Entre théorie et pratique
Une recherche réalisée par trois chercheurs de l'Université du Québec à Montréal pour le compte d'un regroupement de syndicats d'enseignants, en arrive à la conclusion que l'intégration des élèves en difficulté dans les classes ordinaires est une approche utopique dans la situation actuelle. Une situation dans laquelle les enseignants se sentent désemparés face aux nombres élevés d’élèves par groupe et aux infrastructures déficientes auxquelles ils sont confrontés quotidiennement.
Dans mon esprit, il m’apparaît souhaitable en théorie que les élèves en difficulté soient intégrés aux groupes réguliers. Toutefois, encore faut-il qu’en pratique les conditions de réussite d’une telle formule fasse partie de la solution. Et, c’est là que le bât blesse avec le plus d’acuité. Dans les faits, les enseignants se retrouvent démunis devant la lourdeur d’une tâche titanesque qui leur demande de pallier les nombreux écueils de certains élèves avec les élèves dits « réguliers » qui peinent à se sortir du climat malsain dans lequel ils sont exposés.
Lors du dernier budget, le ministre des Finances, Carlos Leitao, a annoncé un réinvestissement de 1,2 milliard $ sur trois ans en éducation, dont 700 millions $ dans les infrastructures scolaires et 500 millions $ dans les différents services aux élèves, une somme qui vient tout juste compenser pour les coupures drastiques imposées antérieurement par le gouvernement Couillard en éducation.
Les enseignants sont d’accord avec l’intégration des élèves en difficulté dans les groupes réguliers pour autant qu’ils reçoivent l’aide d’intervenants spécialisés, tels les travailleurs sociaux et les orthopédagogues…en réalité que la « belle » théorie s’arrime avec la pratique !
quebechebdo 20 avril 2016
Henri Marineau

