Appel aux tribuns

J’ai bien aimé le vocabulaire thérapeutique de L’engagé, dans son article publié sur cette tribune en date du 22 août sous le titre « Prudence, un chef n’est que la partie visible… », pour expliquer les déboires actuels du PQ.

Toutefois, je n’endosse pas entièrement sa position lorsqu’il affirme que « Marois est à l’image du PQ, lequel est un organisme enfermé dans des complexes et des patterns ». À mon avis, le rôle d’un véritable leader serait de débarrasser son parti de tous ces « patterns » et « s’ouvrir à toutes les possibilités s’il veut vivre ».

Par contre, à mon sens, ce passage ouvre une piste de réflexion intéressante :

« La question qui me turlupine est donc de chercher la manière « d’ouvrir » le PQ. Ça nous prend un Bourgault, pas un Parizeau, ni un Landry. Les « solutions » pour redresser « la province », on les connaît, on est assez « grands » pour la gestion (tant qu’elle n’est pas coloniale), mais il faut un tribun, des tribuns. »

Un peu d’histoire pour nous rafraîchir la mémoire sur l’origine des tribuns…Les tribuns occupent différentes fonctions dans la Rome antique. Le terme viendrait de Tribu. Sous la République, les tribuns de la plèbe représentaient la plèbe de Rome et défendaient ses intérêts. Leur action contribua grandement à l’évolution des institutions républicaines

La plèbe est une partie du « populus » romain, c’est-à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe se définit par opposition aux patriciens : c’est la partie du peuple qui s’oppose à l’organisation oligarchique de la cité. Dans le langage courant, la plèbe désigne la population.

La puissance des tribuns possède différents aspects. Ils sont intouchables (sacrosanctus), et offrent leur personne inviolable en protection à la toute-puissance des consuls (fonction d’aide, ou « auxilium »). Ce pouvoir peut s’exercer par le tribun lui-même, ou par le citoyen menacé qui fait appel au tribun. Celui-ci fait « intercessio » : il a le pouvoir de paralyser l’action légale d’un magistrat.

Dans le langage d’aujourd’hui, le terme « tribun » désigne un orateur populaire et éloquent. Comme bien d’autres probablement, le nom de Pierre Bourgault me vient en mémoire…j’ajouterais aussi celui de Claude Charron qui avait le don de soulever les foudres de ses amis d’en face par ses discours enflammés à l’ANQ !

Même si j’ai de sérieux doutes sur le fait que l’on puisse encore aujourd’hui « ouvrir » le PQ, je serais porté à endosser la piste de solution de L’engagé quand il nous dit « qu’il faut un tribun, des tribuns. »…qui agiraient efficacement auprès du peuple québécois en faisant prévaloir leurs rôles « d’auxilium » et « d’intercessio ».

Peut-être ces tribuns arriveraient-ils à faire réellement de la politique autrement !

vigile.net tribune libre 23 août 2011
quebec hebdo 24 août 2011 (version abrégée)
cyberpresse.ca le 27 août 2011 (version abrégée)

Commentaire:

"Excellente réflexion monsieur Marineau, vos références à la République romaine est des plus pertinentes. J’endosse vos propos dans leur entière intégralité."

Normand Perry
vigile.net tribune libre 23 août 2011

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