Entre le rêve et la réalité

Très nombreuses ont été, au cours des derniers mois, les interventions gravitant autour de la « nécessaire » coalition des forces souverainistes. En théorie, je suis sensible à cette proposition dont l’objectif louable est d’éviter la division du vote lors du prochain scrutin…personne ne peut être contre la vertu !

Toutefois, dans les faits, force nous est de constater qu’il y loin de la coupe aux lèvres… En effet, si nous nous arrêtons quelques instants sur les partis qui, aux dires de la plupart des intervenants sur le sujet, incarnent les « forces souverainistes », à savoir le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale, nous serons vite confrontés à des conflits idéologiques profonds entre ces trois entités.

À mon sens, comme je l’ai déjà exprimé sur diverses tribunes libres, le PQ, dès sa fondation issue du MSA, portait déjà en son sein les germes d’une stagnation chronique, à savoir la « souveraineté association », un concept mort-né prônant une souveraineté politique à l’intérieur d’une association économique…D’ailleurs, l’histoire a statué depuis la création du PQ à la suite de deux référendums perdus sans compter les chemins tortueux qu’il a empruntés et qui l’ont conduit à la gouvernance souverainiste de Pauline Marois.

En ce qui a trait à QS, quoique attentifs à l’idée de Pierre Curzi de faire appel à l’unification des forces souverainistes, Françoise David et Amir Khadir se montrent plutôt perplexes sur les véritables intentions de Pauline Marois qui refuse de se pencher sur la proposition de Curzi, les porte-paroles de QS alléguant que la chef du PQ « ne veut pas s’encombrer d’un parti de gauche » tout en lui reprochant ses positions « fluctuantes » en termes d’orientations politiques, cherchant de la sorte à « ratisser large dans la population ».

Reste ON qui, rappelons-le, s’est toujours montré ouvert à une telle coalition pour autant que, tel que stipulé à l’article 1 de sa plate-forme :

- toutes les taxes, toutes les contributions et tous les impôts payés sur le territoire québécois soient dorénavant perçus par le gouvernement du Québec. 
- toutes les lois qui régissent les citoyens du Québec soient votées par l’Assemblée nationale du Québec. 
- tous les traités qui lieront les Québécois aux autres nations du monde soient signés par le gouvernement du Québec. 
- une Constitution du Québec soit écrite avec la plus grande participation possible de la population du Québec, accompagnée d’experts en la matière, et qu’elle soit ultimement entérinée par le biais d’un référendum.

Telles sont les conditions prioritaires et non-discutables d’Option nationale à l’accession du Québec à son indépendance. En conséquence, dans l’hypothèse où d’autres partis y adhèrent, je ne pourrai que m’en réjouir…En attendant, les défenseurs d’une coalition des forces souverainistes nagent en plein rêve !

vigile.net tribune libre 20 juin 2012
quebechebdo 21 juin 2012 "Entre le rêve et la réalité souverainiste"

Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Accéder à la page de connection.
Créer un compte sur henrimarineau.com.