Le féminisme dichotomique
Les raisons évoquées par l’avocate Julie Latour pour démissionner du Conseil du statut de la femme et celles mises de l’avant par sa présidente, Julie Miville-Dechêne, pour appuyer le projet de loi 20 mettent en lumière la dichotomie frappante quant à la définition de chacune d’elles du féminisme.
En effet, d’un côté, la démissionnaire allègue la longue marche des femmes médecins pour atteindre des carrières qui n’étaient réservées qu’aux hommes il n’y a pas si longtemps, et de l’autre, la présidente évoque une plus grande accessibilité des soins de santé pour les femmes.
Deux visions qui, en soi, sont défendables. Toutefois, là où le bât blesse avec acuité, c’est lorsque Mme Miville-Dechêne, pour justifier le fait qu’elle n’ait pas consulté ses acolytes, affirme qu’elle n’ait disposé que de six jours ouvrables pour écrire son mémoire présenté le 26 février 2015 alors que le projet de loi 20 a été déposé devant l’Assemblée nationale le 28 novembre 2014.
Une période de trois mois qui donnait amplement de temps à Julie Miville-Dechêne pour consulter ses membres et parvenir à une entente commune et globale sur l’ensemble des irritants causés par le projet de loi 20 sur la situation générale des femmes, évitant ainsi de tomber dans une dichotomie malsaine du féminisme.
quebechebdo 13 mars 2015
Henri Marineau

