Un choix logique

La candidature prévue de l’ancien président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) Léo Bureau-Blouin dans la circonscription de Laval-des-Rapides pour le Parti québécois incarne, à mon sens, un choix logique qui cadre parfaitement avec la personnalité du candidat.

En effet, tout au cours des négociations entre le gouvernement et les représentants étudiants, Léo Bureau-Blouin s’est toujours présenté comme le plus modéré, celui qui recherchait les compromis, en fait, le politicien-type recherché par les penseurs du PQ.

Dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux le 24 juillet, le futur politicien a confirmé son intention de défendre les couleurs du PQ en ces termes :

« J’ai pris la décision de me présenter avec Pauline Marois et son équipe du Parti québécois, car je crois qu’un Québec plus juste, plus vert et plus fort sur la scène internationale est à portée de main. Je crois que maintenant, et ce plus que jamais, nous avons la possibilité de faire une différence dans la vie de milliers de travailleurs, d’aînés, de familles et de jeunes. Nous avons la possibilité d’améliorer la qualité de nos écoles, de développer nos infrastructures, d’augmenter l’efficience de notre système de santé, de devenir un pays et surtout, de bâtir une démocratie plus participative. »

Si on exclut la timide allusion de trois mots à la souveraineté du Québec, à savoir « devenir un pays », on constate facilement que les arguments de Léo Bureau-Blouin qui militent en faveur de son choix pour le PQ constituent un bouquet de vœux pieux qui, malheureusement, risquent de demeurer dans les abîmes des illusions lorsqu’il se présentera, advenant son élection, à la table du caucus d’un parti grugé par l’ambition du pouvoir et pour qui l’intention de « bâtir une démocratie plus participative » n’a jamais constitué sa priorité.

Toutefois, en optant pour le Parti québécois, le futur candidat péquiste a choisi de continuer dans la voie de sa politique du « petit pas » mise de l’avant lors du dernier conflit étudiant en endossant, en des termes explicites dans sa lettre, le plan de gouvernance souverainiste de Pauline Marois, une version moderne de l’amalgame de l’étapisme et des conditions gagnantes, en réalité, une politique du piétinement qui nous entraîne dans une sempiternelle valse-hésitation depuis des décennies.

Bienvenue dans le club des ex…souverainistes, M. Bureau-Blouin!

vigile.net tribune libre 25 juillet 2012
quebechebdo 26 juillet 2012

Commentaire:

"Excellente analyse, monsieur Marineau, qui rejoint exactement mes pensées. Des trois dirigeants étudiants, c'est le seul qui a tenté de jouer au diplomate (la définition d'un "bon" politicien, quoi !) pour préserver une image d'ouverture – à tout prix – des étudiant(e)s face à un adversaire arrogant et malhonnête."

Luc Bertrand
vigile.net tribune libre 25 juillet 2012
Le Soleil 28 juillet 2012 "La logique des petits pas" (version abrégée)  

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