Le ras-le-bol se répand

9 février 2022

Ce qui n’était au début qu’un convoi de camionneurs en route vers Ottawa pour manifester contre l’obligation d’être vaccinés pour traverser la frontière est devenu un mouvement pour l’abolition des mesures sanitaires qui s’est répandu partout au pays, un mouvement qui prend de plus en pus d’ampleur comme le révèle le dernier sondage Léger qui confère aux partisans des anti-mesures sanitaires près du tiers de la population et, qui plus est, aux dires du sondeur Jean-Marc Léger, « une partie de la population s’oppose de plus en plus aux restrictions sanitaires. Le groupe de mécontents pourrait donc devenir majoritaire dans un avenir proche ».

Mais que faut-il voir dans cette croissance constante d’adhérents à l’abolition des restrictions sanitaires? À mon avis, le facteur prépondérant qui émane de ce mouvement tire son origine du ras-le-bol généralisé des mesures sanitaires, tous citoyens confondus. À preuve, près de 44 % des répondants vaccinés contre la COVID-19 disent qu’ils comprennent les frustrations exprimées par les personnes qui participent à la manifestation à Ottawa.

De son côté, le premier ministre Trudeau se contente de maintenir la ligne dure en déclarant stoïquement que les manifestations qui se tiennent dans plusieurs villes du pays « doivent cesser » tout en alléguant qu’il reconnaît que « tout le monde est tanné de porter le masque et de respecter les règles sanitaires » mais que « manifester ne mettra pas fin au virus ». Un argumentaire simpliste exempt de toute intention de compromis avec les manifestants.

Or, pendant ce temps, la plupart des gouvernements provinciaux, y compris le Québec, ont déjà amorcé un déconfinement progressif. Les experts adoptent peu à peu l’Idée qu’il va falloir « apprendre à vivre avec le virus ». La grogne se propage dans l’ensemble de la population… Il est temps qu’une vie « presque » normale reprenne sa place dans la société!

vigile.quebec tribune libre 9 février 2022

La langue, outil de communication

8 février 2022

J’ai toujours dit, et j’y crois fermement encore aujourd’hui, que l’enseignement est le plus beau métier du monde. D’abord parce qu’il nous permet de côtoyer des jeunes qui nous tiennent au parfum de l’évolution de la société, ensuite et surtout parce qu’il nous offre l’immense privilège de leur communiquer des connaissances qui les prédisposent à prendre leur place dans leur future vie d’adulte.

Établir le canal de communication

Combien de fois vous-est-il arrivé de parler à quelqu’un et d’avoir l’impression qu’il ne vous écoute pas du tout? Mais que s’est-il donc passé? La réponse est toute simple, vous n’avez pas établi le canal de communication entre vous et votre interlocuteur.

Partons, si vous me le permettez, d’exemples concrets que j’ai été appelé à vivre tout au cours de ma carrière d’enseignant. À l’arrivée des élèves lors de la première période de cours de la semaine, au lieu de plonger directement dans le contenu de cours, j’échangeais avec eux sur leur fin de semaine pendant quelques minutes. Lorsque les élèves arrivaient de la récréation pendant laquelle ils avaient complètement décroché du cadre scolaire [et c’est tout à fait normal, voire très sain], je savais très bien que je ne pouvais pas obtenir en un claquement de doigts leur attention sur-le-champ. Il me fallait leur laisser le temps de se reconnecter à mon contenu de cours. Une situation similaire se produisait régulièrement lors de la dernière période de cours de la journée pendant laquelle il aurait été utopique d’aborder les règles d’accord des participes passés conjugués avec l’auxiliaire « avoir ». Je choisissais dans ces circonstances de leur offrir notamment une période de lecture ou d’écriture sur un sujet libre.

La clarté, pierre angulaire de la communication

Communiquer, c’est l’action, pour un émetteur, d’entrer en relation avec un récepteur de façon verbale ou non-verbale. La langue incarne l’outil privilégié pour communiquer verbalement ses pensées et les échanger.

En conséquence, il est essentiel de faire preuve de clarté au moment d’exprimer ses pensées si on désire être compris par le récepteur, Ainsi, si vous débutez votre message par « Il était magnifique… », le récepteur ne pourra savoir à quoi vous référez et, de ce fait, votre intention demeure complètement floue et vous n’atteignez pas votre cible, à savoir lui communiquer un message. En revanche, si vous abordez votre interlocuteur en lui disant que « le spectacle que je suis allé voir hier soir était magnifique », votre objectif, à savoir la communication, est atteint en ajoutant tout simplement des termes qui viennent ajouter de la clarté et de la précision à votre message.

Éviter les termes trop complexes

Il nous arrive parfois de rencontrer des personnes qui excellent dans l’art d’étaler leur « culture » lorsqu’ils s’adressent à vous dans l’intention souvent d’épater la « galerie ». À cet effet, un de mes anciens profs nous faisaient remarquer que pour certaines personnes , la culture était comme de la confiture, moins on en a, plus on l’étend… En réalité, comment voulez-vous échanger avec quelqu’un qui se gargarise de mots alambiqués?

Un terme simple qui rallie la précision et la clarté vaut mille fois mieux que l’emploi d’un terme recherché qu’à peu près personne ne connaît et qui donne lieu malheureusement la plupart du temps à un « dialogue de sourds ».

Le dialogue, véhicule d’enrichissement

Le dialogue, et je vous parle ici du « vrai » dialogue entre deux personnes, et non pas du charabiai tel que l’on retrouve sur les médias sociaux, permet de créer une belle complicité entre deux personnes qui débouche sur un échange propice à créer un climat de confiance. Aussi, est-il opportun de le soigner et le peaufiner pour qu’il contribue à créer un enrichissement bénéfique qui profite grandement aux interlocuteurs.

vigile.quebec tribune libre 7 février 2022

Conquête 2.0

5 février 2022

D’entrée de jeu, je dois vous avouer bien honnêtement que le titre de mon article a été inspiré par le dernier paragraphe de la chronique de Gilles Proulx parue dans Le Journal du 3 février sous le titre Gregory Charles au secours du français.
« De toute façon, si cette belle jeunesse ne connaît ni son histoire, ni sa musique, ni sa culture, l’euthanasie tranquille du français va continuer. Si toutes les références deviennent anglo-américaines, nous subirons une nouvelle Conquête, celle-là non pas militaire, mais mentale ! »
https://www.journaldequebec.com/2022/02/03/gregory-charles-au-secours-du-francais

Anglicisation galopante du grand Montréal
En 1760, les Anglais conquièrent la Nouvelle-France qui devient une colonie anglaise. Plus de deux siècles et demi plus tard, les Anglais sont en train de répéter l’Histoire en grugeant petit à petit les acquis durement gagnés par nos ancêtres, notamment en s’accaparant peu à peu des secteurs névralgiques, tels l’économie et l’éducation.
Selon le Mouvement Québec français, le dernier recensement révèle une hausse sensible de l’anglicisation sur l’île de Montréal Cette tendance se dessine déjà depuis 2001, les données des recensements de 2001, 2006, 2011 et 2016 indiquant respectivement une anglicisation nette de 17 705, 19 740, 21 688 et 29 581 francophones dans la région montréalaise.

Mais comment stopper cette hémorragie?

Étendre la loi 101 au Cégep
À mes yeux, le libre choix de la langue d’enseignement au collégial est un facteur majeur d’anglicisation de Montréal. Je demeure convaincu que le gouvernement Legault doit étendre la loi 101 au réseau collégial, y compris aux collèges privés non subventionnés, qui rappellent les fameuses « écoles passerelles » permettant d’accéder à l’éducation en anglais au primaire et au secondaire. Pour l’instant, le gouvernement Legault a décidé de maintenir le statu quo.

Affichage en français…encore du chemin à parcourir
Adoptée en 1977, la Charte de la langue française, mieux connue sous le nom de loi 101, fait du français la langue officielle de l'État et des cours de justice au Québec, tout en faisant du français la langue normale et habituelle au travail, dans l'enseignement, dans les communications, dans le commerce et les affaires.
En 2018, de gros détaillants anglophones au Québec ont reçu la permission de ne pas franciser leur visage. Best Buy, Costco, Wal-Mart, GAP, Old Navy, Guess, Toys’R’Us, avaient contesté en cour la demande de l’Office québécois de la langue française (OQLF) de modifier leurs enseignes s’ils voulaient continuer à respecter la Charte de la langue française. Or, la Cour supérieure a soutenu que l’utilisation d’une marque de commerce uniquement dans une autre langue que le français est autorisé dans l’affichage et dans la publicité commerciale, et en particulier sur des enseignes de devanture de magasin, lorsqu’il n’existe aucune version française déposée de cette marque de commerce.

Exiger des immigrants une connaissance suffisante du français
La langue joue un rôle clé dans l’intégration des nouveaux arrivants. À ce titre, il est donc tout à fait légitime d’exiger des immigrants qu’ils en connaissent les rudiments qui leur permettent de tenir une conversation soutenue en français. En réalité, comment peut-on prétendre recevoir des dizaines de milliers de personnes à chaque année sur le territoire québécois sans leur demander l’outil fondamental d’une maitrise minimale de la langue d’usage au Québec?

Conquête 2.0
Bref, la situation est alarmante si bien que, si la tendance se maintient dans les autres centres urbains du Québec, nous allons assister dans un avenir pas très lointain à la Conquête 2.0… Le spectre d’une mort tragique du fait français en Amérique du Nord!

vigile.quebec tribune libre 5 février 2022

 

 

 

 

 

Un virage à 180 degrés

3 février 2022

La désignation de l’infirmière de formation et ancienne vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Shirley Dorismond, à titre de candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Marie-Victorin, soulève certaines interrogations eu égard à des critiques qu’elle a faites sur la gestion de crise dans des déclarations précédentes

À titre d’exemples, dans une vidéo datée de mai 2021, Shirley Dorismond établit un rapport entre le manque d’équipement de protection individuelle dans le réseau et l’hécatombe dans les CHSLD. Lors d’un débat virtuel organisé en mai 2021 par l’Institut Santé et société de l’Université du Québec à Montréal, elle y va d’une critique virulente sur la gestion de crise du gouvernement, notamment dans les centres de soins de longue durée (CHSLD). « Le gouvernement a fait le choix de remettre l’équipement aux hôpitaux en premier lieu, explique-t-elle. On a laissé pour compte les CHSLD. »

Or, en présentant sa candidate aux médias, François Legault a allégué qu’elle devait défendre ses membres à titre de responsable d’un syndicat. Deux jours plus tard, dans une communication écrite, Shirley Dorismond affirme que « dans les circonstances, devant une telle crise sans précédent, le gouvernement a agi dans le meilleur intérêt des Québécois et des travailleurs de la santé, avec les informations qu’il avait ».

Est-il vraiment plausible que, huit mois seulement après avoir vivement critiqué la gestion de crise de François Legault, Mme Dorismond ait fait un virage à 180 degrés et lui donne maintenant sa bénédiction sans condition? Permettez-moi de ressentir un sérieux doute sur la conversion subite de Shirley Dorismond qui a, selon moi, senti l’attrait du pouvoir en faisant le saut chez la CAQ.

vigile.quebec tribune libre 3 février 2022
Le Soleil 5 février 2022

Le yo-yo de Legault

2 février 2022

Depuis le début de la pandémie, on ne compte plus les occasions où François Legault a fait marche arrière sur une mesure sanitaire proposée quelques semaines auparavant, une situation qu’il attribuait généralement à l’imprévisibilité du virus.

À titre d’exemple récent, il y a à peine un mois, le premier ministre annonçait la création d’une taxe santé à titre de mesure incitative contre les non-vaccinés. « C’est pas vrai que ce 10% de la population va venir nuire aux 90% de la population… On est rendu là: les personnes qui refusent de se faire vacciner amènent un fardeau financier important sur la majorité des Québécois. », avait lancé François Legault.

Or, un mois plus tard, la situation, semble-t-il, a changé aux yeux du premier ministre. La grogne se fait entendre de plus en plus dans la population depuis trois semaines, une grogne amplifiée par le convoi des camionneurs. Toujours selon M, Legault, l’heure est maintenant à la « cohésion sociale », à un retour au « vivre ensemble ».

En une trentaine de jours, les Québécois sont passés littéralement de la ligne dure à la main tendue, d’une mesure punitive à une ouverture à la paix sociale. Comme dirait l’autre, c’est quoi le rapport? Comment expliquer chez notre premier ministre un tel changement de discours dans un lapse de temps aussi court?

À mon avis, je n’y vois qu’une seule explication et elle est essentiellement politique : au moment où le début de la campagne électorale est à nos portes, il serait catastrophique que la CAQ subisse les effets de la grogne persistante eu égard aux mesures sanitaires. Conséquemment, il faut s’attendre dans les prochains jours et semaines à un allègement croissant des mesures sanitaires pour redonner aux Québécois le goût du « vivre ensemble »… et cela, comme par hasard, quelques mois avant le jour du scrutin!

Le Soleil (version internet) 2 février 2022
vigile.quebec tribune libre 3 février 2022

Les rouspéteurs

2 février 2022

Parti de la Colombie Britannique dans l’intention de faire lever la mesure sanitaire obligeant la vaccination pour traverser la frontière, le convoi des camionneurs a vite dégénéré en une contestation de l’ensemble des mesures sanitaires au fur et à mesure qu’il progressait vers Ottawa.

Les contestataires en ont ras-le-bol. Ils ne demandent rien de moins que la levée complète des mesures sanitaires, plusieurs d’entre eux menaçant même d’occuper les lieux tant et aussi longtemps qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause.  De son côté, le premier ministre Justin Trudeau demeure ferme, arguant que ce n’est pas en rouspétant que les Canadiens vont sortir de cette crise mais plutôt en se faisant vacciner.

À mon avis, Justin Trudeau, en traitant les manifestants de rouspéteurs, commet deux erreurs stratégiques venant de la bouche d’un premier ministre responsable. Tout d’abord, il englobe tous les récalcitrants dans un seul tout homogène, ce qui est complètement faux. Ensuite, il suscite la provocation, ce qui va à l’encontre de toute possibilité d’entente entre son gouvernement et les camionneurs.

En conséquence, le premier ministre devrait maintenir la ligne dure devant les tenants d’une levée complète des mesures sanitaires tout en ouvrant la porte à la négociation eu égard à l’obligation de la vaccination des camionneurs pour traverser la frontière. En réalité, il doit revenir à l’origine du mouvement et isoler la frange complotiste qui s’y est greffée en chemin.

vigile.quebec tribune libre 1er février 2022

Pour l’amour de notre langue

2 février 2022

Mon intention ici est de mettre l’accent sur la beauté et la richesse du français parlé au Québec, partant du principe qu’on ne protège bien que ce que l’on connaît bien.

Lors de mes études en linguistique à l’université Laval au début des années ’70, j’ai eu l’extrême privilège d’avoir comme professeur l’éminent linguiste québécois Gaston Dulong dont le style coloré n’avait d’égal que son immense talent de communicateur. Aujourd’hui, je peux affirmer avec certitude que Gaston Dulong a été la bougie d’allumage qui a contribué à créer en moi l’amour de notre langue franco-québécoise, un amour qui ne s’est jamais démenti depuis lors.

Le bilinguisme, une utopie

Le bilinguisme canadien à la Pierre Elliot Trudeau est une utopie. Un État, quel qu’il soit, en viendra toujours à parler la langue du dominant en assimilant avec les décennies la langue du dominé. À titre d’exemple actuel, on n’a qu’à constater l’anglicisation galopante et fort inquiétante de la grande région métropolitaine. 

C’est l’écrivain et humoriste québécois, Albert Brie, qui disait que « le bilinguisme au Canada, c'est parler en anglais et se taire en français ». Dans cette foulée, vous n’avez qu’à observer le style révérencieux des vendeurs dans les boutiques du Vieux Québec qui en oublient leur français devant l’arrogance des clients anglais qui utilisent uniquement leur langue sans vergogne. Une image saisissante du dominant imposant littéralement sa langue au dominé.

La syntaxe, cette grande malmenée

La construction de la phrase, à savoir la syntaxe de notre langue, tient son origine de la phrase latine tandis que la langue anglaise est d’origine germanique. Or, dans le langage courant, il n’est pas rare que notre phrase française se colle au modèle syntaxique anglais comme dans ce regroupement de mots « la fille que je parle avec… » copié sur le modèle « the girl I speak with… ». Il arrive souvent aussi que notre phrase française souffre d’une mauvaise construction sur le plan syntaxique, telle « la chose que je te parlais… »

En bref, la structure de la phrase française, à savoir sa syntaxe, est comparable à la charpente d’une maison en ce sens qu’elle incarne l’agencement de mots qui confère au message toute sa beauté et sa cohérence.  

Les québécismes et les amérindianismes

Le français du Québec est une langue riche dans laquelle vivent en harmonie des québécismes et des amérindianismes qui nous caractérisent en tant que peuple héritier de ces trésors socio-culturels.

C’est ainsi que le franco-québécois contient une kyrielle de mots empruntés aux réalités d’ici appelées québécismes, tels guignolée, tapocher, jasette, ramancher, parlure, etc… auxquels s’ajoutent les amérindianismes comme achigan, atoca, caribou, rabaska, touladi, etc.. , une kyrielle de termes qui contribuent à enrichir notre langue. Entre parenthèse, nous n’avons pas à rougir devant nos cousins français eu égard aux anglicismes, lesquels font leur « grocery » et vont au « drugstore ».

Le français, une langue fière

Le français du Québec, à l’exemple de ses parlants, est une langue fière qui a traversé les mers pour s’établir ici dans ce vaste pays de froids et d’interminables hivers où il y a vite pris racine et s’est senti chez lui.

En ces temps de grande turbulence où le français au Québec semble parfois bien fragile et où les Québécois doivent régulièrement monter aux barricades pour protéger leur langue, le temps est venu de rappeler à la mémoire collective les gestes héroïques de nos ancêtres qui ont su lui conserver la vigueur qu’il manifeste encore aujourd’hui malgré les nombreux écueils qui se dressent si fréquemment sur son chemin.

vigile.quebec tribune libre 1er février 2022
Le Journal de Québec 4 février 2022

Le troisième lien est-il une priorité?

30 janvier 2022

Un sondage réalisé auprès de résidents de la Capitale-Nationale, de la ville de Lévis et de la circonscription de Bellechasse, sur la Rive-Sud par la firme Mainstreet en juin 2021 et commandé par la Coalition avenir Québec (CAQ) conférait 60 % d’appui en faveur d’un 3e lien sous-fluvial entre Québec et Lévis, incluant une voie réservée pour les autobus électriques.

Or, aujourd’hui, certaines voix s’élèvent eu égard à la priorité d’un tel projet, à savoir la pertinence d’être considéré comme plus important que tout autre projet. Force est de constater que certains secteurs de la société, notamment la santé et l’éducation, souffrent de carences qui, selon moi, sont prioritaires à la construction d’un tunnel de quelque 10 milliards $.

On entend depuis des décennies que notre système de santé craque de partout et que plusieurs de nos écoles sont en décrépitude. C’est sans compter la pénurie flagrante de personnel en santé et en éducation à laquelle la pandémie nous a confrontés implacablement depuis presque deux ans.

Avec une somme aussi astronomique, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pourrait, entre autres, améliorer les conditions de travail du personnel infirmier et, de ce fait, attirer davantage de candidats au baccalauréat en sciences infirmières. De plus, il ne fait aucun doute que le projet de « refondation » du MSSS avancé par le gouvernement nécessitera des investissements substantiels.

En ce qui a trait à l’éducation, la construction de nouvelles écoles répondant aux besoins du milieu actuel devrait voir le jour pour le plus grand bien des jeunes du Québec. À court terme, il serait plus que temps que les élèves et les enseignants puissent évoluer dans un milieu où la qualité de l’air répond aux critères de la santé publique.

vigile.quebec tribune libre 30 janvier 2022
 

La contribution santé ne tient pas la route

30 janvier 2022

De toute évidence, le projet de François Legault d’instaurer une contribution santé aux non-vaccinés fait couler beaucoup d’encre par les temps qui courent, certains manifestant leur approbation à une telle mesure, d’autres y voyant une entorse flagrante à l’éthique.

En ce qui me concerne, il m’apparaît pertinent de placer cette question dans le contexte des mesures sanitaires. Or, la contribution santé est-elle une mesure sanitaire destinée à freiner la propagation du variant Omicron au même titre que le port du masque, la distanciation physique ou le lavage des mains? De toute évidence, la réponse est non. Et, de surcroît, en instaurant une contribution santé aux non-vaccinés, le premier ministre François Legault ne s’apprête-t-il pas à ouvrir pour une première fois une brèche importante dans la gratuité universelle de notre système de santé ?

Dans cette foulée, à la question d’un journaliste au directeur national de santé publique du Québec par intérim, le Dr Luc Boileau, lors d’un point de presse le 27 janvier sur son opinion concernant le bien-fondé d’une contribution santé aux personnes non-vaccinées, a répondu que cette mesure en était une économique et qu’il n’était donc pas de son ressort d’y répondre, une façon de dire qu’une telle mesure n’est pas du domaine de la santé publique.

Enfin, j’ajouterais qu’une telle contribution financière est porteuse de discrimination envers les personnes à faible revenu par rapport aux mieux nantis qui, sans l’ombre d’un doute, ne souffriraient pas d’une telle contribution financière… Bref, la contribution santé ne tient définitivement pas la route!

vigile.quebec tribune libre 30 janvier 2022

Qui est Éric Duhaime?

28 janvier 2022

S’il est un personnage public coloré sur la scène médiatique, c’est bien Éric Duhaime. Aussi, par curiosité, je suis allé sur Wikipédia pour en savoir davantage sur le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) depuis le 17 avril 2021.

Voici donc un condensé de ce que j’ai obtenu qui, je l’espère, saura attirer votre attention et peut-être, votre intérêt…

Biographie

« Éric Duhaime est détenteur d’un baccalauréat en science politique de l’Université de Montréal et d’une maîtrise en administration publique de l’École d’administration publique (ÉNAP). Il publie en janvier 2012 l'essai politique intitulé L'État contre les jeunes : comment les baby-boomers ont détourné le système (VLB éditeur). Il fait paraître en mars 2013 l'essai politique Libérez-nous des syndicats (Éditions Genex). Il publie en novembre 2014 l'essai politique La SAQ pousse le bouchon (VLB éditeur).

Le 20 mars 2017, il annonce publiquement son homosexualité durant l'émission de radio Duhaime et Drainville le midi. Il déclare aussi que le combat pour l'égalité des gais et lesbiennes est remporté, et critique les associations de défense des homosexuels, qui ont selon lui « intérêt à créer une industrie de la victime ». Cette annonce précède la sortie de son livre La fin de l'homosexualité et le dernier gay où il estime que les organismes défendant les homosexuels et les femmes devraient recevoir désormais moins de financements publics.

Carrière politique

Dans les années 1990, il est militant du Parti québécois et du Bloc québécois, puis il s'engage dans l’équipe de Stockwell Day dans le début des années 2000, lors de la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada.

Il se présente pour la première fois aux élections en 2003, avec l'ADQ, dans la circonscription de Deux-Montagnes, où il termine troisième. Il est attaché politique de ce parti de 2003 à 2005, puis de 2007 à 2008.

En septembre 2010, Duhaime, de retour au Québec, cofonde le Résean Liberté-Québec, un mouvement d'inspiration libertarienne prônant un renouveau du conservatisme et du nationalisme de la droite au Québec. Le mouvement, qui présente des similitudes avec le Tea Party américain, prône une limitation de l’État providence, un rôle de l’État amoindri, des budgets équilibrés, des marchés libres et une forte concentration sur les libertés individuelles.

Le 22 novembre 2020, Duhaime annonce qu'il se présente à l'élection de la chefferie du Parti conservateur du Québec pour succéder à Adrien Pouliot. Il remporte l'élection avec un peu moins de 96 % des voix, le 17 avril 2021.

Controverses et polémiques

Québec solidaire – Amir Khadir

En juin 2011, Duhaime et l'animateur Mario Dumont reçoivent un blâme du Conseil de presse du Québec pour des propos inexacts tenus le 16 décembre 2010 dans le cadre de l'émission quotidienne Dumont 360. Duhaime et Dumont avaient alors faussement affirmé que le député Khadir était un partisan de la thèse du complot relativement aux attentats du 11 septembre 2011.

La communauté noire

En janvier 2014, Éric Duhaime, dans son émission de Radio X Montréal, Duhaime le midi, fait valoir que « la communauté noire a peu de représentants dont elle peut être fière », affirmant notamment : « Je trouve ça plate parce que les Noirs ont eu peu de héros. Malheureusement, j'ai l'impression que quand ils ont des héros, ça finit souvent que c'est des zéros » et citant plusieurs personnalités noires pour étayer son propos. Ces propos sont critiqués par plusieurs acteurs de la société québécoise, dont le chanteur Karim Ouellet.

Les agressions sexuelles[

À la suite du rassemblement à l’Université Laval contre les agressions sexuelles du 19 octobre 2016, l’animateur de radio Éric Duhaime, lors de l’émission du 20 octobre 2016 de Duhaime-Drainville le midi à la station de radio FM93, est revenu sur des propos qu’avait tenus une jeune femme lors de ce rassemblement. Dans l’extrait présenté, on entend une femme expliquer que, pour elle, la culture du viol c’est faire porter la responsabilité du viol à une femme qui n'aurait pas « barré sa porte ». Elle faisait référence aux intrusions par effraction qui sont survenues à l'Université Laval lors de ces agressions. Après avoir passé l’extrait, Éric Duhaime a comparé une agression sexuelle à un vol d’auto, soutenant que le propriétaire du véhicule est tenu responsable du vol par son assureur s'il n'a pas verrouillé ses portes.

En mars 2017, il déclare : « Pour moi, il n'y a pas de culture du viol au Québec. C'est une création des militants. Ça voudrait dire que le viol fait partie de notre culture en tant que Québécois. Je m'excuse, mais les Québécois qui nous écoutent ne sont pas tous des violeurs potentiels ».

Covid-19

Lors de la pandémie de COVID-19, Duhaime organise avec Josée Turmel, ancienne chef d'antenne de TQS, une manifestation contre les masques à l’école à Québec, à laquelle participe près de 2 000 personnes.

En août 2021, il est expulsé d'une commission parlementaire à la suite d'une entente entre les autres partis pour limiter le nombre de personnes présentes, en raison de la pandémie de COVID-19. Il exprime par la suite son indignation aux médias.

Attachées politiques

En 2021, sur les ondes de CHOI Radio X, Éric Duhaime tient les propos suivants sur les attachées politiques féminines: « Sont toutes "laites", Jeff, oublie ça », en réponse à l'animateur Jeff Fillion. Ces propos suscitent une réponse de François Legault, premier ministre du Québec; au moment des faits, celui-ci qualifie ces propos de « disgracieux ».

vigile.quebec tribune libre 28 javier 2022