6 septembre 2020
La pandémie nous a contraints à changer plusieurs de nos comportements. Parmi ceux-ci, il s’en trouve deux qui me triturent les méninges depuis un certain temps. Je veux parler du télétravail et des cours en ligne ou de l’enseignement à distance.
En période de confinement, force est d’admettre que ces changements étaient devenus la voie à suivre pour assurer la suite des activités « normales ». Toutefois, j’arrive mal à comprendre les motifs qui justifient le prolongement de ces changements depuis le déconfinement pour autant que les mesures de sécurité puissent être respectées.
Avant la pandémie, la plupart des travailleurs se rendaient à leur travail quotidiennement, et les étudiants des Cégeps et des universités, à leur établissement scolaire respectif. La vie reprenait son cours à tous les matins, les travailleurs retrouvaient leurs confrères et consoeurs, et les élèves, leurs compagnons d’école et leurs professeurs.
Or, aujourd’hui, les villes ont perdu leur âme et les campus sont désertés. Le télétravail et les cours en ligne ont coupé les contacts entre les individus vivant des intérêts communs. La déshumanisation perfide s’est infiltrée dans la vie de tous les jours au détriment de la socialisation essentielle au développement de tout être humain.
Mais là où le bât blesse, à mon sens, avec le plus d’acuité, c’est que cette tendance montre certains signes qui laissent croire qu’elle va se perpétuer au-delà de la pandémie, une situation qui serait catastrophique pour l’évolution de notre société vers un monde où le contact humain incarne toujours, et je dirais même davantage aujourd’hui, le levain qui donne un sens à notre vie d’être humain.
quebechebdo 6 septembre 2020
vigile.quebec tribune libre 7 septembre 2020
Publié sous Chroniques | Aucun commentaire »
6 septembre 2020
Lancé dans les premières semaines de la crise sanitaire, le Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE) vise l’aide aux entreprises qui étaient financièrement en santé avant la crise et « dont les liquidités sont affectées par les répercussions de la COVID-19 », peut-on lire sur le site d’Investissement Québec. Or, le groupe Birks de Montréal, à qui le PACTE, par l’entremise du ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon, a consenti un prêt de 10 millions $, a subi des pertes financières au cours des deux dernières années. De plus, la Bourse NYSE American a récemment averti l’entreprise qu’en raison notamment de ces déficits, ses actions pourraient bientôt être retirées de la cote.
Et plus encore, des recherches nous apprennent que Birks est contrôlée par une série de firmes obscures constituées au Luxembourg, en Suisse et aux Bermudes, des pays considérés à divers titres comme des paradis fiscaux. À preuve, la société mère de ces entités est la fiducie Grande Rousse, domiciliée aux Bermudes, qui détient près de 76 % des actions de Birks. Selon un document réglementaire datant de 2016, un bénéficiaire ultime de Grande Rousse est Lorenzo Rossi dit Montelera, l’un des héritiers du célèbre producteur de vermouth Martini & Rossi et dont le fils, Niccolò Rossi, est président du conseil d’administration de Birks depuis 2017.
Décidément, Birks semble être dans les bonnes grâces du ministre Fitzgibbon. Peut-être y-aurait-il lieu de fouiller davantage cette « relation privilégiée »! Qui sait?…
vigile.quebec 3 septembre 2020
Publié sous Chroniques | Aucun commentaire »
2 septembre 2020
Les réseaux sociaux incarnent aujourd’hui sans contredit le canal de communication privilégié, notamment chez les jeunes. Les messages qu’on y lit oscillent régulièrement entre mensonge et vérité au grand dam des utilisateurs qui se retrouvent très souvent en position de déséquilibre malsain.
S’ensuit un mouvement d'agitation intense, un maelstrom qui entraine les internautes irrésistiblement. Les esprits sont gonflés à bloc par un message qui, très souvent, traduit un malaise social duquel on doit se défaire pour aspirer au « bonheur quasi extatique ».
Et, dans ce monde sublimé, les utilisateurs ont la certitude que les réseaux « asociaux » représentent la porte d’entrée du savoir, communiquée par des gourous qui se délectent de l’idolâtrie dont on les encense. Les réseaux asociaux sont devenus aussi des tribunaux du peuple, lesquels accusent, condamnent et surtout détruisent des innocents, impuissants à affronter les barbares dépendants d’une technologie envahissante.
Les réseaux asociaux sont de plus des instruments malicieux qui exercent sur leurs ouailles une influence perverse. Imbus de la puissance de leur diffusion interplanétaire, ils transforment leurs victimes en robots serviles. Enfin, les réseaux asociaux sont des porte-voix qui claironnent la haine et la vengeance, les plus dévoyés se complaisant à emberlificoter les plus vulnérables.
En cette période de pandémie, nombreux sont ceux qui sont sous le joug de la fragilité et de la dépendance, un contexte des plus favorables, hélas, pour les « rois et maîtres » des réseaux asociaux!
vigile.quebec tribune libbre 2 septembre 2020
Le Soleil (version internet) 2 septembre 2020
Publié sous Chroniques | Aucun commentaire »
1 septembre 2020
Ce n’est par le fruit du hasard si la statue du centre-ville de Montréal à l’effigie du premier premier ministre du Canada, sir John A. Macdonald, a été renversée au sol par des militants qui affirment combattre le racisme qui, de toute évidence, monopolise la presse internationale et nationale, notamment aux États-Unis.
En effet, une petite recherche dans l’histoire du Canada nous apprend le rôle qu’a joué le gouvernement Macdonald dans la création de la Loi sur les Indiens et l’établissement d’un système de pensionnats pour Autochtones qui a fait de nombreuses victimes. En tant que premier ministre, Macdonald a également agi à titre de surintendant général des Affaires indiennes et a donc participé de manière active à la mise en œuvre d’un système destructeur qui avait pour objectif de « tuer l’Indien dans l’enfant ». On peut donc affirmer que Macdonald s’est érigé en architecte d’un génocide commis contre les peuples autochtones.
La question qui est maintenant sur toutes les lèvres : la statue de sir John A. Macdonald doit-elle être replacée sur son socle? En guise de réflexion, je vous propose l’intervention de trois personnage politiques. Pour François Legault, le « vandalisme n’a pas sa place dans notre démocratie et la statue doit être restaurée ». Aux yeux de Valérie Plante, elle « comprend et partage la motivation des citoyens qui veulent vivre dans une société plus juste et plus inclusive. Mais la discussion et les actions nécessaires doivent être menées de manière pacifique, sans jamais recourir au vandalisme ». Enfin, Jason Kenney a décrié l’acte de vandalisme en affirmant que l’Alberta accueillerait volontiers la statue si Montréal n’en voulait plus.
En ce qui me concerne, la statue de sir John Macdonald doit être retiré compte tenu de ses politiques génocidaires envers les peuples autochtones. Toutefois, la population doit être informée clairement par les autorités compétentes des tenants et aboutissants de cette décision. Ainsi, ce pan noir de l’histoire du Canada demeurera dans l’inconscient collectif des Canadiens.
vigile.quebec tribune libre 31 août 2020
quebechebdo 1er septembre 2020
Publié sous Chroniques | Aucun commentaire »
31 août 2020
Le roman policier d’Agatha Christie, Dix petits nègres, un best-seller mondial qui s’est vendu à plus de 100 millions d’exemplaires, change de nom, amputé du mot « nègre » dans sa version française, pour «ne pas blesser». Le nouveau titre français devient Ils étaient dix. Mais il ne s’agit pas seulement d’un changement de titre. Le mot « nègre », cité 74 fois dans la version originale du récit, n’apparaît plus du tout dans la nouvelle édition. Et, comble de paradoxe, c’est l’arrière-petit-fils de la romancière britannique, James Prichard, dirigeant de la société propriétaire des droits littéraires et médiatiques des œuvres d’Agatha Christie qui a révélé l’information à la radio RTL.
Parmi les nombreuses réactions provoquées sur les réseaux sociaux à la suite de l’annonce du changement de titre du roman d’Agatha Christie, je retiens celle du philosophe Raphaël Enthoven publiée sur son compte Twitter : « Il y a quelques mois encore, on était des milliers à rire de bon cœur des incultes qui s’indignaient de ce titre. Désormais, l’inculture triomphe et règne ».
Après Autant en emporte le vent, est-ce qu’on va retirer La vie est belle et La liste de Schindler des écrans pour éviter de choquer les juifs ? À partir de quand est-ce qu’un mot, parce qu’il est susceptible de vexer certains cœurs fragiles, doit disparaître complètement du vocabulaire ? Sur quelles bases doit-on taire un événement historique dont le souvenir heurte certains ?
Gommer une œuvre littéraire, ce n’est pas moins grave qu’effacer des portions d’un tableau de maître ou « photoshoper » des images d’événements historiques pour les rendre conformes à la version des vainqueurs. En 2020, est-ce vraiment le chemin dans lequel nous souhaitons nous aventurer ? Quelle tendance infantilisante que celle de toujours prendre tout le monde par la main de peur de blesser quelqu’un!
vigile.quebec tribune libre 30 août 2020
quebechebdo 31 août 2020
Publié sous Chroniques | Aucun commentaire »
30 août 2020
Une rentrée scolaire pas comme les autres marquée sous le signe des mesures sanitaires imposées par le contexte pandémique. Tous, parents comme enfants, s’y attendaient. Toutefois, l’annulation du programme sport-études a eu l’effet d’une bombe, particulièrement auprès des jeunes qui s’entrainaient déjà depuis plusieurs semaines.
En termes clairs, le ministre Roberge a décrété que le concept des classes-bulles aura préséance sur toutes les autres activités organisées par les écoles. Donc, si l’équipe de football, où l’on retrouve quand même de 40 à 50 joueurs, est composée d’élèves provenant de trois classes différentes, il n’y aura pas de football à l’école… Jusqu’à ce que le ministre décide que la situation est suffisamment sécuritaire pour implanter le football, ou le soccer ou la natation, etc…
Or, le plus incohérent dans toute cette saga, c’est qu’à la sortie de l’école, ces mêmes élèves, qui ont été privés de pratiquer leur sport à l’école, se retrouveront sur le terrain de la municipalité pour participer soit à des entrainements soit à des matchs inter-équipes. Et tout cela avec la bénédiction de la santé publique!
De vouloir faire en sorte que des joueurs d’une équipe de football se retrouvent dans la même « bulle » tient de l’utopie la plus incohérente, tout d’abord en raison de leur nombre trop élevé, ensuite du fait qu’ils proviennent souvent de degrés différents.
M. Roberge, il n’est pas trop tard pour revenir sur votre décision, à défaut de quoi les jeunes vont carrément abandonner le programme sport-études, un programme, soit dit en passant, qui rehausse le sentiment d’appartenance à l’école publique.
vigile.quebec tribune libre 27 août 2020
quebechebdo 30 août 2020
Publié sous Chroniques | Aucun commentaire »
30 août 2020
On aura beau louanger le premier ministre du Canada pour sa « générosité » envers le gouvernement du Québec en injectant la somme de 432 millions $ pour répondre à l’« inquiétude des parents » eu égard à la rentrée scolaire, en agissant de la sorte, Justin Trudeau s’ingère sans coup férir dans l’éducation, un champ de compétences strictement provinciales.
Depuis le début de la pandémie, le gouvernement Trudeau a injecté des sommes faramineuses dans toutes sortes de programmes pour venir en aide aux Canadiens, faisant grimper le déficit du gouvernement à quelque 345 milliards $. Or, comme si le budget fédéral constituait « un puits sans fond », M. Trudeau ressort de la poche des contribuables 2 autres milliards $.
En fait, dans ces circonstances, quels sont les motifs qui poussent à payer pour ces mesures alors que l’éducation relève strictement des compétences des provinces? Justin Trudeau est-il en train de mousser sa réélection en se présentant comme un « sauveur » ou, à plus court terme, de garantir sa survie lors du vote de confiance qui aura lieu cet automne?
Bien malin celui ou celle qui pourrait répondre avec certitude à ces deux questions… En attendant, je suis convaincu que François Legault voit dans cette manœuvre de Justin Trudeau un futur retour d’ascenseur lorsque viendra la prochaine campagne électorale fédérale au Québec… Une histoire à suivre!
vigile.quebec tribune libre 27 août 2020
Publié sous Chroniques | Aucun commentaire »
26 août 2020
D’entrée de jeu, je veux dissiper toute équivoque à l’effet que le projet de Lab-École ne contient pas des éléments positifs, notamment l’effort déployé par les instigateurs du projet pour améliorer la qualité de vie des élèves. De vouloir transformer l’école en milieu de vie incarne à première vue une intention louable.
Toutefois, je demeure convaincu que l’école est et doit demeurer d’abord et avant tout un milieu d’apprentissage, à défaut de quoi la raison d’être de l’école risque de s’effriter au profit d’une conception qui privilégierait le contenant au détriment du contenu. Et, si cela s’avérait être le cas, nous commettrions une grave erreur d’aiguillage.
Au cours des dernières décennies, la plupart des école élémentaires du Québec ont fait une place grandissante aux nouvelles technologies de l’enseignement, tel l’avènement de l’informatique sous toutes ses formes. Au primaire particulièrement, les élèves sont regroupés en équipes de 4 ou 5 pendant toute la durée de l’année scolaire, une stratégie qui favorise nettement le phénomène de la socialisation et par ricochet, le travail en équipe.
Par ailleurs, je vois un danger dans l’implantation du Lab-École, à savoir que, dans l’emballement qu’il suscite, il risque de perdre de vue l’essence même de l’école au détriment d’un changement radical dans l’aménagement des lieux qui risque de « déboussoler » les élèves et de les distraire de leur concentration essentielle à leur apprentissage.
En résumé, je suis d’avis qu’il ne faut pas tout faire tomber les remparts de l’école traditionnelle au profit d’un concept tout à fait nouveau. Il m’apparaîtrait plus réaliste, voire plus productif, d’amalgamer les avantages de l’école traditionnelle à ceux du Lab-École qui irait dans la continuité de l’école d’aujourd’hui pour le plus grand bien de l’école, milieu d’apprentissage.
quebechebdo 26 août 2020
vigile.quebec tribune libre 26 août 2020
Le Devoir 28 août 2020 "L"école, d'abord un milieu d'apprentissage"
Le Soleil 29 août 2020 (Point de vue)
Publié sous Chroniques | Aucun commentaire »
25 août 2020
Parmi les termes chers à François Legault depuis qu’il est entré en politique, l’imputabilité occupe certes une place de prédilection. Ce n’est donc pas surprenant si les intentions manifestes du premier ministre visent la future imputabilité des cadres du réseau de la santé dans une seconde vague de la crise sanitaire et, par ricochet, un blâme sur leurs actions pendant la catastrophe printanière,
Or, qu’en est-il de l’imputabilité du gouvernement dans la gestion de crise liée au coronavirus, particulièrement la triste hécatombe des personnes âgées vivant dans les Centres hospitaliers pour soins de longue durée (CHSLD)? Et pourtant, ce n’est pas d’hier que la pénurie de main d’œuvre, notamment chez les préposés aux soins des bénéficiaire, fait l’objet de nombreux cris d’alarmes de la part des autorités en place.
Et pourtant, il aura fallu que François Legault lance une vaste opération d’urgence visant la formation de plusieurs centaines de nouveaux préposés aux soins pour espérer mettre fin à ces foyers d’éclosions qui sévissaient dans les CHSLD. N’est-ce pas là une preuve, M. Legault, que votre gouvernement, par son laxisme, a fait la preuve d’un manque flagrant d’imputabilité? Et que dire du manque de ressources matérielles essentielles à une saine gestion de la pandémie dans ces mêmes CHSLD, encore là un manque de planification élémentaire?
Or, le Québec détient le bilan le plus catastrophique des provinces canadiennes, lié notamment à un manque de prévoyance patent et à beaucoup trop d’improvisation. Et pourtant, jamais n’avons-nous entendu le premier ministre Legault prendre quelque part d’imputabilité que ce soit dans la gestion de crise liée au coronavirus.
Dans ces circonstances, il m’apparaît paradoxal de crier à l’imputabilité des autres quand on ne prend aucun moyen pour assumer la sienne en temps opportun. À ce chapitre, M. Legault, je vous invite à mettre en pratique ce que vous exigez des autres… C’est une simple question de cohérence élémentaire!
quebechebdo 25 août 2020
vigile.quebec tribune libre 25 août 2020
Publié sous Chroniques | Aucun commentaire »
21 août 2020
En janvier 2020, l'éditeur français Gallimard annonce l'arrêt de la commercialisation du journal de l'écrivain Gabriel Matzneff, visé par une enquête pour « viols sur mineur » et mis en cause dans le livre de Vanessa Springora Le consentement dans lequel elle raconte l'emprise qu'a exercée l'auteur âgé de 50 ans sur elle alors qu’elle n’a que 14 ans, évoquant une relation qui l'a dévastée et lui a laissé des blessures profondes.
Par ailleurs, dans la foulée de la publication du récit autobiographique de Vanessa Springora, le parquet de Paris fait savoir qu’il procède à l’ouverture d’une enquête préliminaire contre Matzneff pour viols sur mineur, une décision qui survient après l’analyse du livre Le consentement.
De son côté, dans un entretien accordé au journal Le Parisien, Gabriel Matzneff se dit « chagriné » par le récit de Vanessa Springora qui vient, selon lui, dénigrer les « lumineuses et brûlantes amours qu’ils ont vécues à l'époque ».
Or, aujourd’hui, après avoir été temporairement retirés, les exemplaires du journal de l’auteur Gabriel Matzneff, reviennent sur les tablettes de la Grande bibliothèque, son directeur général alléguant que la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a pris cette décision parce qu’elle « adhère aux grands principes sur la liberté intellectuelle énoncés et mis de l'avant par les organismes internationaux et les principales associations œuvrant dans le domaine documentaire ».
À la rigueur, je pourrais comprendre qu’un auteur pédophile puisse répondre aux critères de la « liberté intellectuelle ». Toutefois, je demeure perplexe quand cette même liberté intellectuelle ouvre les portes à un journal qui raconte avec moultes détails ses fantaisies « amoureuses » avec des mineurs… Là, je crois que la limite de la décence est outrageusement dépassée!
Le Soleil (Point de vue) 21 août 2020
vigile.quebec tribune libre 24 août 2020
Publié sous Chroniques | Aucun commentaire »