Une arme à deux tranchants

Le 24 octobre 1993, alors que la mère et les autres enfants se sont rendus à l’église, Robert William Latimer, le père Tracy, une fillette de douze ans souffrant de paralysie cérébrale grave, la conduit à bord de sa camionnette et, avec un boyau reliant le tuyau d’échappement à l’habitacle, il la tue par intoxication au monoxyde de carbone.

À la suite d’un premier procès au cours duquel la défense allègue le meurtre par compassion, M. Latimer est reconnu coupable de meurtre au deuxième degré…un deuxième procès maintient le verdict.

Finalement, à la suite d’une séquence interminable de procédures judiciaires, le 18 janvier 2001, la Cour suprême du Canada confirme la peine de prison à perpétuité de Robert Latimer, sans possibilité de libération conditionnelle avant dix ans, alléguant qu’une telle libération ouvrait la porte à la notion controversée du meurtre par compassion.

Le 5 juillet 2011, un jury en arrive à la conclusion que Guy Turcotte, ayant reconnu avoir assassiné ses deux enfants le 21 février 2009, est reconnu non criminellement responsable de leur meurtre pour cause de troubles mentaux.

Le 5 juin 2012, après un séjour de onze mois à l’Institut Pinel, la Commission d’examens des troubles mentaux déclare l’ex-cardiologue trop fragile pour retrouver immédiatement sa liberté mais lui octroie la possibilité de sortir de plus en plus souvent au cours des prochains mois.

D’un côté, Latimer, devant le refus catégorique de toute possibilité de libération conditionnelle avant dix ans d’incarcération pour meurtre par compassion, de l’autre, Turcotte, déclaré non criminellement responsable du meurtre de ses deux enfants à qui on accorde un droit de sortie après moins d’un an de détention.

À mon sens, ces deux affaires font ressortir les paradoxes d’un appareil judiciaire qui semble présenter des failles importantes au sein des règles fondamentales de l’application d’une saine justice équitable! À vous de porter votre propre jugement…

quebechebdo 7 juin 2012

 

 

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