Les dessous d’un secret bien gardé
L’effondrement sous le tunnel Ville-Marie soulève bien des questions, notamment au chapitre de la sécurité. La douzaine d’automobilistes qui venaient de franchir le tunnel au moment de la catastrophe s’en sont tirés à bon compte cette fois-ci. Toutefois, à la roulette russe, la chance n’est pas toujours au rendez-vous!
On n’a qu’à se rappeler les cinq morts et les six blessés graves causés par l’effondrement du viaduc de la Concorde en 2006, à la suite duquel le rapport de la commission Johnson, un an plus tard, proposait au ministère des Transports du Québec tout un train de mesures pour éviter de nouveaux effondrements, entre autres, d’augmenter le nombre d’inspecteurs.
Depuis lors, même si l’enveloppe budgétaire consacrée à la réfection des infrastructures a quintuplé, les ressources humaines nécessaires pour encadrer l’opération n’ont pas augmenté. En plus, 90% des inspections sont réalisées par des firmes privées qui se contentent souvent d’inspections visuelles.
Mais là où le bât blesse dangereusement, c’est que l’on vient d’apprendre que les rapports du MTQ signalaient déjà en 2008 le risque de chute de béton au tunnel Ville-Marie. Il semblerait que la règle officielle du ministère soit de garder le secret pour ne pas affoler la population! En réalité, j’ai plutôt l’impression que les jeux de coulisses engendrés par l’octroi de contrats au privé priment encore une fois sur la sécurité publique!
quebechebdo 2 août 2011
Le Soleil 6 août 2011 "Les dangers du secret"
Henri Marineau

