Le Parti conservateur du Québec, la formation d’un seul combat?

16 février 2022

Le Parti conservateur du Québec d’Éric Duhaime (PCQ) a littéralement le vent dans les voiles. Avec 14 % des intentions de vote, un bond de neuf points depuis décembre, le chef conservateur surpasse désormais Québec solidaire et le Parti québécois et s’approche à 6 points du PLQ de Dominique Anglade dont les appuis stagnent depuis des mois.

Aux yeux du sondeur Jean-Marc Léger, « C’est significatif. Ce n’est plus une formation marginale, ce n’est pas juste un feu de paille. Il [Éric Duhaime] devient une vraie alternative à compter, on ne peut pas l’exclure en disant que c’est un hurluberlu, ce n’est plus vrai. [...] Il se passe quelque chose. » 

De surcroît, dans la région de Québec, une personne sur quatre appuie le parti d’Éric Duhaime qui éclipse même ses rivaux de l’opposition dans la catégorie du chef de parti politique qui ferait le meilleur premier ministre.

Toutefois, il m’apparaît évident que le PCQ profite actuellement du ras-le-bol des québécois eu égard aux restrictions sanitaires, d’où les questions suivantes : le PCQ est-il le parti d’un seul combat? Qu’arrivera-t-il au parti d’Éric Duhaime une fois que la pandémie se sera résorbée? Réussira-t-il à maintenir et à élargir sa base électorale dans un tel contexte? Toutes des questions pour l’instant sans réponses auxquelles le chef du PCQ a surement réfléchi…

Entrevue avec Éric Duhaime à l’émission « En direct avec Patrice Roy » sur RDI le 16 février 2022

https://ici.radio-canada.ca/rdi/en-direct-avec-patrice-roy/site/segments/reportage/390770/politique-societe-economie-actualite-quebec-otta

Le Soleil (version internet) 16 février 2022
vigile.quebec tribune libre 17 févrierr 2022

Évolution quand tu nous tiens!

15 février 2022

Peut-être que certains bien-pensants me traiteront de « vieux grincheux » mais je suis disposé à l’assumer complètement et vous livrer bien humblement le fond de ma pensée sur ce qu’il est convenu d’appeler l’évolution.  
Mais que s’est-il donc passé…?
Pour que les jeux dehors pour les enfants soient substitués par les écrans branchés sur les médias sociaux? Pour que l’apprentissage des tables de mathématiques soient remplacé par les touches des calculatrices? Pour que la persévérance et l’effort soient balayés par l’illusion de la réussite sans effort? Pour que la chaleur des échanges téléphoniques cède toute la place à la froideur des messages électroniques? Pour que les rencontres aléatoires fassent place aux rencontres exploratoires? Pour que la convivialité du personnel au guichet des institutions financières soit remplacée par de froids guichets automatiques?
Eh bien voyons, c’est ça l’évolution !
Eh bien, si c’est ça l’évolution, vous me permettrez d’exprimer certaines réserves sur son rôle supposément « mélioratif ». En fait, je pourrais reprendre toutes les questions énumérées au paragraphe précédent et constater le plus objectivement possible que ce que l’on appelle « évolution » aboutit à une dégradation d’une situation antérieure qui favorisait sans contredit un mode de vie de loin plus sain et plus humain. 
Mais qu’avons-nous oublié en route?
Est-il possible que nous ayons bafoué le passé souvent qualifié de rétrograde pour faire place à une évolution galopante où l’instant présent est confondu dans un futur qui est devenu le phare qui guide toutes nos actions? Est-il pensable que nous ayons oublié l’instant présent dans le bouillonnement suscité par une évolution omniprésente? En réalité, où sont passés nos souvenirs qui incarnent ce que nous sommes devenus aujourd’hui?
Est-ce possible de concilier évolution et passé?
D’entrée de jeu, force est de constater qu’il est difficile, voire impossible, de stopper l’évolution dans quelque domaine que ce soit. Elle est là pour rester et continuer de se propager. Pour ce qui est du passé, il disparaît petit à petit dans l’oubli. Alors, est-il plausible d’établir une sorte de convivialité entre l’évolution et le passé?
Étant optimiste de nature, je crois que les deux concepts peuvent vivre ensemble au même titre qu’un grand-père peut s’amuser avec son petit-fils. Qui sait? Le passé du grand-père aura peut-être une oreille attentive de la part de son petit-fils et le grand-père éprouvera peut-être du plaisir à s’amuser avec la tablette de son petit-fils!

vigile.quebec tribune libre 15 février 2022

 

La peur, cette terrible complice

13 février 2022

Parole d’un vieux sage

« Ce n'est pas parce que nous avons peur que nous n’osons pas; c'est parce que nous n'osons pas que nous avons peur »

Sénèque, philosophe de l'école stoïcienne, dramaturge et homme d'État romain du premier siècle

Les Québécois hantés par la peur

Lors de deux référendums tenus au Québec en 1980 et en 1995, un des éléments déclencheurs qui a conduit aux défaites du « oui » provient des discours scabreux des premiers ministres fédéraux Pierre Elliot Trudeau et Jean Chrétien prononcés la veille de chacun des référendums.

Sur un autre plan, les courbatures serviles devant le préposé anglophone du magasin dans le Vieux-Québec en s’adressant à lui en anglais dénote une peur viscérale de ne pas déplaire.

Encore récemment, la position faiblarde de François Legault devant son refus d’imposer la loi 101 au Cégep laisse entrevoir une peur de se mettre à dos une partie de l’électorat anglophone.

Pourquoi les Québécois sont-ils traumatisés par la peur?

L’histoire nous apprend que depuis la conquête de la Nouvelle-France par les Anglais, les Canadiens français se sont renfermés dans un statut de peuple colonisé.

Depuis lors, nonobstant les rares occasions où les Québécois se sont affirmés devant les esbroufes des Anglais, le peuple québécois se comporte comme un peuple conquis sur son propre territoire.

Comment se sortir de cette torpeur?

Qui de mieux que Pierre Falardeau pour répondre à cette question, lui qui a clamé toute sa vie que les Québécois forment un peuple conquis et annexé, un peuple de colonisés qui doit se libérer en devenant souverain. C’est toujours ainsi qu’il a perçu les Québécois. « Si vous êtes un souverainiste de gauche comme moi, vous êtes correct et on se battra ensemble; si vous êtes dans l’autre camp, vous êtes un colonisé »… Et tant que les Québécois n’auront pas répondu au message du général De Gaulle, ils devront vivre dans la peur, cette terrible complice.

vigile.quebec tribune libre 23 février 2022

Jean Charest le sauveur?

13 février 2022

C’est un secret de polichinelle, le Parti conservateur du Canada (PCC) passe actuellement une très mauvaise période, tiraillé entre la droite conservatrice et la gauche progressiste.

La récente mise en candidature de Pierre Poilievre ne contribuera en rien à unifier le parti, le député de Carlton étant perçu comme un tenant de l’extrême-droite, par conséquent non habilité à recréer l’unité au sein du PCC, notamment les positions contre les mariages gais, contre l’avortement et en faveur des armes à feu qui déplaisent à plusieurs députés du Québec, de l’Ontario, des Maritimes et même de l’Ouest canadien, plusieurs élus conservateurs craignant de perdre leur circonscription aux prochaines élections si le parti endosse une idéologie plus à droite.

Dans cette perspective, il n’est pas étonnant que le nom de Jean Charest circule dans les officines du parti comme le candidat progressiste recherché par une frange substantielle de députés. Le parti a besoin de se ressouder rapidement pour éviter de s’effondrer. Dans ce contexte, Jean Charest est un peu considéré comme le « sauveur ».

Quant à l’enquête Mâchurer sur le financement douteux du Parti libéral du Québec (PLQ) alors que Jean Charest en était le chef, celle-ci ne semble pas représenter véritablement une épée de Damoclès pour l’ex-premier ministre du Québec, cette enquête n’ayant pas abouti et semblant au point mort depuis de nombreuses années. Quoi qu’il en soit, la présomption d’innocence peut toujours servir de défense à l’ancien chef du PLQ.

Aux yeux de plusieurs députés du PCC. Jean Charest est perçu comme « le candidat de la dernière chance », un orateur flamboyant, un rassembleur efficace et capable de ramener la coalition au sein du PCC…À suivre!

vigile.quebec tribune libre 13 février 2022

Le bla-bla-bla de Trudeau

13 février 2022

L’occupation prolongée d’Ottawa et le blocage du pont Ambassador sont devenus des irritants que le premier ministre Justin Trudeau semble incapable de dénouer. Il a beau monter le ton, rien ne bouge, les manifestants persistent dans leurs revendications et leurs moyens de pression.

« Toutes les options sont sur la table » pour faire partir les camionneurs en colère immobilisés à Ottawa et à Windsor… L’intervention policière deviendra « de plus en plus robuste » pour déloger les manifestants qui bloquent les rues d’Ottawa ou des points de passage vers les États-Unis… « Il commence à y avoir de réelles conséquences à leur licence, à leur avenir, à leur emploi s’ils se font arrêter dans des barricades illégales », clame haut et fort le premier ministre.

Or, les menaces de Justin Trudeau coulent comme de l’eau sur le dos d’un canard jusqu’ici. Paroles, des paroles, des paroles qui n’ont aucun effet sur les manifestants qui, de toute évidence, semblent déterminés à continuer tant et aussi longtemps qu’ils n’obtiendront pas la levée de toutes les restrictions sanitaires.

Depuis le 28 janvier, les camionneurs associés au « Convoi de la liberté » bloquent les principales artères autour du parlement canadien. Depuis plusieurs jours, des centaines de millions $ de marchandises sont bloquées sur le pont Ambassador entre Windsor et Détroit. Le président Biden s’impatiente. Justin Trudeau lui aurait promis « des actions rapides pour faire respecter la loi ».

À mes yeux, Justin Trudeau joue son avenir politique. Le bla-bla-bla doit faire place aux actes à défaut de quoi son manque de leadership risque de lui coller à la peau jusqu’au jour du prochain scrutin.

vigile.quebec tribune libre 13 février 2022

C’est en coachant qu’on apprend à coacher

13 février 2022

Tout au cours de sa carrière dans la LNH, le diminutif Martin St-Louis a toujours fait preuve de courage et de combativité, et d’un talent exceptionnel.

Toutefois, il est certain que tous les regards des amateurs du Canadien de Montréal vont observer comment le nouvel entraineur-chef par intérim du Tricolore va se comporter derrière le banc des joueurs, lui qui n’a aucune expérience comme entraineur d’une équipe de la LNH. À cet égard, Martin St-Louis répond qu’il possède en revanche beaucoup d’expérience sur le banc, dans une chambre de joueurs et sur la glace, et qu’il sait comment les joueurs se sentent dans des situations difficiles. 

Or, peut-il changer l’atmosphère au sein de l’équipe ? En termes clairs, peut-il arriver à communiquer à ses joueurs le désir de vaincre? En tout cas, ceux qui l’ont côtoyé vous diront qu’il ne prenait pas des gants blancs pour inviter ses coéquipiers à démontrer plus de combativité dans les périodes creuses que traversait son équipe.

Martin St-Louis affirme « avoir le pouls des joueurs », une qualité qui ne s’apprend pas derrière le banc mais que l’on possède à la naissance. C’est ce que l’on appelle l’intuition, un don naturel qui lui permettra de poser le bon geste au bon moment.

Enfin, je suis convaincu qu’en étant bien entouré de ses entraineurs-adjoints, Martin St-Louis saura surement rapidement mettre à profit leurs conseils et redonner une âme à cette équipe qui en a bien besoin. Après tout, n’est-ce pas en coachant qu’on apprend à coacher?

Le Soleil (version internet) 13 févier 2022

Qui est Pierre Poilievre?

11 février 2022

Il n’a pas fallu longtemps après le départ d’Erin O’Toole pour que le député conservateur de Carlton, Pierre Poilievre, pose sa candidature à la direction du Parti Conservateur du Canada avant même que la course officielle ne soit lancée.

Mais qui est Pierre Poilievre?

Source : Wikipédia

Jeunesse et études

Né de parents franco-albertains, il étudie en relations internationales à l'Université de Calgary et participe aux forums de débat du campus pendant ses études.

Avant de se lancer en politique, il est copropriétaire et opérateur de 3D Contact Inc., une firme de sondage et de consultants, l'autre partenaire étant Jonathan Denis, avocat à Calgary. Il travaille également pour Magna International, se concentrant sur les communications et fait du travail de relations publiques à Toronto. Avant son élection en tant que parlementaire, il travaille comme assistant pour les députés Stockwell Day et Jason Kenney de l'Alliance canadienne.

Engagement politique

Il remporte la nomination du Parti conservateur dans la circonscription de Vepean-Carleton pour les élections fédérales de 2004, à l'âge de 25 ans, après que le député provincial ontarien John Baird ait décide de ne pas se présenter. Dans une course très polarisée, Poilievre défait le ministre David Pratt, candidat à sa réélection pour le Parti libéral du Canada, par près de 4 000 voix, soit 5,5 % du total des suffrages. Les libéraux sont réduits à un gouvernement minoritaire lors des élections.

Lors des élections fédérales de 2006, il est réélu avec 55 % des voix, défaisant le candidat libéral par plus de 19 000 voix. Les conservateurs peuvent former un gouvernement minoritaire à l'échelle nationale. Le 7 février 2006, il est nommé secrétaire parlementaire à l'honorable John Baird, le président du Conseil du Trésor. Réélu en 2008 avec 55,8 % des voix et en 2011 avec 55,4 % des voix, il se présente dans la nouvelle circonscription de Carlton en 2015, à la suite de l'abolition de Nepean-Carlton. Il est réélu avec 46,8 % des voix.

Nommé ministre d’État des institutions démocratiques le 15 juillet 2013 par le Premier ministre Harper, il devient ministre des Ressources humaines et du Développement social le 9 février 2015 en remplacement de Jason Kenney. Poilievre quitte ses fonctions le 4 novembre 2015, lors de l'entrée en fonction du cabinet de Justin Trudeau.

Poilievre soutient qu'un budget déficitaire exorbitant, des taux d'intérêt très bas et la taxe sur le carbone sont les principales raisons de l’inflation actuelle. vigile.quebec tribune libre 11 février 2022

Allocution de mise en candidature de Pierre Poilievre (vidéo)

https://twitter.com/PierrePoilievre/status/1490115327786684417

vigile.quebec tribune libre 11 février 2022

 

L’effet Lightbound

10 février 2022

Les réactions à la sortie de Joel Lightbound sur la gestion de crise du premier ministre Justin Trudeau, notamment l’instrumentalisation de la vaccination à des fins politiques, n’ont pas tardé à se manifester dans le camp des libéraux.


Il ne fait aucun doute que, chez les libéraux, la tension, déjà existante reliée aux manifestations des camionneurs, a dû monter d’un cran. De surcroît, certains députés, notamment le député Yves Robillard, affirme que Joel Lightbound « a dit exactement ce que beaucoup d'entre nous pensent [et qu’il était] d'accord avec tout ce que Lightbound a dit ».


De tout temps, le Parti libéral du Canada a toujours adopté une ligne de parti orientée sur le silence du caucus devant des manifestations de dissidence, ce qui entraine comme conséquence, qu’« on doit laver notre linge sale en privé et non pas sur la place publique ». De ce fait, en critiquant la rhétorique du « nous contre eux », Joel Lightbound a lancé carrément une bombe dans le clan libéral.


Depuis l’occupation d’Ottawa par les organisateurs du convoi de la liberté, Justin Trudeau ne fait qu’attiser le feu en ciblant, par exemple, les quelques symboles haineux aperçus ici et là et des dérapages les plus désolants pour se servir de la masse de manifestants comme repoussoir, une attitude dénoncée haut et fort par Joel Ligntbound lors de son point de presse.


En bout de ligne, est-ce que l’effet Lightbound donnera des fruits? La ligne de parti tiendra-elle le coup ou s’effritera-t-elle devant un mouvement croissant de dénonciateurs du style de gestion de Justin Trudeau au sein du caucus? À mon avis, il est à souhaiter que le ton provocateur du premier ministre s’estompe au profit d’un ton plus rassembleur à défaut de quoi le siège d’Ottawa risque de durer encore longtemps!

quebechebdo tribune libre 10 févier 2022

Joel Lightbound, le dissident

9 février 2022

J’ai écouté avec énormément d’intérêt le point de presse du député libéral fédéral de Louis-Hébert et président du caucus du Québec au sein du parti, Joel Lightbound, portant sur l’attitude « dénigrante » de son gouvernement envers la minorité des non-vaccinés et le «style de politique» du gouvernement en lien avec l’imposition de la vaccination.

Dans son argumentaire, Joel Lightbound déplore la stratégie du gouvernement qui favorise la division au détriment de l’unité nationale en stigmatisant les non-vaccinés au lieu de manifester toute tentative de compromis avec les manifestants.

Toutefois, le cœur de l’allocution de M. Lightbound s’adresse à tous ceux manifesten leur colère et leur désarroi devant des restrictions sanitaires qu’ils ne comprennent plus parce que, aux dires du député libéral, elles ne sont tout simplement pas expliquées.

Dans une longue litanie de personnes qu’il a entendues depuis des mois, Joel Lightbound cite des enfants anxieux et dépressifs parce que privés de leurs activités sportives, des restaurateurs sur le point de perdre toutes les économies d’une vie en passant par les personnes âgées esseulées au crépuscule de leur vie. quebechebdo tribune libre 9 février 2022

Certes, le député de Louis-Hébert risque gros en affichant publiquement sa dissidence contre le style de gestion de crise de son gouvernement. Connaissant la ligne de partie qui ne tolère aucune dissidence, M. Lightbound va probablement voir son image d’étoile montante du PLC se ternir. Toutefois, je demeure convaincu que son humanisme et sa transparence ne peuvent qu’être bénéfiques pour lui à moyen terme.

https://www.journaldequebec.com/2022/02/08/dissension-au-plc-lightbound-critique-la-gestion-de-la-crise-sanitaire?fbclid=IwAR3LWefGcf5v8VzcCQCsACt5EgFSsiYa_5-EUgfCCSzHV0E_-iOJxiIuqSU

quebechebdo tribune libre 9 février 2022
vigile.quebec tribune libre 9 février 2022
Le Soleil (version internet) 10 février 2022

 

L’odyssée de Bérubé

9 février 2022

Le député péquiste de Matane, Pascal Bérubé, a décidé de propager l’idée de rendre la loi 101 obligatoire au Cégep auprès de tous les députés et ministres caquistes un à un en les invitant dans une lettre à échanger en tête-à-tête au sujet du projet de réforme de la Charte de la langue française actuellement en consultation.

On se souviendra que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, au cours d’un dernier point presse, a soutenu que l’application de la Charte de la langue française aux étudiants des cégeps n’est pas nécessaire, alléguant que la loi 96, telle qu’elle est écrite en ce moment, allait « assez loin» et que la solution « se [passait] au primaire et au secondaire ». Toutefois, c'est un secret de Polichinelle qu'une aile plus nationaliste de la CAQ fait de plus en plus pression à l'interne pour étendre la loi 101 aux cégeps.

Aux yeux du député de Matane, le projet de loi 96 n’est pas assez « costaud » pour défendre avec fermeté la survie de la langue française au Québec « parce que pour l’instant, il est trop mollo ». D’autre part, M. Bérubé demeure convaincu que le pilote du dossier, le ministre Jolin-Barrette, est lui-même en faveur de la mesure, mais se retrouve isolé dans son camp face aux « affairistes » et aux  « fédéralistes » de son parti.

Selon Pascal Bérubé, il y a longtemps que la preuve a été démontrée à l’effet   que le réseau collégial anglophone participe activement à l’anglicisation du Québec, particulièrement dans le grand Montréal où  « ce sont 40 % des étudiants qui le fréquentent, non pas pour apprendre l’anglais, car les jeunes Québécois sont déjà massivement bilingues, mais bien dans l’optique d’adopter un mode de vie anglicisé ».  

À mes yeux, le momentum est tout à fait propice à la promotion et la défense de la langue française au Québec, à savoir un projet de loi en consultation et des données probantes sur le déclin du français… En conséquence, j’applaudis l’initiative de Pascal Bérubé en espérant qu’il puisse rallier assez de caquistes pour faire renverser le statu quo.

vigile.quebec tribune libre 9 février 2022