Jody Wilson-Raybould, victime d’ingérence
Peu importe les témoins qui viendront témoigner devant le comité de la justice de la Chambre des communes portant sur l’affaire SNC-Lavalin, il m’apparaît clair que les versions de Jody Wilson-Raybould et de Justin Trudeau ne bougeront pas d’un iota.
Toutefois, j’aimerais revenir sur le témoignage de l’ex-procureure générale et sur la période de questions qui a suivi sa présentation des faits. Ce qui a surtout retenu mon attention réside dans la droiture de sa ligne de conduite face aux pressions soutenues qu’elle a dû subir de l’entourage du cabinet du premier ministre.
En tant que ministre de la justice et procureure générale du Canada, Jody Wilson-Raybould incarnait le plus haut poste en tant que responsable de l’application de la justice au Canada. À cet effet, sur la recommandation de la directrice des poursuites pénales Kathleen Roussel, elle a jugé qu’elle ne devait pas intervenir dans un arrangement judiciaire qui éviterait à SNC-Lavalin de faire face à la justice.
Une décision qui a eu l’heur de déplaire à l’entourage du premier ministre qui s’est évertué pendant des semaines à tenter de changer sa décision pour un accord de réparation. À ce sujet, certains libéraux, par leurs questions insidieuses, ont tenté de faire ressortir l’ « entêtement » de Mme Wilson-Raybould devant son refus de changer d’opinion. Or ils frappèrent un mur, ils rencontrèrent sur leur chemin une femme résolue à jouer son rôle de protectrice de l’appareil judiciaire jusqu’au bout.
En conclusion, je ne peux qu’applaudir aux principes directeurs qui ont guidé Jody Wilson-Raybould tout au long de cette saga… Le monde politique aurait besoin davantage de politiciens exerçant leur fonction avec autant de conscience professionnelle!
vigile.net tribune libre 2 mars 2019
Henri Marineau

