La triste histoire de Kimberley
J’ai été sidéré par le récit dramatique d’une étudiante de l’École de technologie supérieure (ETS), Kimberley Marin, 29 ans, qui raconte l’agression sexuelle sordide dont elle a été victime pendant les initiations de septembre 2015 dans Le Devoir du 6 mai.
Toutefois, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que les intervenants auxquels Kimberley s’est adressée à la suite de cette agression ont fait preuve, selon ses dires, de « culture du silence » et d’« aveuglement volontaire ». Un argument corroboré par un membre du personnel ayant demandé la confidentialité et qui, au sujet de ces comportement machos, a déclaré que « le mot d’ordre, c’est : endurez et faites votre job. Si vous n’êtes pas capable d’endurer, vous n’avez rien à faire ici. » Vous pouvez vous imaginer le désarroi de Kimberley qui, dans une école dont la clientèle est 90 % masculine, se voit rejetée cavalièrement par les autorités de l’ETS.
N’eût été de la persévérance de Kimberley qui, après des rencontres avec d’autres élèves féminines ayant subi le même sort, a finalement rédigé un rapport d’une dizaine de pages qu’elle présenté à la direction de l’ETS en février dans lequel elle décrit la situation, énumère les cas de sexisme et de harcèlement sexuel et suggère des pistes d’amélioration. Finalement, six mois après les événements de septembre 2015, la direction vient tout juste de déclencher une enquête indépendante sur l’agression dont Kimberley dit avoir été victime…Une triste histoire qui démontre à quel point il est long le chemin de l’égalité homme-femme !
quebechebdo 6 mai 2016
Henri Marineau

