Pierre Laporte, le nationaliste
Lors de l’émission 24/60 présentée sur RDI le 12 octobre, l’animatrice Anne-Marie Dussault recevait le fils de Pierre Laporte, Jean Laporte, dans le cadre du 50ième anniversaire de la crise d’octobre de 1970 au Québec.
Parmi les révélations de Jean Laporte, l’une d’elles a particulièrement attiré mon attention, à savoir que les circonstances tragiques de la mort de Pierre Laporte ont complètement oblitéré le nationalisme dont a fait preuve son père tout au cours de sa carrière à titre de journaliste d’enquête au Devoir et de politicien au sein du Parti libéral du Québec (PLQ) en compagnie de René Lévesque, Claude Ryan et Georges-Émile Lapalme avec qui il était identifié à l’aile nationaliste du PLQ. Aux yeux de Jean Laporte, le nationalisme de son père est disparu sous l’emprise tentaculaire de la crise exercée par des médias friands de sensationnalisme.
Et pourtant, lors de la présentation de quelques passages de la carrière de Pierre Laporte lors de l’entrevue, à plusieurs occasions, on peut voir le politicien prendre la défense des travailleurs francophones qui devaient, entre autres, suivre en anglais les ordres donnés par des patrons anglophones.
Dans sa biographie intitulée Pierre Laporte, l’auteur Jean-Charles Panneton dresse une image saisissante en avançant que Pierre Laporte est décédé à deux reprises, une première fois aux mains de la cellule felquiste des frères Rose, et une seconde fois des suites de l’oubli dans lequel son destin tragique l’a plongé en oblitérant cruellement le souvenir d’un journaliste et d’un politicien pour qui la protection et la survie de la langue française étaient prioritaires.
vigile.quebec tribune libre 14 octobre 2020
Henri Marineau

