La roulette russe
Le PQ nous en aura fait voir de toutes les couleurs depuis sa fondation. Cette fois-ci, nous avons atteint le summum de l’incohérence avec la proposition alambiquée de Nicolas Marceau et de deux autres députés. Selon nos trois mousquetaires, la solution pour briser le « monopole libéral » et « régler la question nationale une fois pour toutes » réside dans le fait de proposer officiellement aux Québécois deux choix : un Québec indépendant ou un Canada renouvelé, autrement dit, une sorte de souveraineté association, version 2016.
Et, pour ajouter plus de piquant à ce scénario burlesque, nos trois lurons sont convaincus que l’offre du fédéral [s’il y en a une…] ne recevra pas l’aval des Québécois, si bien que le choix d’un Québec indépendant ira de soi…aussi simple que ça !
Toutefois, à mon sens, Ottawa n’embarquera pas dans ce jeu de négociation constitutionnelle avec Québec, ce qui aura pour conséquence que les Québécois se retrouveront devant un troisième choix venant du fédéral, à savoir le statu quo. Imaginez cette fin de tragi-comédie où les Québécois optent pour le statu quo et que, par ricochet, le PQ devient l’instigateur de sa propre défaite.
En réalité, j’ai l’impression que cette « stratégie » revêt toutes les caractéristiques d’un jeu dangereux. Que le PQ demande au gouvernement fédéral de nous présenter un « Canada renouvelé » relève de l’utopie. C’est le jeu de la roulette russe qui risque que la « cartouche » du statu quo se retrouve en direction du canon au moment de la détente !
quebechebdo 1er juin 2016
vigile.net tribune libre 1er juin 2016
Henri Marineau

