Mark Carney et l’affaire Brookfield
D’entrée de jeu, Brookfield Asset Management est une Société d’investissement gérant 250 000 employés dans le monde, possédant 1000 G$ d’actifs sous gestion active dans les services financiers, l’immobilier et les énergies renouvelables et dont la capitalisation boursière atteint 117 G$. Or cette firme qu’a présidée Mark Carney jusqu’à son saut en politique en janvier dernier a rendu une fière chandelle au gendre de Donald Trump, Jared Kushner, en sauvant son entreprise de sérieuses difficultés financières frôlant une faillite imminente.
Par ailleurs, force est de constater le changement de ton radical du président Donald Trump lors de sa conversation téléphonique avec Mark Carney allant jusqu’à l’appeler par son prénom, le désigner par son titre de premier ministre du Canada sans aucune allusion aux termes « gouverneur » et « 51ième État des USA ». Tous les analystes le savent, Donald Trump souffre d’imprévisibilité chronique, un merveilleux atout pour créer l’incertitude géopolitique. Toutefois, à mon sens, dans le cas de l’affaire Brookfield, son adoucissement dans le choix de ses mots a un nom, à savoir Jared Kushner.
Du côté de Mark Carney, nonobstant sa révélation eu égard à ses avoirs qu’il a placés en fiducie sans droit de regard, il n’en demeure pas moins qu’il détient toujours des options d’achat de 409 300 actions de Brookfield Asset Management d’une valeur globale estimée à 6,8 M$ US en décembre 2024.
Enfin cette « belle complicité » qui a mené à des échanges « productifs » entre les deux hommes d’État voilerait-elle une forme de manipulation de la part de Mark Carney à l’endroit du gendre de Donald Trump et, par ricochet, du président américain? Si tel était le cas, peut-être pourrions-nous assister à un revirement à l’égard des tarifs douaniers des USA. Dans le cas contraire, il est fort à parier qu’une entente secrète sur quelque autre enjeu aura été négociée entre les deux parties. À suivre…
vigile.quebec tribune libre 30 mars 2025
Henri Marineau

