La pédagogie des Calinours
En lisant le billet de Mathieu Bock-Côté paru dans l’édition du Journal du 3 février sous le titre Enseignant, un métier extrême, je n’ai pu m’empêcher de me rappeler de vieux souvenirs du temps où j’exerçais le métier d’enseignant. Ce temps où l’enseignant fraîchement émoulu se présentait devant ses premiers élèves, tel un grand frère qui désirait les accompagner dans leur apprentissage.
Une approche que Bock-Côté qualifie de « pédagogie des Calinours », « la grosse menterie de notre époque, qui veut qu’un enfant a toujours besoin d’être cajolé, que jamais il ne doit frapper un mur, réfréner ses désirs, rencontrer l’autorité. » Foutaise! Par expérience, j’ai vite compris que ce n’est pas en jouant à la nounou avec mes élèves qu’ils allaient me respecter pour autant. Bien au contraire, les jeunes, trop souvent élevés dans la ouate à la maison, « ont besoin qu’on leur dise non. Ils ont besoin de rencontrer un adulte qui ne parle pas en bébé. C’est indispensable à la formation de leur personnalité. »
À force de demander à l’école des rôles qui ne sont pas les siens, entre autres pallier ceux des parents à la maison, on est en train d’oublier ce pourquoi l’école ouvre ses portes à tous les matins, à savoir « communiquer des connaissances ». Et cela nécessite un climat propice à cet objectif, un climat où le jeune sera traité comme un élève responsable de sa formation, quitte à le ramener dans ce chemin au besoin….À défaut de quoi, l’école ratera sa cible au détriment des jeunes qui lui sont confiés!
quebechebdo 3 février 2015
vigile.net tribune libre 7 février 2015
Henri Marineau

