Les bulldozers
Le ministre des Finances, Carlos Leitão, et le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux nous ont présenté un budget sous le signe de l’austérité, tel que promis en campagne électorale. Toutefois, là où le bât blesse dangereusement, c’est sur la faisabilité des mesures proposées, particulièrement en santé et en éducation où les taux de croissance sont ramenés à 1,4 % et à 0,2 %, et tout cela, sans nuire à la qualité des services…Un véritable conte de fée !
En réalité, où nos deux bulldozers trouveront-ils la baguette magique en comprimant les dépenses en deçà de la croissance des coûts de système des services à la population ? Les mastodontes auront beau crier sur tous les toits que ces mesures n’affecteront en rien la contribution des contribuables, il n’en demeure pas moins qu’ils en subiront les conséquences sur le plan de la qualité des services. C’est le principe des vases communicants, moins de ressources financières, moins de services.
Pourtant, sans être un fiscaliste, il m’apparaît que ce train de mesures aurait pu souffrir d’être étalé sur quelques années sans pour autant déroger à ses objectifs, sans compter que les sommes investies dans le Fonds des générations auraient pu être revues à la baisse pour cette année.
En bref, il est évident que le gouvernement Couillard franchit un pas de plus vers l’instauration d’un néolibéralisme qui érige en système un désengagement de l’État envers les services publics au profit d’une place de plus en plus grande du secteur privé dans le volet économique…une démarche qui risque de faire sauter notre projet de société créé à bout de bras depuis des décennies !
quebechebdo 27 mars 2015
Le journal de Québec 30 mars 2015
Henri Marineau

