Le lieutenant de Stephen Harper plaide pour son chef

Dans son édition du 25 mai 2013, le Soleil publiait un article dans lequel le nouveau chef du PLC, Justin Trudeau, se prononçait contre la réforme du Sénat au profit du statu quo… Jusque là, pas de surprise de la part du digne fils de l'autre!

Par ailleurs, là où le bât blesse avec outrance et désinvolture, c'est l'opinion du ministre de l'Industrie, ministre d'État à l'agriculture et lieutenant politique de Stephen Harper, Christian Paradis, publiée sur cyberpresse, dont voici quelques extraits fort «révélateurs»:

«M. Trudeau, la population québécoise s'est prononcée clairement: elle veut des changements au Sénat. Cette institution a des comptes à rendre aux Québécois et aux Canadiens. Les Québécois nous réclament constamment de dépoussiérer cette institution et s'attendent à ce que notre Sénat dans sa forme actuelle change. Voilà pourquoi notre gouvernement conservateur veut réformer significativement le Sénat sans tarder, notamment en tenant des élections, en limitant la durée des mandats et en exerçant une nouvelle surveillance rigoureuse des dépenses. Le message du Premier ministre a été très clair: nous sommes ici pour servir les Canadiens d'abord et avant tout. Tout en continuant de resserrer les règles, nous devons également assurer le maintien d'une culture de reddition de comptes… Nous demandons aux libéraux de Justin Trudeau de travailler avec le gouvernement pour accélérer immédiatement l'adoption de nos nouvelles mesures rigoureuses de supervision et de reddition de comptes pour le Sénat afin de mieux protéger les contribuables.»

Comment Christian Paradis peut-il affirmer de telles ignominies sans sourciller? Comment peut-il pousser le ridicule jusqu'à affirmer que le gouvernement conservateur veut réformer significativement le Sénat «sans tarder» alors que le dossier chaud du Sénat couve depuis des mois dans le giron de Stephen Harper? Comment peut-il lancer sans rire que la «future» réforme veillera à exercer «une nouvelle surveillance rigoureuse des dépenses» au moment où le scandale Duffy fait les manchettes depuis plusieurs jours? Enfin, comment le lieutenant de notre cher premier ministre peut-il lancer avec fierté que les «nouvelles mesures rigoureuses» du projet de réforme conservateur (qu'on attend toujours) visent à «mieux protéger les contribuables» alors que ces derniers viennent d'apprendre qu'ils ont été floués cavalièrement par des sénateurs désignés par celui-là même qui est censé resserrer les mesures de redditions de comptes?

 

En bref, comment le ministre conservateur a-t-il le culot d'ajouter le ridicule à la diversion dont fait preuve son chef, particulièrement depuis les derniers événements qui sont venus entacher la crédibilité de cette «auguste assemblée» dénommée le Sénat canadien?

cyberpresse.ca 1er juin 2013

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