Une question de conscience
Henry David Thoreau, né David Henry Thoreau le 12 juillet 1817 à Concord dans les Massachusetts où il est mort le 6 mai 1862, est un essayiste, enseignant, philosophe, naturaliste amateur et poète américain.
Son livre « La désobéissance civile », publié en 1849, dans lequel il avance l'idée d'une résistance individuelle à un gouvernement jugé injuste, est considéré comme à l'origine du concept contemporain de « non-violence ». Thoreau écrit sur le thème de la désobéissance civile en se fondant sur son expérience personnelle. En effet, en juillet 1846, il est emprisonné pour n'avoir pas, volontairement, payé un impôt à l’État américain. Par ce geste, il entend protester contre l’esclavage qui règne alors dans le Sud et la guerre contre le Mexique. Il ne passe qu'une nuit en prison, car son entourage paie la caution, ce qui le rend furieux.
Opposé à l’esclavagisme toute sa vie, faisant des conférences et militant contre les lois sur les esclaves évadés et capturés, louant le travail des abolitionnistes, Thoreau propose une philosophie de résistance non violente qui influence des figures politiques, spirituelles ou littéraires telles que Léon Tolstoï, Gandhi et Martin Luther King.
Si Henry David Thoreau vivait aujourd’hui, quels principes et arguments l'auteur de « La désobéissance civile » évoquerait-il ? Quelles raisons profondes motiveraient ce choix? Qu'est-ce qui permet de reconnaître ces principes? Thoreau répond simplement: «La conscience.» C'est elle qui permet de tracer la ligne entre le juste et l'injuste. «Le citoyen doit-il un seul instant, nous dit-il, dans quelque mesure que ce soit, abandonner sa conscience au législateur? Pourquoi, alors, chacun aurait-il une conscience? Je pense que nous devons d'abord être des hommes, des sujets ensuite. Le respect de la loi vient après celui du droit. La seule obligation que j'aie le droit d'adopter, c'est d'agir à tout moment selon ce qui me paraît juste.»
Aux yeux de Thoreau, agir en suivant sa conscience est un devoir à l'égard de soi et un devoir de citoyen. Pour pouvoir vivre en paix avec soi-même et pour ne pas, par notre inaction, supporter objectivement l'injustice, il importe de désobéir aux lois injustes.
150 ans après sa mort, ce ne sont pas les occasions qui manqueraient aujourd’hui à Henry David Thoreau à notre époque de politique basse et partisane de la part des deux paliers de gouvernements pour clamer haut et fort son indignation devant des chefs de partis, tels Harper et Charest, pour qui la conscience a été reléguée dans le placard depuis belle lurette!
En conséquence, peut-être devrions-nous, à l’image de Thoreau, « désobéir aux lois injustes » dans la « non-violence » sans devoir abandonner notre conscience au législateur. Sinon, « pourquoi, alors, chacun aurait-il une conscience? »
quebechebdo 5 juillet 2012
vigile.net tribune libre 6 juillet 2012 "Si Henry David Thoreau vivait aujourd'hui…il lancerait un appel à la conscience"
Henri Marineau

