Où s’en va le Bloc?
Dans un article que je signais sur cette tribune en date du 12 mai 2011 sous le titre « Une déclaration d’intention prématurée », je déplorais la décision précipitée de Pierre Paquette de poser sa candidature à la succession de Gilles Duceppe le 11 mai, soit trois jours après la cuisante défaite du Bloc lors des élections fédérales du 2 mai. Aujourd’hui, nous apprenons que M. Paquette change de cap et se retire de la course, alléguant qu’il ne sent aucun appétit pour une course à la chefferie du Bloc québécois mais que les gens qu’il a consultés désirent plutôt amorcer une réflexion sur les causes qui ont conduit à la déconfiture du 2 mai.
De son côté, pour le chef intérimaire du Bloc, Louis Plamondon, la décision de Pierre Paquette ne modifie en rien la suite des événements en ce qui a trait à l’échéancier prévu par les instances du parti de tenir une campagne à la direction du Bloc dont les modalités seront décidées lors du conseil général le 17 septembre, date à laquelle sera déclenchée une course à la direction jusqu’au 11 décembre, jour où seront dévoilés les résultats du vote.
Par ailleurs, le député fédéral de Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia, Jean-François Fortin, est présentement en tournée de consultation sur ses intentions avouées de se présenter à la succession de Gilles Duceppe. Ancien conseiller municipal et maire de Sainte-Flavie entre 2003 et 2009, le député de 38 ans entend instaurer une démocratie participative en étant à l’écoute des membres, prétextant le fait qu’on est toujours gagnant lorsque l’on reste branché sur la base.
Pour ce qui est de la création au Québec d’un mouvement indépendantiste hors des rangs péquistes, M. Fortin évoque, comme beaucoup d’autres intervenants, le danger de diviser le vote tout en souhaitant que les forces souverainistes travaillent ensemble pour développer une vision commune.
Considérant le rejet global du Bloc de la part de l’électorat québécois le 2 mai, j’incite MM Paquette, Plamondon, Fortin et tous les autres partisans bloquistes, y compris M. Duceppe, à ajouter dans leurs réflexions la possibilité de se joindre au mouvement indépendantiste naissant en se ralliant à la coalition nationale…puisque c’est ici au Québec que le débat doit se faire !
vigile.net tribune libre 14 août 2011
Henri Marineau

