Le constat de Justin
Les attentes étaient élevées eu égard à la première réplique officielle de Justin Trudeau sur sa version de ce qu’il est maintenant convenu d’appeler l’affaire SNC-Lavalin, le premier ministre s’étant contenté jusque-là de courtes déclarations lancées en vrac à quelques occasions.
Or, hormis quelques références aux réalisations de son gouvernement depuis le début de son mandat qui, en passant, n’avaient aucun lien avec le sujet en cause, nous avons assisté à un copier/coller du témoignage de Gérald Butts devant le comité de la justice de la Chambre des communes, notamment l’importance, aux yeux du premier ministre, de tout faire pour sauver les 9 000 emplois liés à la survie de SNC-Lavalin.
Toutefois, il faut reconnaître l’intention avouée de Justin Trudeau d’apporter son constat personnel sur la raison principale qui a conduit à un tel conflit entre Jody-Wilson-Raybould et sa garde rapprochée, y compris lui, constat qu’il a qualifié d’ « érosion de confiance ».
À mon sens, il aurait été pertinent, voire souhaitable, que le premier ministre pousse sa réflexion plus à fond, à savoir sur le pourquoi de cette « érosion de confiance ». En ce qui me concerne, l’acharnement, voire le harcèlement, envers l’ex-procureure générale pour l’inciter, pendant des mois, à revenir sur sa décision et à accepter un accord de réparation pour éviter une poursuite criminelle à SNC-Lavalin, a contribué fortement à créer un sentiment de méfiance de la part de Mme Wilson-Raybould, d’où l « érosion de confiance » entre les parties concernées. En bref, un effritement de la confiance émanant d’un acharnement outrancier!
vigile.net tribune libre 8 mars 2019
Henri Marineau

