Lettre ouverte à Denise Bombardier
Mon article fait suite au billet écrit par Denise Bombardier dans Le Journal du 4 janvier sous le titre « La mal baisée ».
Madame Bombardier,
D’entrée de jeu, je tiens à vous exprimer toute mon admiration pour le cran et la droiture que vous avez manifestés lors de votre sortie contre l’écrivain pédophile sans scrupule Gabriel Matzneff lors de l’émission Apostrophes en 1990 animée par Bernard Pivot.
Sachez que je compatis sincèrement à la solitude que vous exprimez dans votre billet eu égard à la complaisance laxiste autant de l’animateur que des invités sur le plateau qui se sont contentés d’esquisser des sourires complices et d’une vacuité béate… une solitude qui tient grandement, comme vous l’exprimez à raison, à votre statut de femme.
À cet effet, vous avez parfaitement raison d’affirmer « qu’aucun homme qui affronte les pédophiles ne se fait qualifier de « pas de couilles et qu’au pire, on l’accusera d’être un moralisateur. » À preuve que l’égalité homme-femme n’est pas pour demain la veille!
Par ailleurs, là où vous mettez le doigt sur le point le plus sensible de toute cette saga, c’est lorsque vous prenez avec ardeur la défense des enfants agressés sexuellement, de « tous ces enfants victimes à qui on a volé leur enfance en s’emparant de leur corps et de leur esprit au nom du droit au désir », un désir « morbide » qui fait des pédophiles des « tueurs » d’enfants et d’adolescents.
Merci Mme Bombardier pour avoir su trouver les « mots qu’il fallait » pour condamner vertement sur la place publique cet auteur fondamentalement pervers et pourtant tant adulé sur le parquet littéraire. Persévérez dans vos efforts de protection des enfants avec vos « seules armes : des mots », des armes que vous manipulez à la perfection!
vigile.net tribune libre 4 janvier 2020
Henri Marineau

