Monseigneur des démunis
Issu d’une famille modeste, l’abbé Jean-Claude Turcotte rêvait d’œuvrer au sein de la classe ouvrière, près des démunis. Le destin en aura décidé autrement lorsqu’il a dû assister à sa montée dans la hiérarchie de l’Église. Toutefois, malgré les échelons qui le séparaient de ses ouailles, il leur est toujours resté fidèle et engagé tout au cours de sa vie.
Comme il est de coutume lors du décès d’un personnage public, les analyses et commentaires se multiplient dans les médias depuis l’annonce de la mort du cardinal Turcotte. Néanmoins, de ses positions tranchées sur certains dossiers, tels l’avortement, le mariage des homosexuels, le sacerdoce des femmes, à sa compassion sans limite pour les défavorisés, Jean-Claude Turcotte est demeuré imperturbablement authentique.
Et, c’est là, à mon sens, que réside toute la complexité et la congruence du monseigneur des démunis qui a su demeurer humble malgré l’apparat dans lequel il baignait de par la fonction qu’il occupait. Enfin, si j’avais une réflexion qui pourrait dépeindre le cardinal Turcotte, j’utiliserais cette pensée de Montaigne : "Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul."
quebechebdo 9 avril 2015
Henri Marineau

