Accessibilité aux soins de santé: à quel prix?
Le couperet est tombé. Le projet de loi 20 du ministre Barrette stipule qu’un médecin de famille cumulant dix ans d’expérience devra, en plus de ses 12 heures de présence obligatoires à l’hôpital ou en CHSLD, assumer le suivi d’au moins 1000 patients, la moyenne étant de 564 actuellement, selon le ministre.
Et, pour justifier cette mesure, Gaétan Barrette y va de cette explication : « Nous avons tenté d’augmenter le nombre de médecins. Ça n’a pas marché. De négocier des augmentations. Ça n’a pas marché. D’instaurer des incitatifs. Ça n’a pas marché. Nous ne dépenserons plus d’argent sans garantie de résultats. » Un constat d’échec envers ses prédécesseurs, y compris Mm Couillard et Bolduc.
En termes clairs, le ministre de la santé place le corps médical sous tutelle, autant les omnipraticiens que les spécialistes. Toutefois, dans l’hypothèse où les avenues du ministre s’avéraient fondées, une constante sur l’échiquier m’apparaît fondamentale, à savoir le « temps ».
En effet, considérant le nombre imposant auquel seraient soumis annuellement les médecins généralistes, est-il réaliste de croire qu’ils pourront offrir la même qualité de soins qu’ils prodiguent actuellement ? En bref, par une telle mesure, sommes-nous en train de sacrifier la qualité à la quantité ? Des questions qui me laissent perplexe et que les divers intervenants devraient discuter dans une saine négociation entre les parties. Il en va de l’éthique professionnelle de l’acte médical.
quebechebdo 29 novembre 2014
Henri Marineau

