or, pendant ce temps, des négociations sont en cours.

Dans ces circonstances, il m’apparaît aberrant de déclencher une grève générale illimitée en pleine négociation, des journées de grèves sporadiques feraient tout aussi bien l’affaire tout en permettant aux parents de souffler un peu… En bref, un peu de solidarité envers les parents sans nuire à la solidarité syndicale.

vigile.quebec tribune libre 3 décembre 2021