L’ara beau parleur du Canada

Comme je l’ai déjà mentionné à plusieurs occasions sur cette tribune, je porte toujours une attention spéciale aux diverses pensées qui apparaissent régulièrement en haut de la page d’accueil de la tribune libre de Vigile. Cette fois-ci, elle provient de Claude Rifat El-Sayed :

« Le plus haut degré de tyrannie dans une société n’est pas l’exercice du pouvoir par les armes. Il réside dans la manipulation psychologique de la conscience, qui débouche sur le fait que la réalité est définie de telle façon que ceux qui la vivent, ne se rendent même pas compte qu’ils sont dans une prison. »

Ces citations, en plus d’être imprégnées d’une grande sagesse, ont souvent la qualité d’être encore d’actualité. À preuve celle de Rifat El-Sayed qui m’a tout de suite allumé sur l’arrivée du nouvel « ara beau parleur du Canada » sur la scène politique fédérale, à savoir Justin Trudeau.

Pour les profanes en ornithologie, sachez que l’ara est un perroquet recherché pour ses couleurs vives, son bec fort et crochu et sa capacité à répéter, d’où l’expression bien connue « répéter comme un perroquet ».

Ce n’est donc pas surprenant qu’après son tout premier caucus à titre de nouveau chef libéral le 17 avril, Justin Trudeau ait laissé entendre que la raison pour laquelle le Québec n’avait pas signé la Constitution de 1982 résidait dans le fait que son premier ministre de l’époque, René Lévesque, était souverainiste…Notre ara national « répétait » de la sorte le raisonnement de son illustre père, un argument qui ne tient pas la route puisque aucun des premiers ministres qui ont succédé à M. Lévesque, y compris les fédéralistes, n’a jamais voulu signer cette Constitution, estimant que le Québec n’en tirait pas son compte.

Par ailleurs, de passage à Québec le 18 avril, le fils de l’autre a déclaré qu’il faut « prendre au sérieux » la motion de Québec concernant les événements préjudiciables qui entoureraient le rapatriement de la Constitution tout en ajoutant du même souffle qu’il n’a pas l’intention d’y donner suite. De toute façon, l’ara beau parleur du Canada ne cesse de « répéter » qu’il n’a pas l’intention de faire resurgir les « vieilles chicanes » mais plutôt de travailler sur les dossiers importants, tels l’éducation et la santé, deux domaines, soit dit en passant, de juridiction provinciale.

Honnêtement, comment Justin Trudeau peut-il demander sérieusement aux Québécois de lui accorder leur confiance aveugle, alléguant qu’il était allé à la bonne école, à savoir celle de son père ? Comment le fils de l’homme qui a berné, voire trahi le peuple du Québec, peut-il demander, sans honte, l’allégeance de ces mêmes personnes qui ont vécu douloureusement la Nuit des longs couteaux qu’il s’efforce par tous les moyens de laisser dans le placard ?

Qu’on le veuille ou non, Justin Trudeau est bel et bien de la race de son père…un manipulateur psychologique de la conscience, « le plus haut degré de tyrannie dans une société », dans le corps d’un beau parleur. Il reste maintenant à voir s’il possède la qualité du « ramage » du paternel et s’il ira jusqu’à « répéter » sa célèbre boutade à un journaliste durant la crise d’octobre ‘70… « Just watch me » !

vigile.net tribune libre 19 avril 2013



Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Accéder à la page de connection.
Créer un compte sur henrimarineau.com.