Intervention disgracieuse de Mark Carney
Deux incidents remarqués par les médias ont fait sourciller les journalistes au cours de points de presse donnés par Steven Guilbeault et Marc Miller les 10 et 11 décembre. Alors que l’ex-ministre de l’Environnement s’apprêtait à répondre à une question d’un journaliste, le premier ministre Carney s’est pointé inopinément devant les caméras si bien que Sreven Guilbeault n’a jamais pu répondre à la question. Et, par le « fruit du hasard », la même situation s’est produite le lendemain lorsque le nouveau ministre de l’Identité canadienne, Marc Miller, s’est fait littéralement couper l’herbe sous le pied par son chef lors d’un point de presse.
De deux choses l’une, soit le premier ministre a voulu montrer devant les caméras son appui à Mm Guilbeault et Miller, soit il a senti le besoin de les museler, Sreven Guilbeault pour son discours réprobateur eu égard à l’entente entre l’Alberta et Ottawa sur une éventuelle construction d’un pipeline reliant l’Alberta à la côte du Pacifique, et Marc Miller pour sa déclaration fracassante eu égard au fait qu’il était « tanné » d’entendre parler du déclin du français au Québec et cela, au lendemain de sa nomination. Faites votre choix.
En ce qui me concerne, je pencherais plutôt du côté de la deuxième hypothèse. L’interférence disgracieuse de Mark Carney démontre à n’en pas douter qu’il désire limiter le plus possible les interventions publiques de son ex-ministre et de son nouveau ministre qui manifestent une propension naturelle et reconnue pour exprimer clairement leur opinion sur les dossiers qui leur tiennent à coeur. Et ça, le patron ne ne le tolère tout simplement pas à plus forte raison quand leurs déclarations interfèrent directement sur son plan de match.
vigile.quebec tribune libre 14 décembre 2025
Henri Marineau

