Procédure de destitution contre Donald Trump

La pression soutenue depuis des mois a finalement eu raison de la présidente démocrate de la chambre basse, Nancy Pelosi, dans l’épineux dossier de la procédure de destitution du président américain Donald J. Trump.

La Chambre, à majorité démocrate, sera chargée de mener la procédure de mise en accusation (« impeachment » en anglais). Si celle-ci aboutit, le Sénat, contrôlé par les républicains, qui restent en majorité fidèles à Donald Trump, devra conduire le « procès » du président, conclu par un verdict de culpabilité ou non. À mes yeux, il semble peu probable, voire impossible, que suffisamment de sénateurs républicains se retournent contre M. Trump.

Toute cette affaire a éclaté lorsqu’un mystérieux lanceur d’alerte, membre des services de renseignement américains, a fait en août un signalement à sa hiérarchie concernant une conversation téléphonique de Donald Trump avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans laquelle les démocrates soupçonnent M. Trump d’avoir poussé, en mettant dans la balance une aide militaire destinée à l’Ukraine, son homologue ukrainien à enquêter sur Joe Biden et son fils, Hunter, ce dernier ayant travaillé pour un groupe gazier ukrainien à partir de 2014, lorsque son père était vice-président.

Espérant briguer un second mandat en novembre 2020, le républicain a jugé « ridicule » l’idée d’être destitué, affirmant que cette procédure lui serait au contraire bénéfique dans les urnes, une éventualité qui a justement longtemps freiné Nancy Pelosi, l’habile stratège craignant que les électeurs ne sanctionnent en 2020 un parti qui passerait trop de temps à cibler le républicain, plutôt qu’à parler des sujets qui les préoccupent profondément, notamment l’économie et la santé.

Seuls deux présidents américains ont été mis en accusation dans l’Histoire des États-Unis : les démocrates Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton, poursuivi pour « parjure » en 1998 après sa liaison avec la stagiaire de la Maison-Blanche Monica Lewinsky. Dans les deux cas, la destitution a été rejetée. En réalité, jamais un président n’a été destitué aux États-Unis… et je suis d’avis que Donald Trump perpétuera la « tradition ». Pour tout dire, il semble peu probable, voire impossible, que suffisamment de sénateurs républicains se retournent contre M. Trump.


vigile.net tribune libre 25 septembre 2019
quebechebdo 26 septembre 2019 "Mission impossible" (version abrégée)

 

 

Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Accéder à la page de connection.
Créer un compte sur henrimarineau.com.