La fédération canadienne serait-elle en danger d’implosion?

28 janvier 2019

Selon une étude menée par l'Institut Angus Reid, le Québec serait la province la moins aimée du reste du Canada. Au-delà de l'indifférence, le Québec est accusé par plus de la moitié des répondants au sondage de soutirer des fonds à la fédération canadienne plus qu'il en apporte. Pire encore, on y apprend qu'une infime minorité de Canadiens font confiance aux Québécois. Enfin, seulement 6 % des répondants canadiens vivant hors Québec disent avoir l'impression que le Québec entretient des liens étroits avec la province dans laquelle ils résident et démontre une attitude amicale à son égard.

Un portrait plutôt sombre qui démontre à quel point l’« unité canadienne », un des leitmotivs si chers au premier ministre Trudeau, est sérieusement ébranlée, et tout ce branle-bas à moins d’un an des élections fédérales.

En ce qui a trait aux motifs justifiant une tel tiraillement entre les provinces, on peut citer les propos acerbes de François Legault eu égard au dossier de l'oléoduc Énergie-Est, les « généreux » versements de péréquation du gouvernement fédéral au Québec alors que l'Alberta s'en voit éliminée, et la sortie du premier ministre manitobain, Brian Pallister, lequel n'a guère apprécié les tactiques de « marchandage politique » du premier ministre du Québec lors de sa rencontre avec Justin Trudeau en pleine période pré-électorale.

La fédération canadienne serait-elle en danger d’implosion? Une question qui peut sembler prématurée mais qui mérite, à mes yeux, d’être déposée sur la table de travail des journalistes politiques…

vigile.net tribune libre 27 janvier 2019
 

Le court métrage, l’enfant pauvre du cinéma

28 janvier 2019

On ne peut qu’applaudir au fait que deux courts métrages québécois, Marguerite et Fauve, soient finalistes à la 91e cérémonie des Oscars. Toutefois, aux yeux du distributeur de films chez H264 et co-créateur du festival de courts métrages sur Facebook Pleins écrans, Jean-Christophe Lamontagne, la pente est encore longue avant que le court métrage sorte de son statut d’ « enfant pauvre du cinéma » et obtienne ses lettres de noblesse.

À cet effet, c’est entre autres parce qu’il a été confronté à un manque de ressources alors qu’il réalisait son premier film que Jean-Christophe Lamontagne a décidé de prendre le court métrage québécois sous sa tutelle. « Je me suis alors rendu compte assez rapidement qu’au Québec, il se fait de très bons courts métrages, mais que malheureusement, ils ne sont pas vus. Ils ne sont pas appréciés à leur juste valeur ».

Aux dires de M. Lamontagne, le court métrage n’a malheureusement pas toujours une bonne réputation. Les gens pensent parfois que ce sont de « petits films », alors que dans les faits, les courts métrages nécessitent autant de préparation et de temps de production qu’un long métrage, parfois même davantage.

Mais, en réalité, cette double nomination du Québec aux Oscars dans la catégorie Court métrage contribuera-t-elle à un vent de changement pour le court métrage au Québec? « Je pense que la véritable valeur, c’est la reconnaissance au Québec, mais aussi à l’international, de notre cinéma », répond M. Lamontagne. D’ailleurs, depuis l’annonce de cette nouvelle, on commence à parler de courts métrages dans les médias…C’est déjà révélateur!

vigile.net tribune libre 24 janvier 2019 
 

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27 janvier 2019

C’est le nombre de dossiers non ouverts qui sont empilés sur les bureaux des fonctionnaires du ministère de l’Immigration eu égard à des candidatures d’immigrants qui désirent s’installer au Québec. Certains dossiers datent même de 2005…

Un embargo pour le moins majeur qui met carrément « des bâtons dans les roues » du ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'inclusion du Québec, Simon Jolin-Barrette, dont le mandat consiste à réformer le système québécois d’immigration de façon à mieux « arrimer les immigrants aux besoins du marché du travail »…et , pour ce faire, les quelque 18 000 dossiers laissés en plan doivent d’abord être passés en revue. Le ministre aura beau évoquer la responsabilité du gouvernement précédent dans ce retard indu, il n’en demeure pas moins qu’il hérite d’une immigration en panne avec laquelle il doit composer.

L’une des conséquences majeures de ces retards réside dans le fait que le système de déclaration d’intérêt qui vise à permettre un arrimage entre les besoins du marché du travail et les immigrants est complètement paralysé tant que les dossiers en plan n’ont pas été analysés compte tenu que la loi oblige le gouvernement à traiter les dossiers dans l’ordre chronologique dans lequel ils sont arrivés.

En bref, je suis d’avis que le gouvernement Legault n’aura d’autre choix que de procéder à l’embauche de personnel supplémentaire s’il désire un jour voir le bout du tunnel et s’assurer « d’avoir un système d’immigration qui est efficace, qui est efficient et qui correspond aux besoins du marché du travail », conclut le ministre.

vigile.net tribune libre 26 janvier 2019
quebechebdo 27 janvier 2019  

Nancy Pelosi, la femme aux nerfs d’acier

26 janvier 2019

La saga que se livre depuis des semaines le président des États-Unis, Donald Trump, et la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a franchi une autre étape déterminante qui confère à Mme Pelosi une victoire politique importante, à savoir que Donald Trump a finalement décidé de remettre son discours sur l’état de l’Union à la fin du shutdown, tel que demandé par la présidente de la Chambre.

À cet effet, il ne reste que très peu de solutions à Donald Trump pour mettre fin au shutdown : céder face aux démocrates, au risque de décevoir grandement sa base électorale très dure sur la question de l'immigration, ou déclarer l'état d'urgence pour faire bâtir cette barrière, au risque d'une crise politique majeure face à des démocrates désormais majoritaires à la Chambre.

Malgré son âge vénérable de 78 ans, Nancy Pelosi, en se montrant inflexible face à l’insistance de Donald Trump eu égard à la construction de son mur, démontre à la face du monde qu’elle possède des nerfs d’acier qui ont poussé celui qui a toujours vanté ses qualités de négociateur jusque dans ses derniers retranchements… Chapeau, Mme Pelosi!

quebechebdo 26 janvier 2019
 

Rebâtir la confiance envers le système judiciaire

25 janvier 2019

Selon Statistique Canada, entre 2009 et 2014, un cas d'agression sexuelle sur cinq s'est retrouvé devant les tribunaux et un sur dix s'est soldé par un verdict de culpabilité. Une statistique plutôt inquiétante qui démontre clairement que notre système judiciaire en matière d’agressions sexuelles souffre de lacunes évidentes.

C’est d’ailleurs dans cette voie que la ministre de la Justice, Sonia Lebel, s’est entourée de trois autres députées des autres partis pour discuter des voies à exploiter pour pallier les écarts significatifs entre les plaintes d’agressions sexuelles et le faible taux de condamnations qui s’ensuit.

Parmi les pistes exploitées ressort la création d’un tribunal spécialisé sur les crimes sexuels, lequel doit être précédé d’un accompagnement de la présumée victime et ce, dès la plainte formulée. Une piste de solution qui rallie tous les partis de l’Assemblée nationale.

L’Organisation des Nations unies (ONU) recommande elle aussi la création de tribunaux spécialisés en violence à l’égard des femmes. « Lorsqu’elles disposent de moyens suffisants, les unités spécialisées sont plus dynamiques et plus efficaces dans l’application des lois relatives à la violence à l’égard des femmes », peut-on lire sur le site Internet de l'entité des Nations Unies consacrée à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes.

L’émergence du mouvement #MoiAussi a ouvert des portes aux dénonciations de violence et d’agressions sexuelles. La création d’un tribunal spécialisé en la matière viendrait agir en tant que continuum et faire en sorte qu’enfin, justice soit rendue envers les victimes présumées, le cas échéant.

vigile.net tribune libre 22 janvier 2019

Trudeau dans la mire de Legault

25 janvier 2019

Pour une des rares fois dans l’histoire politique du Québec, un premier ministre est en voie de mettre de l’avant les promesses électorales faites lors de la dernière campagne.

À cet effet, la dernière rencontre de François Legault avec Justin Trudeau ne laisse planer aucun doute sur les velléités de Québec, tant sur le plan d’une déclaration de revenus unique que de la diminution des seuils d’immigration, pour ne nommer que celles-là.

Sur un autre plan, le chef du gouvernement n’est pas un novice en politique et de ce fait, il entretient fort à propos le rapport de force face à Justin Trudeau qui s’apprête à entamer une campagne électorale au cours de laquelle il rencontrera sur son chemin les demandes de Legault.

Du côté de la population québécoise, il m’apparaît clair que le premier ministre du Québec bénéficie actuellement de la cote de popularité des Québécois qui, depuis belle lurette, n’ont pas vu un premier ministre bien en selle, prêt à défendre les intérêts du Québec en priorité, notamment ses intentions de conserver les sièges sociaux au Québec.

vigile.net tribune libre 21 janvier 2019

Opération charme de François Legault en France

25 janvier 2019

Réalité pour le moins surprenante, en une année, le Québec transige davantage avec l’État américain du Texas qu’avec la France tout entière. Ainsi, en 2017, les échanges commerciaux entre le Québec et la France plafonnaient à 4,5 milliards $ alors qu’ils atteignaient plus du double (10,8 milliards $) avec le Texas, en 2015.

L’avenir économique du Québec repose en bonne partie sur sa capacité à exporter. Or, sur ce plan, la France est en joueur marginal. En effet, en 2017, la valeur des exportations de marchandises du Québec à destination de la France s’établissait à 1,7 milliard $, soit à peine 2,5 % du total de nos exportations vers l’étranger. En fait, la France se classe au 6e rang des partenaires commerciaux du Québec à l’échelle internationale.

Conséquemment l’opération charme de François Legault à Paris revêt un caractère prioritaire. D’ailleurs, le premier ministre a un horaire fort chargé avec un grand nombre de dirigeants de multinationales françaises qui seront invités à investir au Québec et à donner une nouvelle impulsion aux échanges commerciaux franco-québécois. De plus, M. Legault participera à un grand dîner-conférence à la Bourse de Paris, devant 350 convives triés sur le volet, en majorité issus de la crème du monde des affaires de l’Hexagone.

Le premier ministre se rendra de plus à la Bourse de Paris ou il y présidera un grand dîner-conférence, organisé par la Délégation du Québec à Paris, auquel seront conviés quelques centaines de partenaires français du Québec, principalement des gens d’affaires perçus comme de potentiels investisseurs. Dans son allocution, il est prévu qu’il va insister sur l’importance d’intensifier les relations commerciales entre le Québec et la France, tout en posant le Québec comme une terre d’accueil propice aux investissements étrangers.

Il est rafraichissant de constater l’importance que M. Legault attache aux relations économiques avec nos cousins français dans un contexte de diversification de nos partenaires, une démarche qui ne peut qu’apporter des retombées économiques majeures pour le Québec, notamment pour la création de nouveaux emplois.

vigile.net tribune libre 21 janvier 2019

Empathie de Mike Ward envers Jérémy Gabriel

24 janvier 2019

En relation avec les messages haineux et les menaces de mort reçus par Jérémy Gabriel sur Twitter, c’est un Mike Ward empathique qui prend sa défense sur son compte Twitter. En voici un extrait : « Cette fois-ci c’est Jérémie qui reçoit la haine, et pour ça j’ai beaucoup d’empathie pour lui. J’espère que les gens qui lui envoient des messages haineux ne pensent pas m’aider. La haine n’aide personne. »

Je ne peux que souscrire entièrement à l’attitude indulgente de Mike Ward qui contribuera surement à redorer son blason écorché depuis les attaques pernicieuses qu’il avait lancées vers Jérémy lors d’un de ses spectacles.

De son côté, nul doute que Jérémy appréciera les mots empreints de compassion de Mike Ward d’autant plus que l’humoriste a tenu, dans son message à préciser que « ce n’est pas le procès Mike Ward vs Jérémy Gabriel. C’est Mike Ward vs la Commission des droits de la personne. Je ne me bats pas contre un jeune handicapé et sa famille, je me bats contre un organisme gouvernemental qui essaie de censurer mon art. »

quebechebdo 24 janvier 2019
 

Encore Netflix!

23 janvier 2019

Après l’épisode contesté par bon nombre de consommateurs sur l’exemption de la taxe de vente pour Netflix par la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, c’est maintenant au tour du Québec de goûter à la médecine répugnante du télédiffuseur américain qui a utilisé sans vergogne des images du drame de Lac-Mégantic dans deux de ses productions.

À ce sujet, Guillaume Bouchard, professeur dans une école secondaire, regardait la plus récente saison de la série Travelers lorsqu'il a aperçu quelque chose de familier sur son écran. Dans la série, une bombe nucléaire venait d'exploser dans les rues de Londres, mais au lieu de voir l'incendie ravager la capitale britannique, M. Bouchard visionnait des flammes orangées dans une petite ville. En arrière-plan, au bout de la rue, on pouvait voir un réservoir de pétrole calciné. Il a appuyé sur pause et a fait une recherche rapide qui a confirmé ses impressions : Netflix avait pris la vidéo de la tragédie de Lac-Mégantic.

Une attitude pour le moins cavalière qui a fait réagir la ministre québécoise de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, qui a adressé une lettre au directeur de Netflix, Reed Hastings, déplorant que « tant sur le plan moral qu’éthique, c’est tout simplement inadmissible ».

La délinquance outrancière dont fait preuve Netflix démontre à quel point il est urgent que la loi sur les Communications soit resserrée illico avant d’assister à d’autres scènes aussi disgracieuses qui font fi de l’éthique la plus élémentaire.

vigile.net tribune libre 20 janvier 2019
 

Dialogue de sourd

20 janvier 2019

Pendant que des centaines de milliers de travailleurs américains sont privés de leur emploi ou travaillent sans rémunération en raison du shutdown qui dure maintenant depuis trente jours, un record de tous les temps aux États-Unis, le dialogue de sourd entre Donald J. Trump et les démocrates persiste imperturbablement.

Les deux partis demeurent campés sur leur position, Donald Trump réclamant 5,6 milliards $ pour la construction d’un mur à la frontière mexicaine, les démocrates de Nancy Pelosi s’y opposant catégoriquement, Trump invoquant la sécurité nationale, Pelosi plaidant en faveur de d’autres mesures pour sécuriser le frontière.

Compte tenu que Donald Trump a fait de ce mur un enjeu électoral lors de la dernière campagne à la présidence, il est fort à parier, connaissant son entêtement, qu’il ne dérogera pas d’un iota eu égard à la construction de « son mur » qui est devenu son leitmotiv quotidien.

Par deux fois, le président s’est adressé à la nation dans le bureau ovale de la Maison Blanche, par deux fois les démocrates ont rejeté ses propositions. Bien malins ceux qui pourraient prévoir l’issue de cette guerre de tranchée entre républicains et démocrates… Ne reste plus qu’à attendre la prochaine déclaration du président au sujet de laquelle je vous avouerai que je fonde très peu d’espoir!

vigile.net tribune libre 20 janvier 2019
quebechebdo 20 janvier 2019 "Dialogue de sourd à la Maison Blanche"