Au sujet de la publicité négative du PLQ
Tout a été dit sur la dernière publicité du PLQ exhibant Pauline Marois en train de frapper deux couvercles de casseroles lors d’une manifestation contre la loi 78…des justifications alambiquées de Charest aux réactions et commentaires acerbes des opposants à de telles attaques personnelles envers la chef du PQ.
Toutefois, dans le style imagé qui le caractérise, j’attribuerais la palme d’or à Xavier Dolan qui décrit en ces termes colorés sa perception de cette publicité dans son Opinion émise dans Le Devoir du 28 juin sous le titre « Faux coup d’cochon » :
« Je ne vois pas quelles conclusions les Québécois peuvent tirer de ce comportement circonstanciel, comme les y invite Jean Charest, sinon celle que deux couvercles l’un contre l’autre font moins de bruit qu’une cuillère à bois contre une casserole Starfrit. La contribution du PLQ à la culture générale québécoise est, en ce sens, inespérée. »
Néanmoins, si nous poursuivons l’intervention du cinéaste, qui devient beaucoup plus sérieux quant à la « résonance » du message auprès de la population québécoise, il y a lieu de se poser de sérieuses questions :
« Et le drame réel de ce brûlot n’est pas que l’équipe de Jean Charest manipule le peuple avec une constance éhontée ; mais plutôt qu’une partie encore trop importante de ce peuple puisse y souscrire avec une aveugle assiduité. »
Il est là, le problème…au cœur même de notre propension quasi viscérale à une docilité légendaire envers les instances établies, une forme de comportement béat se traduisant par une résilience aveugle aux volontés des élus, laquelle nous voile les vraies questions que nous devrions nous poser et que Xavier Dolan résume à merveille :
« Car qu’advient-il des images de Jean Charest inepte face à la gestion de la crise étudiante ? Ou en position de déni acharné face à la demande de commission d’enquête ? Ou lors de son plaidoyer sur les gaz de schiste ? Ou encore en train de serrer la main de tous les protagonistes financiers impliqués dans son Plan Nord ? Ou même dans son lit baldaquin à Sagard ? »
En guise de conclusion, je vous laisse sur cette question percutante de Dolan : « Réélire ce gouvernement, n’est-ce pas admettre notre imbécillité consentante ? »
quebechebdo 28 juin 2012
vigile.net tribune libre 28 juin 2012
Henri Marineau

