Paul Mukendi, le pasteur en cabale

22 août 2022

Le 27 février 2020, le pasteur Paul Mukendi est condamné à une peine d’emprisonnement de huit ans pour agression sexuelle sur une ex-fidèle qui était mineure aux moments des faits.   Le 3 mars 2020, la Cour d’appel remet en liberté Paul Mukendi d’ici à ce que l’appel soit entendu. Le 16 août 2021, la Cour d’appel maintient le verdict de culpabilité de Paul Mukendi. Il a jusqu’à 15 h le 20 août pour se rendre aux autorités carcérales et commencer sa peine. Le 18 août 2021, Paul Mukendi s’enfuit. Il sera retrouvé plus tard en République démocratique du Congo, d’où il ne peut être extradé. Mukendi est en cabale depuis ce temps. Le 10 décembre 2021, Paul Mukendi est condamné, en son absence, à deux ans supplémentaires de prison pour une autre agression sexuelle.

Le 18 août 2022, soit exactement un an après sa fuite, le fugitif continue de clamer son innocence et de narguer les autorités policières québécoises sur les réseaux sociaux, convaincu qu’il est inatteignable à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo.

Dans toute cette saga, la Cour d’appel a commis une erreur fatale le 3 mars 2020 en remettant Mukendi en liberté jusqu’à ce que l’appel soit entendu. Comment un juge de la Cour d’appel du Québec a-t-il pu en arriver à une telle décision eu égard à un flagorneur expérimenté de la trempe du pasteur Paul Mukendi? Comment a-t-il pu croire que Mukendi respecterait les conditions de sa libération provisoire?

Aujourd’hui, la justice paie le prix de son erreur. Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) est bâillonné. Paul Mukendi est libre comme l’air, une situation absurde liée un système judiciaire souvent qualifié de « douteux », le Canada n’ayant pas d’entente d’extradition avec la République démocratique du Congo. En termes clairs, c’est le cul de sac!

vigile.quebec tribune libre 21 août 2022
quebechebdo tribune libre 22 août 2022

Affaire Marc Ouellet: le Diocèse de Québec doit poursuivre son enquête

21 août 2022

La nouvelle a fait le tour du monde…Le nom du cardinal Marc Ouellet apparaît dans une action collective pour agression sexuelle qui vise 88 prêtres du Diocèse de Québec. Dans une demande introductive d’instance en action collective rendue publique, une plaignante affirme avoir été agressée sexuellement par le cardinal Marc Ouellet entre 2008 et 2010.

De son côté, le pape François a demandé d’enquêter sur les agissements du cardinal en désignant le Jésuite Jacques Servais qui se trouve à être un proche un collaborateur du cardinal et qui, de surcroît a avoué qu’il n’avait pas l’expertise pour statuer sur un cas d’agression sexuelle. Par ailleurs, dans un courriel, le Diocèse de Québec a indiqué qu’il prenait «acte des allégations à l’endroit du cardinal Marc Ouellet» et qu’il ne fera «strictement aucun commentaire à ce sujet».

Or, deux jours après le tsunami médiatique soulevé par les allégations d’agression sexuelle contre Marc Ouellet, le pape François, suivant la recommandation du père Servais, a réfuté les allégations, déclarant qu’il n’existait pas de motifs suffisants pour exiger la tenue d’une enquête.

Et voilà, l’affaire est classée… au Vatican. Toutefois, nonobstant la présomption d’innocence qui joue en faveur de Marc Ouellet, force est de constater que le récit détaillé des faits de la part de la présumée victime a de quoi ébranler la réputation sans faille du cardinal. Conséquemment, je suis d’avis que le processus de justice doit suivre son cours jusqu’au bout et que justice soit rendue dans cette affaire on ne peut plus délicate pour le plus grand bien de la crédibilité de l’appareil judiciaire et du Diocèse de Québec.


quebechebdo Tribune libre 19 août 2022

Le Québec dans l’air du temps

21 août 2022

Il fut un temps pas si lointain où les mises en garde eu égard aux changements climatiques me laissaient plutôt indifférent. Or, force est de constater que les cataclysmes récents tant au Canada qu’en Europe qu’aux États-Unis m’ont convaincu que la nature se déchaîne de plus en plus souvent avec de plus en plus de vigueur.

À titre d’exemple, on n’a qu’à constater la vélocité des vents qui atteignent 140 km/h, les quantités d’eau diluviennes, les grêlons en plein coeur du mois d’août, les feux de forêt liés à une canicule qui n’en finit plus en France actuellement pour se rendre à l’évidence : rien ne va plus dans les conditions atmosphériques sur notre planète.

Et pourtant, on apprend qu’ici même, dans notre Québec, en plus de la pollution émise par la Fonderie Horne, 89 autres usines ont obtenu des dérogations de la part des gouvernements pour outrepasser les normes fixées par la santé publique, contribuant ainsi à la pollution de l’air et, par ricochet, à des problèmes de santé souvent aigus chez les populations.

Un tel laxisme de la part des dirigeants est tout simplement inacceptable, voire éhonté. La qualité de l’air est vitale pour assurer notre survie. Conséquemment, il plus que temps que les pollueurs se fassent mettre au pas et entrent dans les rangs. C’est une question de santé publique incontournable.


vigile.net tribune libre 19 août 2022

Allégations d’agression sexuelle contre Marc Ouellet

18 août 2022

La nouvelle a eu l’effet d’une bombe…Le nom du cardinal Marc Ouellet apparaît dans une action collective pour agression sexuelle qui vise 88 prêtres du Diocèse de Québec. Dans une demande introductive d’instance en action collective rendue publique, une plaignante affirme avoir été agressée sexuellement par le cardinal Marc Ouellet entre 2008 et 2010.

Rappelons que le cardinal Ouellet faisait partie de la garde rapprochée de Benoît XVI et qu’il avait été pressenti pour le remplacer à la tête de l’Église catholique. Il a été nommé préfet de la Congrégation des évêques à Rome en 2010, le premier Québécois à devenir préfet d’une congrégation romaine et, à ce titre, il est le premier responsable de la nomination des évêques partout dans le monde, et entretient de facto une relation privilégiée avec la pape François.

Voici un bref survol des faits. La présumée victime, surnommée F., qui avait 23 ans à l’époque, effectuait un stage comme agente de pastorale au Diocèse de Québec. Après un repas chez les Sœurs de la Charité à Beauport en août 2008, F. a affirmé que le cardinal lui avait massé les épaules et caressé le dos dans une salle de conférence. Lors d’une réception au mois de novembre de la même année, le cardinal Ouellet aurait embrassé F. «avec familiarité, même s’ils ne  s’étaient vus qu’une ou deux fois auparavant, et la retient fermement contre lui en lui caressant le dos avec les mains».La demande introductive d’instance en action collective relate que lors d’une autre rencontre, en 2010, «le cardinal Marc Ouellet lui dit alors que c’était la deuxième fois qu’ils se voyaient cette semaine et qu’il peut bien l’embrasser à nouveau, car « il n’y  a pas de mal à se gâter un peu ». Après ce commentaire que F. trouve «complètement inapproprié», le cardinal Marc Ouellet l’aurait embrassée et aurait glissé «sa main le long du dos de F. jusqu’à ses fesses».

De son côté, le pape François aurait demandé d’enquêter sur les agissements du cardinal en désignant le père Jacques Servais qui serait possiblement un collaborateur du cardinal. Par ailleurs, dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne, le Diocèse de Québec a indiqué qu’il prenait «acte des allégations à l’endroit du cardinal Marc Ouellet» et qu’il ne fera «strictement aucun commentaire à ce sujet».

Nonobstant la présomption d’innocence qui joue en faveur de Marc Ouellet, force est de constater que le récit détaillé des faits de la part de la présumée victime a de quoi ébranler la réputation sans faille du cardinal. Conséquemment, je suis d’avis que le processus de justice doit suivre son cours jusqu’au bout et que justice soit rendue dans cette affaire on ne peut plus délicate.

vigile.quebec tribune libre 18 août 2022

La sempiternelle saga de la Fonderie Horne

17 août 2022

De passage à Rouyn-Noranda, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, est venu présenter à la population les principales exigences qu’il entend imposer aux dirigeants de la Fonderie Horne qui devra limiter ses rejets d’arsenic dans l’air à 15 nanogrammes par mètre cube (15 ng / m3), soit 5 fois plus que la norme québécoise de 3 ng / m³, mais sur une échéance de 5 ans, soit au terme de sa prochaine attestation d’assainissement.

Des exigences tout à fait inacceptables. Imaginez la situation : l’entente actuelle permet aux émissions de la fonderie d’atteindre une moyenne annuelle de 100 ng / m3, soit 33 fois plus que la norme québécoise de 3 ng / m3. Pour « pallier » cet écart, le ministre de l’environnement donne 5 ans aux dirigeants pour passer de 100 ng / m3 à 15 ng / m³.

En termes clairs, les citoyens de Rouyn-Noranda devront vivre dans un air toxique s’attaquant, notamment, à la croissance des enfants et au développement de leur capacité intellectuelle, et les cancers continueront de faire des ravages dans la population pendant 5 interminables années. Tout simplement inacceptable…La CAQ est en train de sacrifier la santé des citoyens au profit de la santé économique propulsée par le géant Glencore, la multinationale suisse propriétaire de la fonderie.

Pour ma part, je suis d’avis que la valse-hésitation a assez duré. Les citoyens de Rouyn-Noranda ont pleinement droit aux mêmes normes que partout au Québec, soit 3 ng / m³. La balle est dans le camp de la fonderie qui doit de toute urgence se plier à la norme provinciale à l’échéance de sa prochaine attestation d’assainissement. C »est une question de qualté de vie, voir de survie…

vigile.quebec tribune libre 16 août 2022

Parler anglais, c’est payant!

17 août 2022

Selon une étude réalisée par l’Office québécois de la langue française (OQLF) à partir des données du recensement de 2016, les personnes qui utilisent uniquement l’anglais au travail gagnent en moyenne 46 047 $ par année, soit 20 % de plus que le revenu moyen de 38 346 $ de celles qui utilisent seulement le français. Outre l’écart entre l’usage du français et de l’anglais au travail, l’étude montre l’avantage significatif à parler les deux langues. Dans ce cas, le revenu d’emploi moyen atteint est le plus élevé, soit 51 294 $. 

Une partie de l’explication se retrouve dans le fait que les unilingues anglophones, scientifiques ou gens d’affaires, occupent le haut de la pyramide et, de ce fait, tirent la moyenne vers le haut et ont un effet d’entraînement sur les postes inférieurs.Cette logique fait en sorte que d’autres unilingues anglophones se retrouvent dans des postes de direction et imposent l’anglais à leurs subalternes.

En 2015, plus de 40 % de la population québécoise faisait un usage régulier de l’anglais au travail,  un phénomène en croissance depuis une dizaine d’années, affirme Jean-Pierre Corbeil,  professeur de sociologie à l’Université Laval Dans ce contexte, le sociologue perçoit un enjeu prioritaire pour la préservation du français et estime qu’« il y a lieu d’intervenir pour sensibiliser et valoriser l’importance d’avoir pour langue première de travail le français ».

De surcroît, l’anglais est devenu de plus en plus incontournable au travail, même dans des régions très francophones. À titre d’exemple, Jennifer Martin, qui a immigré au Québec l’an dernier, est tout simplement abasourdie de devoir tant parler anglais dans la MRC de Bellechasse. L’usine pour laquelle elle travaille recrute à l’international et plusieurs travailleurs, allophones ou anglophones, ne parlent pas encore le français. 

Des constats aberrants qui dénotent un laxisme éhonté de la part des dirigeants d’entreprises québécoises qui font fi du français comme langue de travail au Québec en contournant outrancièrement la loi 96, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français.

vigile.quebec tribune libre 16 août 2022

 

La relation maître/élève, fil conducteur d’une saine communication

15 août 2022

Dernièrement, j’ai fait la connaissance d’un jeune enseignant lors d’une rencontre d’Anciens de mon alma mater qui me faisait part de ses difficultés d’ordre disciplinaire avec quelques-uns de ses élèves. « Ce sont toujours les mêmes qui dérangent le groupe, j’ai beau les avertir de se taire, voire les expulser du cours, ils recommencent toujours le même manège », me confia-t-il.

Retour en arrière

Il n’en fallait pas davantage pour que je me transporte dans le passé, au moment où je suivais des cours de didactique à l’université, lesquels devaient me préparer à devenir un « bon » enseignant. Malheureusement, ces cours « magistraux » sur l’histoire de la didactique ne m’ont été d’aucune utilité lorsque je rencontrai mes premiers élèves au début de ma carrière.

Par bonheur, ces cours offraient aussi des stages dans les écoles où un professeur avait accepté d’agir comme tuteur en nous permettant, dans un premier temps, d’assister à ses cours et, dans un deuxième temps, de donner quelques cours en présence du maître de stage. Sans l’ombre d’un doute, ce sont ces stages pratiques qui m’ont vraiment initié à l’enseignement en plongeant au coeur de la profession.

L’enseignement, une question de communication

Plus tard, au début de ma carrière, j’appréhendais le premier contact avec « mes » élèves. Ce n’était pas le contenu de mon cours qui m’inquiétait, c’était les outils pédagogiques que je devais utiliser pour le communiquer à mes élèves qui me trituraient les méninges.

J’ai d’abord essayé l’approche qui m’apparaissait la plus efficiente, à savoir qu’au son de la cloche, les élèves devaient prendre leur place rapidement et qu’aussitôt, j’entamais le contenu du cours. Mais je me suis vite rendu compte que cette approche ne fonctionnait pas, la plupart des élèves n’étant tout simplement pas attentifs à ce que je tentais de leur communiquer.

Puis, l’expérience aidant, je me suis mis à laisser plus de temps aux élèves pour mieux se disposer à l’écoute, mais surtout pour me permettre de créer la communication avec eux en leur expliquant, par exemple, quelle sera l’utilité du prochain cours sur l’apprentissage de leur langue. En bref, j’avais appris que l’acte d’enseigner présuppose la création d’un canal de communication avec les élèves si j’espérais que le message se rende aux oreilles de mes élèves.

Garder ses distances avec les élèves

Avec les années, de nouveaux professeurs sont venus se greffer à notre équipe, certains s’acclimatant bien au métier d’enseignant, d’autres, par contre, commettant l’erreur d’adopter le style familier avec leurs élèves, dans l’espoir, en agissant ainsi, de créer un climat détendu dans leurs classes.

Erreur! Petit à petit, les élèves sont devenus les « chums » de l’enseignant et vice versa. La nécessaire distance entre les élèves et l’enseignant s’est effritée, si bien que l’enseignant perdit peu à peu le contrôle de ses classes jusqu’à devenir, à son grand désarroi, la risée de ses élèves.

Amener les élèves timides à poser des questions .

Il y a toujours eu et il y aura toujours dans chaque groupe d’élèves des tempéraments plus timides qui n’oseront jamais posé des questions de peur de faire rire d’eux par les « leaders » du groupe auprès desquels je m’empressais d’intervenir illico et sans ménagement.

Aussi avais-je pris l’habitude, dès le début de l’année et occasionnellement en cours d’année, d’inviter les élèves qui avaient des questions, et qui ne se sentaient pas à l’aise pour les poser ouvertement, à venir me rencontrer à la fin du cours ou à mon bureau en fin de journée. De cette façon, j’ai pu récupérer une pléiade d’élèves qui seraient demeurés sans réponse eu égard à une notion du contenu de cours et qui auraient accumulé des retards indus eu égard à une notion quelconque.

L’enseignement, une vocation

Régulièrement au cours de ma carrière d’enseignant, je me faisais interpeller par un curieux qui se demandait comment je faisais pour avoir la patience d’« endurer » 35 adolescents pendant une heure et ce, tout au cours de l’année scolaire.

Je lui répondais qu’il faut d’abord et avant tout aimer les jeunes et les respecter tout en établissant un code de conduite propice à l’apprentissage. J’ajouterais qu’on ne devient pas enseignant, mais que l’on naît avec les talents nécessaires pour faire carrière dans cette profession. Enfin, j’ai de plus en plus la certitude que l’enseignement est une vocation, dans le sens « d’être appelé ». J’irais même jusqu’à dire, selon mon expérience personnelle, qu’on ne choisit pas l’enseignement, mais que c’est l’enseignement qui nous choisit.

vigile,quebec tribune libre 14 août 2022

 

François Legault s’explique…trop tard

11 août 2022

La déclaration pour le moins inappropriée de François Legault eu égard au présumé coupable de la tuerie de trois innocentes victimes dans le grand Montréal en moins de 24 heures a fait couler beaucoup d’encre, et pour cause. En termes clairs, notre premier ministre a déclaré qu' « il était content qu’on soit débarrassés de cet individu-là ». Or, questionné sur ses propos au sujet du tueur quelques jours plus tard, François Legault a insisté sur le fait qu'il ne s'était jamais réjoui de la mort du suspect mais qu’« il était content que le suspect ait été mis hors d'état de nuire ».

Ce n’est pas la première fois que François Legault se met carrément « les pieds dans les plats ». On n’a qu’à se rappeler sa réplique pour le moins mesquine, voire malveillante, quand le président de l’Assemblée nationale a annoncé que le député libéral Pierre Arcand avait une question à poser, ce à quoi le premier répliqua : « ll est pas mort, lui?»

Mettons les choses au clair. François Legault est un homme intelligent et un politicien aguerri. Il sait différencier le poids des mots. Il connaissait sûrement les problèmes de santé mentale dont souffrait le suspect Abdulla Shaikh. Lorsque le premier ministre du Québec adresse la parole, il doit le faire avec la dignité que sa fonction exige de facto. Dans le cas qui nous concerne, les excuses sont inacceptables tout au moins en vertu de la présomption d’innocence. De surcroît, le suspect laisse une famille et des proches dans le deuil.

Dans ses excuses, François Legault débute par les mots « ce que je voulais dire… », des mots qui dénotent une erreur à corriger. Malheureusement, M. Legault, vous avez manqué de jugement, le mal est fait, il est trop tard pour les excuses !  

vigile.quebec tribune libre 10 août 2022

Merci madame Lalonde

11 août 2022

«Montfort, fermé, jamais!».Trois mots qui incarnaient le leitmotiv de la militante franco-ontarienne Gisèle Lalonde pour s’opposer à la fermeture de l’Hôpital Monfort à la fin des années 1990. Gisèle Lalonde en avait fait son cheval de bataille. Trois mots qui auront galvanisé une foule de quelque 10 000 personnes au moment où le seul hôpital francophone de l’Ontario était menacé de fermeture par le gouvernement de Mike Harris. 

Gisèle Lalonde était une force de la nature hors de l’ordinaire. À cet effet, le chanteur Zachary Richard a souligné les qualités qui ont fait la force de la militante. «Avec sa force inépuisable et son énergie irrésistible, elle restera pour moi un exemple d’engagement positif et de courage.»

Décédée à l’âge de 89 ans, Mme Lalonde laisse derrière elle un long parcours qui a inspiré des générations de Franco-ontariens à continuer la lutte pour la protection de la langue française en Ontario. Son engagement pour la francophonie s’est reflété dans toutes les facettes de sa vie professionnelle. Que ce fut lorsqu’elle était enseignante, conseillère scolaire, présidente du Conseil des écoles séparées d’Ottawa, fondatrice du Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques ou mairesse de Vanier, son amour pour la langue française a été le fer de lance de toute sa vie pour la protection des droits linguistiques, culturels et sociaux des Franco-ontariens.

Dans un contexte où la promotion du franco-ontarien était soumis à la politique du petit pas de la part du gouvernement, et incarnait le parent pauvre des ministères de la Santé et de l’Éducation, Mme Lalonde aura été une force incommensurablement grande pour la francophonie. Son désir constant d’être aux premières loges des batailles de la francophonie aura été une inspiration pour les générations à venir… Aux noms de tous les Franco-ontariens, un sincère merci, Mme Lalonde, pour la ténacité que vous avez déployée pour assurer la défense et la survie du français en Ontario.

vigile.quebec tribune libre 10 août 2022
Le Devoir 12 août 2022 "Merci madame Gisèle Lalonde"
Le Soleil (version internet) 14 août 2022

Martine Biron fait le saut en politique

8 août 2022

Il est devenu maintenant fréquent qu’un journaliste fasse le saut en politique, René Lévesque étant le plus illustre. Cette fois-ci, c’est la journaliste de Radio-Canada,Martine Biron, qui emboîte le pas en se présentant comme candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans la circonscription des Chutes-de-la-Chaudière. 

D’entrée de jeu, tous les partis politiques aspirent recruter des journalistes parmi leurs candidats, la politique se jouant avant tout sur un terrain de constante communication. À cet effet, au cours des dernières années, on n’a qu’à penser à Bernard Drainville, Pierre Duchesne, Christine St-Pierre, Vincent Marissal et, tout récemment, Kariane Bourassa. En contrepartie, un mouvement inverse a pris naissance depuis une dizaine d’années, à savoir une tendance à recruter d’ex-politiciens pour commenter l’actualité politique.

Force est de constater que le fait, pour les journalistes, de fréquenter le pouvoir les incite à fourbir leurs armes activement en s’impliquant dans le monde du pouvoir, ce qui, à mon sens, me semble une alternative tout à fait légitime, voire naturelle. Parallèlement, tous les partis politiques confondus sont continuellement en quête de candidats à la notoriété publique déjà établie.

Martine Biron est reconnue comme une journaliste de premier plan, un pilier de Radio-Canada à l’Assemblée nationale, comme elle l’a été dans ses autres champs de couverture tout au long de sa carrière. Analyste de la scène politique québécoise depuis plusieurs années, elle a toujours été d’une grande indépendance et d’une probité sans faille durant sa carrière de journaliste.

Quant à ceux qui entretiennent des craintes sur les rapprochements « dangereux » entre les mondes du journalisme et de la politique, je suis d’avis que l’intégrité professionnelle de Martine Biron saura lui permettre de jouer pleinement son rôle de politicienne sans anicroche.

vigile.quebec tribune libre 8 août 2022
Le Soleil (version internet) 9 août 2022 "Des journalistes en politique, pas si surprenant que ça"