Dans la foulée des reculs du PQ

Pour une énième fois, le gouvernement Marois, cette fois-ci, recule sur son engagement électoral concernant les redevances minières en faisant passer sa promesse de revenus supplémentaires de 388 millions$ à 50 millions$.

Pour défendre cette nouvelle mesure, le ministre Nicolas Marceau allègue que le prix des métaux a chuté de 25 % depuis le sommet de 2011 et que les surprofits avaient disparu, ce qui expliquerait, selon lui, que le gouvernement ne puisse pas remplir sa promesse électorale. Or, si on se fie aux projections du ministère jusqu’en 2020, lesquelles devaient être connues par le PQ lors de la campagne électorale, même en projetant l’hypothèse la plus favorable, jamais le gouvernement ne touchera en redevances minières une somme qui pourrait même s’approcher de la promesse péquiste.

Par ailleurs, dix des vingt mines exploitées au Québec actuellement ne paient pas de redevances parce qu’elles ne sont pas rentables. En campagne électorale, le PQ avait promis d’imposer à « toutes » les mines une redevance de 5 % de la « valeur brute » du minerai extrait. Toutefois, la formule retenue par Nicolas Marceau impose une redevance minimale de 1 % des premiers 80 millions de la valeur « de la production à la tête du puits », c’est-à-dire la valeur brute « moins les dépenses subies après l’extraction du minerai ».

Cependant, malgré toutes ces projections à la baisse, le ministre affirme qu’il a respecté les quatre principes énoncés par le gouvernement lors de la campagne, à savoir que les revenus tirés des redevances devaient croître, que toutes les exploitations minières, « rentables ou non », devaient payer un impôt minier, que les redevances devaient augmenter en fonction du rendement, et que davantage de transformation du minerai devait se faire au Québec.

Mis à part l’incitation de transformation du minerai qui semble faire l’unanimité au sein des partis d’opposition, M. Marceau, en soutenant un argument de principe, fait fi des chiffres qui eux, ont considérablement chuté par rapport à la promesse du PQ, une attitude qui souffre d’une tendance pour le moins démagogique. C’est comme si le ministre nous disait : « Vous voyez, la façade n’a pas changé… » tout en omettant de nous dire que l’intérieur est beaucoup moins luxueux que prévu.

Toutefois, dans ce cafouillis de chiffres aux allures plutôt « gênantes », là où le bât blesse le plus, c’est que les dirigeants péquistes aient lancé des projections de revenus des redevances minières en campagne électorale alors qu’ils auraient dû être informés des données du ministère qui sont de caractère public. Alors, pourquoi Nicolas Marceau allègue-t-il maintenant la chute du prix des métaux pour justifier cette projection de baisse substantielle des redevances minières ?

vigile.net tribune libre 8 mai 2013

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