L’exception fait la règle?
La dernière saga juridique, entamée entre Tristane Banon et Dominique Strauss-Kahn, relance le débat sur les soupçons quant à la véracité des plaintes portées par les femmes au sujet d’agressions sexuelles dont elles ont été victimes.
Selon Karine Tremblay, porte-parole des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, 46% des femmes rencontrées dans les CALACS attendent 13 ans ou plus avant même d’aller chercher de l’aide.
Les données tirées des orientations gouvernementales en matière d’agressions sexuelles estiment que 90% de ces crimes ne sont pas déclarés à la police, les obstacles au dévoilement par les femmes agressées étant principalement la honte, la culpabilité, la peur, notamment celle de ne pas être crues.
Quant aux médias, ils s’empressent de sauter sur les histoires de fausses allégations, contribuant de la sorte à donner un portrait erroné de la problématique de la violence sexuelle. Pourtant, les statistiques estiment que le taux de fausses allégations en matières de crimes est de 2%, les agressions sexuelles n’ayant aucune raison de différer de ce pourcentage.
Pour toutes ces raisons, il m’apparaît urgent que, comme société, nous admettions que la violence sexuelle est un fléau auquel nous devons faire face et surtout apporter des solutions, au lieu de minimiser son impact sous l’exception de fausses allégations qui seraient devenues la règle!
quebechebdo 28 juillet 2011
Le Devoir 30 juillet 2011
Henri Marineau

