Événement le plus marquant au Canada en 2022

29 décembre 2022

À mon sens, le Convoi de la liberté incarne l’événement le plus marquant au Canada en 2022 et cela, pour plusieurs raisons, notamment politiques, sociales, policières et judiciaires.

Au fil des événements (Source: Wikipédia)

D’entrée de jeu, le Convoi de la liberté est un mouvement de protestation contre l’obligation vaccinale anti-Covid-19, imposée aux personnes entrant au Canada par voie terrestre et introduite le 15 janvier 2022 par le gouvernement Trudeau. Ce mouvement se compose de convois de camions et de divers véhicules qui traversent chaque province canadienne et se rejoignent à Ottawa, le 29 janvier 2022, pour assiéger le Parlement fédéral. Puis, les jours passent et les revendications contre l'obligation vaccinale s'étendent à la levée de toutes les mesures sanitaires. Certains manifestants vont jusqu’à exiger la démission de Justin Trudeau.

C’est alors que des contre-manifestations sont organisées, notamment par des résidents exaspérés par l'inaction de la police face à cette occupation. Le chef du Service de police d'Ottawa démissionne. Le mouvement de protestation se prolongeant en une crise nationale, le gouvernement fédéral déclare l’état d’urgence dans le cadre de la Loi sur les mesures d’urgence. C'est la seconde fois seulement, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, que le Canada recourt à des mesures légales exceptionnelles pour mettre fin à une crise d'ampleur nationale, la première fois remontant à la crise d’octobre de 1970.

Finalement, le 17 février, une opération policière de grande ampleur commence afin de reprendre le contrôle du centre-ville. Un périmètre de sécurité est établi autour de la zone occupée par les manifestants et plus de 100 postes de contrôle sont mis sur pied. Plusieurs arrestations ciblées sont effectuées dont celle de Tamara Lich et Chris Barber, deux des principaux organisateurs. Le 18 février, l'opération policière se poursuit. Le soir, la police annonce avoir arrêté plus de 100 personnes et remorqué une vingtaine de véhicules. Le controversé leader du convoi Pat King est arrêté près d’Ottawa.

Commission Rouleau

Après quelque 300 heures de témoignages, 9000 documents déposés en preuve et quelques révélations majeures, le volet public de l'enquête sur la toute première utilisation de la Loi sur les mesures d'urgence est maintenant terminé. Le juge Paul Rouleau n'a que jusqu'au début de février pour présenter ses conclusions et ses recommandations au Parlement. Le rapport doit être rendu public d'ici le 20 février 2023.

Conclusion

Le Convoi de la liberté a ébranlé fortement les forces de l’ordre de la ville d’Ottawa en plus d’avoir pris en otage pendant des semaines la population d’Ottawa. Le gouvernement Trudeau a dû invoquer la Loi sur les mesures d’urgence. Une commission spéciale a été créée dans le but d’évaluer la pertinence d’avoir eu recours à la Loi sur les mesures d’urgence.

Pour toutes ces raisons, je considère cet événement comme le plus marquant au Canada en 2022.

vigile.quebec tribune libre 28 décembre 2022
Le Soleil (version numérique) "Le convoi, événement marquant au Canada en 2022" 30 décembre 2022

Mes meilleurs voeux à la majorité silencieuse!

27 décembre 2022

En cette fin d’année 2022 au cours de laquelle une poignée d’acteurs ont monopolisé toute la scène de la couverture médiatique, j’aimerais diriger l’éclairage sur toutes celles et tous ceux qui sont demeurés silencieusement derrière les projecteurs.

À toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui offrent quotidiennement le meilleur d’eux-mêmes au service de leur clientèle respective.

À tous les parents qui se dévouent sans relâche auprès de leurs enfants pour leur inculquer une solide éducation et des valeurs humaines profondes.

À toutes les bénévoles et tous les bénévoles qui donnent de leur temps sans compter pour supporter une kyrielle de causes humanitaires.

À tous les jeunes du Québec qui représentent fièrement la relève dans une multitude de sphères d’activités sportives et culturelles.

À tous les policiers, pompiers et ambulanciers qui, au risque de leur vie, incarnent un filet de sécurité essentiel à la population.

À toutes les aînées et tous les aînés qui nous ont légué à bout de bras un héritage de valeurs inestimable dont nous pouvons être fiers.

Enfin, à vous toutes et vous tous, je vous offre mes meilleurs vœux de bonheur pour cette période du temps des Fêtes et de santé pour la nouvelle année!

vigile.quebec tribune libre 24 décembre 2022
 

Si le pape François pouvait…

27 décembre 2022

Avant de prononcer la bénédiction «Urbi et Orbi» devant 70 000 fidèles massés sur la place Saint-Pierre de Rome, le pape François s'est attaqué vivement à la guerre en Ukraine qu’il a qualifiée d’« insensée. »

«Que le Seigneur éclaire l'esprit de ceux qui ont le pouvoir de faire taire les armes et de mettre fin immédiatement à cette guerre insensée !», a clamé le souverain pontife, Le pape s'est livré comme à son habitude à un tour d'horizon des conflits, citant 10 pays touchés par les violences ou les tensions, qu'il a décrits comme des «théâtres d’une troisième guerre mondiale».

Parmi eux, l'Afghanistan, le conflit israélo-palestinien, le Yémen, la Syrie, la Birmanie, mais aussi le Liban en proie à une crise économique et sociale inédite, et Haïti où plus de 1,400 personnes ont été tuées dans les violences cette année selon l'ONU. Pour la première fois, le pape a aussi cité l'Iran, touché par une vague de contestation sans précédent depuis la Révolution islamique de 1979.

Loin de moi l’idée de plonger dans un discours sur le bien-fondé de la foi chrétienne. Toutefois, permettez-moi de douter que tous les Poutine de ce monde seront sensibles aux paroles de paix du pape François, et qu’ils vont de facto mettre fin à leur soif du pouvoir par tous les moyens y compris les tueries barbares de millions de femmes et d’enfants innocents.

Ah! Si François pouvait «faire taire les armes» en Ukraine!

vigile.quebec tribune libre 26 décembre 2022
Le Soleil (version numérique) 27 décembre 2022

Pour une équipe nationale de hockey du Québec

27 décembre 2022

Depuis quelques décennies maintenant, les joueurs québécois portant les couleurs du Canadien de Montréal se font de plus en plus rarissimes. Et pourtant, au rythme où sont repêchés des juniors québécois de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) par les équipes de la LNH, j’ai l’impression que les dirigeants du Tricolore ont des préjugés défavorables envers les joueurs du Québec.

Quoi qu’il en soit, je suis d’avis que le temps est venu de créer une équipe nationale de hockey du Québec qui pourrait, entre autres, se mesurer à Équipe Canada lors des compétitions internationales. La LHJMQ foisonne de talents et, avec une bonne équipe de dirigeants québécois, je suis convaincu qu’une équipe nationale du Québec compétitionnerait avantageusement contre tous les pays européens de même que les Américains.

Le hockey a toujours été le sport national du Québec. De Maurice Richard à Jean Béliveau en passant par Guy Lafleur, de Georges Vézina à Patrick Roy en passant par Jacques Plante, plusieurs Québécois ont laissé leur marque au Temple de la renommée du hockey.

Le fleurdelisé doit afficher ses lettres de noblesse parmi les équipes représentées sur la scène internationale du hockey. À ce sujet, le premier ministre du Québec se targue à tout vent d’être un fervent amateur de hockey. Alors, M. Legault, vous devez lancer l’idée de la création d’une équipe nationale de hockey du Québec. .. Ce serait un legs exceptionnel laissé aux Québécois au cours de votre passage à titre de premier ministre du Québec!

vigile.quebec tribune libre 26 décembre 2022
Le Devoir 28 décembre 2022
 

Une rencontre pavée de bonnes intentions

21 décembre 2022

Dame Nature étant finalement du bon bord, la rencontre tant attendue entre François Legault et Justin Trudeau a pu avoir lieu. C’est dans un atmosphère détendu que les deux premiers ministres se sont donné rendez-vous dans un petit café du Vieux-Montréal. Aux dires des deux politiciens, la rencontre s’est tenue dans une ambiance décontractée.

Plusieurs sujets ont été abordés, notamment les transferts fédéraux en santé, l’immigration et le chemin Roxham, le déclin du français. En ce qui a trait aux transferts en santé, Justin Trudeau y est allé d’un adoucissement de terme en ne parlant plus de conditions mais de transparence eu égard à un système national de partage de données en santé.

Au sujet du dossier sur l’immigration et par ricochet du chemin Roxham, François Legault a fait part de ses préoccupations concernant les nombreuses arrivées de réfugiés par le biais du chemin Roxham. À cet effet, M. Legault demande à Ottawa de s’assurer qu’une « partie de ces arrivants soient transférés dans d’autres provinces », une demande qui aurait été accueillie avec « ouverture » de la part de Justin Trudeau.

Quant au déclin alarmant du français dans la grande région du Montréal métropolitain, le premier ministre du Québec a souligné l’importance que le gouvernement soit ferme auprès des entreprises de compétence fédérale afin de s’assurer que celles-ci respectent la Charte de la langue française. À ce sujet, M, Legault a senti de la part de M. Trudeau « une volonté de vouloir travailler ensemble à arrêter ce déclin du français ».

Mises à part les bonnes intentions du premier ministre Trudeau, rien dans ses propos, absolument rien, ne laisse présager des moyens concrets de contrer les irritants à l’ordre du jour de la rencontre entre les deux paliers de gouvernements. En termes clairs, le Québec sort bredouille de cette rencontre pavée de bonnes intentions de la part du premier ministre fédéral.

vigile.quebec tribune libre 20 décembre 2022
Le Soleil 24 décembre 2022

PSPP ou faire de la politique autrement

21 décembre 2022

Selon une récent sondage Léger/Le Journal, pour la première fois depuis cinq ans, le Parti québécois (PQ) occupe le 2e position derrière la Coalition avenir Québec (CAQ) avec 18% des intentions de vote si une élection était déclenchée maintenant.

Cependant, il ne faut pas se le cacher, son combat pour l’abolition du serment d’allégeance au roi Charles III, et l’adoption de la loi rendant le serment facultatif ont constitué sans l’ombre d’un doute au ressort nécessaire ayant grandement contribué aux résultats pour le moins inattendus du dernier sondage.

Toutefois, je suis d’avis que d’autres facteurs ont aussi joué en faveur de cette hausse de popularité du PQ. À mon avis, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), dès le début de la campagne électorale, a ressorti fièrement l’étendard de l’indépendance du Québec de l’armoire aux oubliettes, et l’a porté bien haut jusqu’à la fin de la campagne.

Mais, d’abord et surtout, PSSP s’est montré digne d’un politicien honnête, respectueux de ses adversaires, sincère, calme, ouvert et faisant preuve d’une conviction sans faille en ses principes. En réalité, le chef du PQ a tracé la voie aux qualités dont doit faire preuve un politicien pour vraiment faire de la politique autrement.

vigile.quebec tribune libre 20 décembre 2022
Le Devoir 21 décembre 2022

William et Harry, les frères désunis

16 décembre 2022

La diffusion des trois derniers épisodes du documentaire de Netflix Harry & Meghan dans lequel le couple donne sa version des faits sur sa rupture fracassante avec la monarchie britannique en 2020, a vite fait le tour du monde.

Au cours de ces épisodes, Harry cible particulièrement son frère aîné William, l’héritier du trône, duquel il semblait pourtant si proche jusqu’à son mariage avec Meghan. Les deux frères auraient couper le contact depuis le départ du duc et de la duchesse de Sussex pour la Californie.

Dans le documentaire, Harry plonge littéralement dans l’intimité familiale lorsqu’il raconte avec moultes détails la rencontre au sommet en janvier 2020 en rapport avec son projet de déménager à l’étranger avec Meghan, en proposant du même souffle d’être « moitié dedans, moitié dehors » de la famille royale.

Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est au moment où Harry accuse l’entourage de William d’être à l’origine de la couverture négative de son couple dans les médias, qui, selon lui, était due au fait qu’il « volait la vedette » à d’autres membres de la famille royale.

Harry publiera en janvier ses mémoires fort attendues, Le Suppléant. De leur côté, Charles, la reine consort Camilla, William et Kate, ont, quant à eux, prévu d’afficher l’unité de la famille royale en assistant ensemble au concert de Noël royal à l’Abbaye de Westminster.

Au Royaume-Uni, la popularité de Harry et Meghan a encore chuté juste avant la sortie du documentaire, alors qu’ils étaient déjà les membres de la famille royale les plus impopulaires après le prince Andrew, au cœur d’un scandale sexuel ces dernières années.

Dans toute cette saga, je retiens que les deux frères de la famille royale, qui ont été jadis très unis, vivent maintenant la colère et la hargne l’un envers l’autre, et que la jalousie de William et Kate envers la popularité des Sussex en serait, à mon avis, la cause principale, un dur coup pour la monarchie britannique à la veille du couronnement de Charles III, lui qui jouit d’une popularité pour le moins mitigée. 

vigile.quebec tribune libre 15 décembre 2022
Le Soleil (version numérique) 18 décembre 2022

Vous voyez bien ce que je veux dire!

16 décembre 2022

Selon l’Enquête sur la réussite à l’enseignement collégial réalisée auprès de 30 000 cégépiens en 2021 dans le cadre du chantier sur la réussite, la qualité du français écrit, lors de leur première année, est pitoyable.

Il n’en fallait pas davantage pour que me revienne en mémoire l’argument ultime que mes élèves du secondaire me servaient pour justifier leurs fautes de français : « Mais voyons, monsieur, vous voyez bien ce que je veux dire! » C’est dire jusqu’à quel point ils étaient peu préoccupés par la qualité de leur français écrit et, en corollaire, tous les stratagèmes inimaginables que je devais emprunter pour les amener à respecter les caprices de leur langue maternelle.

Entre autres moyens, je n’ai jamais hésité à ressortir les bonnes vieilles dictées des boules à mites, au grand plaisir des parents. De plus, occasionnellement, les élèves devaient réaliser une courte production écrite sur un sujet de leur choix, et me la remettre le lendemain. Je la corrigeais et ils devaient ensuite procéder à la correction de leurs erreurs. Après tout, n’est-ce pas en écrivant qu’on apprend à écrire?

Aujourd’hui, avec l’avancement constant des nouvelles technologies dans l’enseignement, le défi des enseignants de français au secondaire est titanesque, les élèves disposant entre autres d’un dictionnaire en ligne et d’un logiciel de correction, tel Antidote. Et, malheureusement, lorsqu’ils arrivent au cégep et qu’ils doivent faire glisser un crayon sur du papier, ils frappent carrément un mur.

Voilà pourquoi les enseignants du secondaire doivent ressortir les dictionnaires et les grammaires des armoires, les dépoussiérer et les remettre à leurs élèves en prenant bien soin de leur donner un petit cours sur l’utilisation de ces manuels de référence… sortis des contes des mille et une nuits aux yeux des élèves.

vigile.quebec tribune libre 15 décemre 2022
 

La survie du français, un enjeu existentiel

14 décembre 2022

Le déclin du français au Québec, particulièrement dans la grande région métropolitaine de Montréal où seulement 48% de la population utilise le français comme langue d’usage, ne cesse de prendre de l’ampleur.

Devant cette situation pour le moins inquiétante, le premier ministre François Legault, lors de son discours inaugural de la session parlementaire, a déclaré que la protection du français au Québec figurait dans ses premières priorités en tant qu’« enjeu  existentiel ». Toutefois, nonobstant l’immigration qu’il veut limiter à des immigrants francophones ou francotropes, aucun autre moyen concret n’a été mentionné.

Appel au réveil national

De son côté, le nouveau ministre responsable de la langue française, Jean-François Roberge, devant la baisse croissante de l’utilisation du français au Québec, fait appel à un réveil national.

Dans un premier temps, les nouvelles générations post-référendaires de 1995 vivent complètement dans un autre monde, là où la notion même de souveraineté n’est qu’un nuage dans le ciel politique du Québec. Quant à ceux qui ont vécu la révolution tranquille des années ‘60 et le référendum de 1980, ils ont été fortement ébranlés par la défaite de 1995, d’autant plus que depuis lors, la souveraineté a été soigneusement rangée dans le placard.

Et, c’est dans un tel contexte que le peuple du Québec va retrouver comme par magie la flamme souverainiste et porter, à lui seul, le flambeau de la protection de la langue française au Québec? En termes clairs, le réveil national prôné par Jean-François Roberge tiendra carrément de l’utopie tant et aussi longtemps que le ministre ne s’impliquera pas politiquement et concrètement dans la survie du français.

Loi 96

Rappelons qu’en février 2022, le Parti québécois (PQ) proposait de rendre obligatoire, pour les élèves issus du réseau scolaire francophone, la fréquentation du cégep francophone. Inquiet de la tendance actuelle, le PQ soutenait que, depuis 1995, la part des étudiants collégiaux qui fréquentent les cégeps en anglais et leur pendant privé subventionné, est passée de 14,9 % à 19 %. Une situation pour le moins inquiétante qui n’a pas eu l’heur de convaincre le premier ministre.

Aujourd’hui, François Legault veut faire de la survie du français sa priorité des priorités, alléguant qu’elle est intimement liée à la politique d’immigration et que tous les nouveaux arrivants choisis par le Québec devront parler français. De plus, le premier ministre mise sur le fait que les étudiants étrangers s’inscriront dans les cégeps et universités francophones.
Or, dans l’état actuel de la loi 96, les immigrants parlant français seront-ils obligés de fréquenter le cégep francophone? Sinon, ne risquent-ils pas d’être tentés par l’attractivité de l’anglais dans le monde des affaires? 

Outils de consultation

En théorie, après six années de primaire et cinq années de secondaire pendant lesquelles les élèves ont été soumis à moultes évaluations en français, on s’attendrait à ce qu’ils maîtrisent tout au moins raisonnablement la qualité de leur français écrit lorsqu’ils arrivent au cégep.

Or, selon l’Enquête sur la réussite à l’enseignement collégial réalisée auprès de 30 000 cégépiens en 2021 dans le cadre du chantier sur la réussite, la qualité du français écrit, lors de leur première année au cégep, est pitoyable. Plusieurs étudiants font jusqu’à 40 fautes dans un texte de 200 mots, ce qui représente une faute tous les cinq mots. Et, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que ces fautes relèvent pour la plupart des notions contenues dans le programme du primaire.

Mais, d’où provient le problème dans un contexte où, pourtant, les étudiants ont accès à des dictionnaires et des grammaires pour corriger leur texte? À mon avis, l’origine du problème remonte au secondaire, à savoir que les élèves ont pris l’habitude de rédiger des textes à l’écran avec l’aide d’un dictionnaire en ligne et d’un logiciel de correction, tel Antidote. En termes clairs, les étudiants rencontrent un mur lorsqu’ils sont confrontés à un dictionnaire papier et à une grammaire, des manuels avec lesquels ils n’ont jamais travaillé.

Pistes de solution

D’abord et avant tout, les notions grammaticales, syntaxiques et lexicales doivent s’échelonner sur toute la durée du secondaire et se prolonger au collégial pour être approfondies.

Ensuite, les outils de consultation au secondaire doivent s’arrimer avec ceux du cégep, à défaut de quoi le français écrit continuera d’être perçu comme de la bouillabaisse par les nouveaux cégépiens.

Enfin, seule l’obligation de fréquenter le cégep francophone aux élèves québécois issus du réseau scolaire francophone et aux étudiants immigrants de langue française pourra contrer efficacement l’exode vers les cégeps et les universités anglophones. Dès lors, le gouvernement Legault fera la preuve que la survie du français au Québec représente un véritable « enjeu existentiel ».

vigile.quebec tribune libre 11 décembre 2022
Le Journal "Faites la différence" (version numérique) 14 décembre 2022

La santé mentale en mal d’amour

13 décembre 2022

La santé mentale au Québec est décidément mal en point, notamment en raison de la hausse de la demande en santé mentale durant la pandémie de COVID-19, aux yeux du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant. À preuve, en date du 19 novembre 2022, 20 273 personnes étaient en attente d’un service en santé mentale au Québec. Et, pour ajouter à la situation catastrophique que vivent ces malades en attente, le ministre prétend diminuer « significativement » cette liste d’ici deux ans!

Un délai interminable pour une personne souffrant déjà d’une maladie mentale depuis des mois, voire des années. Toutefois, en guise de « prix de consolation », le ministre Carmant s’attend à une diminution significative des listes d’attente toujours d’ici deux. Du côté de l’offre de services en santé mentale, le ministre mise sur l’ajout de professionnels au sein d’équipes interdisciplinaires, tel que prévu dans le Plan d’action interministériel en santé mentale 2022-2026.

En attendant que ces délais aient expiré, une lueur d’espoir apparaît du côté de l’exil des psychologues du réseau public vers le réseau privé , le ministre Carmant ayant confirmé son intention de respecter la promesse électorale de la CAQ eu égard à un rattrapage salarial avec les psychologues du secteur privé. Toutefois, il y a un hic, les psychologues du réseau public sont actuellement à la même table de négociation qu’une centaine d’autres corps de métier, rendant la situation plutôt inconfortable eu égard à une demande de hausse de salaire.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la santé mentale va continuer de se détériorer davantage d’ici les deux prochaines années aux détriments des personnes aux prises avec des problèmes mentaux qui risquent de dégénérer. À mon sens, le ministre Carmant devrait convoquer de toute urgence une rencontre privée avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, et établir un plan d’urgence visant à décongestionner le système de santé mentale avant qu’ils n’aient à porter l’imputabilité de gestes suicidaires chez certaines personnes en manque de soins, et, qui plus est, en mal d’amour.

vigile.quebec tribune libre 13 décembre 2022