Le justicier
Dans toute la saga qui entoure la position du prêtre Raymond Gravel concernant l’indemnisation versée par la Congrégation de Sainte-Croix aux victimes d’abus, le prêtre allègue l’injustice envers les membres innocents de la communauté qui sont partie prenante de la sentence sans pour autant avoir participé aux gestes reprochés.
Raymond Gravel apporte aussi comme argument à sa défense qu’une compensation financière ne règle en rien les sévices causés aux victimes par ces abus commis par certains membres des frères de Sainte-Croix.
Enfin, et c’est là que le bât blesse dangereusement, Raymond Gravel se dresse en justicier, à savoir en redresseur de torts sans en avoir reçu le pouvoir légal, en prétendant qu’il faille dissocier les « vraies » victimes des « fausses » qu’il associe à ceux qui ont réussi à faire « une vie normale » malgré ces agressions.
À mon sens, Raymond Gravel a tort sur toute la ligne…Autant dans l’imputabilité de la Congrégation vis-à-vis ses membres que dans l’indemnisation versée en guise de compensation aux victimes.
Quant à ses attitudes de prétendu justicier, je crois qu’il déborde outrageusement ses compétences en osant s’ingérer dans les séquelles intérieures des victimes laissées par ces comportements aux conséquences souvent dévastatrices.
quebechebdo 30 décembre 2011
Henri Marineau

