Investir dès maintenant pour 2016
Récemment, j’ai participé à une conversation avec un de mes amis, un indépendantiste de longue date, sur l’ambiguïté qu’il vivait quant à la place où il poserait son X lorsqu’il se présentera dans l’isoloir lors du prochain scrutin au Québec, un échange-type qui incarne, à mon sens, le dilemme dans lequel seront plongés des centaines de milliers de Québécois au moment de faire leur choix.
Je pourrais résumer le problème de mon interlocuteur en ces termes : d’un côté, il souhaite expulser Charest du décor politique du Québec, de l’autre, il n’a aucunement confiance en Pauline Marois pour nous conduire vers notre indépendance. Sa question est cruciale : « pour qui vais-je voter ? »
Ma réponse se résume ainsi : « Selon moi, tu as deux choix…ou tu votes pour le PQ-Marois et tu piétines encore un minimum de quatre ans, ou tu investis dès maintenant pour 2016 et tu votes pour le candidat d’Option nationale de ton comté, un parti dont la plate-forme s’affiche clairement pour un processus d’accès à notre indépendance.
Mais, réplique mon ami, « mon vote ne servira à rien puisque nous sommes convaincus qu’ON ne prendra pas le pouvoir ! » « Effectivement, lui dis-je, mais ton vote, additionné à des milliers d’autres, servira tout au moins à permettre à ce parti d’asseoir ses assises pour un prochain scrutin…en réalité, tu sais, il existe un vieux proverbe qui semble s’être enraciné chez bon nombre de Québécois, à savoir « faute de pain, on mange de la galette ! ». Que dirais-tu de ne pas te contenter de galette et plutôt de donner la chance au pain de lever, quitte à le sortir du four dans quatre ans ? » Puis, le silence se fit…j’avais essayé de semer la graine…il m’a semblé qu’elle avait tombé dans une bonne terre !
À vous toutes et tous qui vous posez la même question que mon copain, je vous lance cette invitation : au lieu de viser le court terme, pourquoi ne pas investir dans le moyen terme ? De toute façon, les quatre prochaines années ne nous conduiront pas à notre autonomie. Le PQ représente le moindre mal, Option nationale incarne l’avenir.
Tout comme mon ami, dans quatre ans, nous serons presque septuagénaires…mais, en permettant à l’équipe dynamique d’un leader intègre en la personne de Jean-Martin Aussant d’établir des bases solides auprès de l’électorat québécois dès maintenant, nous aurons contribué peut-être à réaliser notre rêve des années ‘70, sinon, à permettre à nos enfants et nos petits-enfants de pouvoir écrire fièrement, lorsqu’on leur demandera leur nationalité sur les formulaires officiels : QUÉBÉCOIS.
Il me semble que tout Québécois qui aspire à un tel sentiment de fierté peut concéder quatre ans de pouvoir pour obtenir enfin sa propre identité sur la scène internationale !
vigile.net tribune libre 15 juillet 2012
quebechebdo 16 juillet 2012
Henri Marineau

