Les excuses de Justin Trudeau
En regardant et écoutant le reportage sur la dernière rencontre de Justin Trudeau avec des autochtones à Kamloops, j’avais l’impression d’assister à un extrait de pièce de théâtre dans lequel le héros exhorte sa dulcinée à lui pardonner d’avoir oublié son anniversaire. Tout le scénario , autant la mine abattue que les belles paroles, était parfaitement orchestré.
Hormis le « regret » qui se lisait sur son visage déconfit, ses « belles paroles » revêtaient toute la panoplie de la sincérité. Dès le début de la rencontre, il a réitéré ses profondes excuses. « Les mots sont importants. Reconnaître le tort qui a été fait est important…nous avons confirmé que nous allons continuer à travailler ensemble ».
Du côté des premières nations, la cheffe de la Première Nation Tk'emlúps te Secwépemc à Kamloops, Rosanne Casimir, souhaite avant tout un engagement ferme, la justice et que des comptes soient rendus. Aux yeux de la secrétaire-trésorière de l’Union des chefs autochtones de la province, Judy Wilson, « Justin Trudeau n’a pas seulement manqué de respect envers la cheffe et ses conseillers, il a manqué de respect envers les survivants et les 215 enfants retrouvés dans des tombes non marquées ». En fin l’artiste Haïda Tamara Bell n'a pas mâché ses mots pour décrire le premier ministre. « Difficile de voir de la sincérité chez un maître de l’illusion. Sa bonne foi se remarquera par ses actions, parce qu’on ne peut pas se fier à ses mots. »
Dans un contexte aussi tendu, le premier ministre a toute une pente à remonter s’il désire conquérir la confiance des Autochtones à commencer par les bottines qui devront suivre les babines!
vigile.quebec tribune libre 21 octobre 2021
Henri Marineau

