Le jour de la marmotte au Bloc québécois
Il appert que les jours se suivent et se ressemblent inlassablement au Bloc québécois depuis le départ de Martine Ouellet. En effet, la sempiternelle bisbille sur la mission première du parti entre les tenants de la promotion de l’indépendance du Québec à Ottawa et ceux de la défense des intérêts du Québec est reprise de plus belle.
Et tout ce tohu-bohu de la part de militants qui accusent le nouveau chef Yves-François Blanchet et les dix députés de ne plus être de vrais indépendantistes. Il n’en fallait pas davantage pour que certaines voix s’élèvent en faveur de la création d’un nouveau parti indépendantiste, et tout ce branle-bas de combat à la veille du grand congrès convoqué pour achever la refondation du parti entamée à la suite du départ de Mme Ouellet.
Cette bisbille bloquiste n’est pas sans nous rappeler les déchirements qu’avait vécus le parti sous le court règne de Martine Ouellet qui voulait que le Bloc fasse avant tout la promotion de l’indépendance sur toutes les tribunes alors que les sept députés et des militants estimaient qu’il valait mieux convaincre du bien-fondé de la souveraineté en défendant les intérêts du Québec.
Et pourtant, je n’arrive pas encore à comprendre pourquoi les bloquistes n’arrivent toujours pas à s’entendre sur ce qui me semble être les deux missions prioritaires du Bloc. En réalité, qu’est-ce qui, fondamentalement, empêche de mener sur le même front la promotion de l’indépendance et la défense des intérêts du Québec? Pourquoi engendrer inutilement une guéguerre qui agit perfidement sur le climat malsain qui sévit dans les instances du Bloc?
Décidément, le mouvement souverainiste du Québec, ébranlé par le chahut suscité par le départ imprévu de Catherine Fournier au Parti québécois et le boucan créé par la bisbille au sein du Bloc, donne de plus en plus l’impression que la gangrène s’est installée viscéralement en permanence dans son ADN!
vigile.net tribune libre 16 mars 2019
Henri Marineau

